L'Autre Monde

Chapitre 11

Je décide quand même d'aller voir les nouveaux voisins. Mais je ne vais pas aller les voir les mains vides, donc je prends mon porte-monnaie et je vais au supermarché le plus proche en essayant d'être la plus discrète possible. Je rentre dans la petite supérette de ma ville et je réfléchis à quoi prendre pour les voisins, je me dirige vers le rayon "sucreries" et je prends une boîte de chocolat simple. Je vais à la caisse pour payer et je repars avec ma boite de chocolat sous le bras. La chaleur est étouffante et je commence à me dire que des chocolats en été ce n'est pas la meilleure idée. J'essaye de courir pour ne pas que les chocolats fondent trop rapidement. Je rentre essoufflée et j'entends le copain de ma grand-mère me demander où j'étais. Je lui explique rapidement, toujours essoufflée, que j'étais à la supérette pour acheter quelque chose aux voisins. Je remonte dans ma chambre après avoir mis les chocolats dans le frigo pour les refroidir. Je m'assois sur ma chaise de bureau pour travailler mais sans m'en rendre compte je n'arrête pas de regarder le voisin par la fenêtre. Il porte des cartons et il les amène à la maison. Je souris d'un seul coup et je me motive pour aller le voir. De toute façon s'il a mon âge comme me l'a dit mamie il viendra sûrement dans mon lycée. Ce qui signifie que je le croiserai forcément pour mon plus grand plaisir. Je sors de ma chambre et je descends les escaliers toute contente, j'ouvre le frigo, prends les chocolats et sors dehors. Je prends une grande inspiration et je me dirige vers la maison d'en face qui enfin accueille des gens. Je traverse la route à toute vitesse et j'arrive sur le trottoir d'en face. Étrangement le garçon que j'avais vu plus tôt dehors n'est plus là, et d'ailleurs il n'y a plus personne devant la maison. Est-ce qu'il m'aurait vu ? Je décide de sonner à la porte d'entrée mais comme le courage me manque je vais simplement toquer. J'attends et je commence à désespérer quand personne n'ouvre, je me retourne mais derrière moi j'entends une voix atrocement séduisante me dire :

« Salut ! On se connait ?

- Salut, non, je suis la voisine d'en face, oui je sais c'est bizarre mais j'habite avec mes grands-parents.

- Ah oui ! Je te reconnais tu es la fille qui a détruit le mur.

- Oui, voilà, même si je ne préfère pas me rappeler de ça, ça te dérange qu'on en parle pas ?

- Non, t'inquiète...mes parents sont partis dans les magasins tout ça du coup voilà, entre je t'en prie.

- Merci, bafouillais-je en entrant. »

La maison que je voyais depuis ma fenêtre parait vieille et inhabitable mais de l'intérieur, c'est tellement moderne.

« Sinon moi c'est Gabriel, toi c'est Victoire non ? Tu veux boire quelque chose ?

- Oui, comment tu connais mon prénom ? Et non merci... »

Il me regarde et je vois dans son regard qu'il cherche une excuse et que donc il s'apprête à me mentir.

« Euh...tu es passée aux infos ! me mentit-il tout sourire.

- Ah oui c'est vrai, répondis-je en faisant un rire nerveux. »

S'il commence à me mentir dès maintenant, alors je ne pense pas qu'il sera honnête le reste du temps.

« Et sinon tu as quel âge ? me demanda-t-il calmement.

- J'ai 15 ans, 16 dans une semaine.

- Oh cool, moi j'en ai 18, je suis majeur. Tu es sublime. »

Et bien il ne se gêne pas, comment je peux être magnifique alors que je ne porte qu'un short et un débardeur, mes cheveux sont attachés en queue-de-cheval et je porte des bracelets aux poignets. Après il est plutôt gentil, je lui donne la boite de chocolat, il me remercie, m'embrasse sur la joue puis je repars avant de rougir plus.

Je suis dans ma chambre, à la fenêtre encore, je ne cesse de penser au bisou simple qu'il m'a donné.

Aujourd'hui, je décide enfin d'avouer mes sentiments à Gabriel, je l'aime depuis le début alors tout de suite je vais toquer chez lui pour sortir avec lui, pour avoir ma première relation et mon premier baiser, enfin deuxième. Le premier ne compte pas.

Je toque à la porte et j'attends que Gabriel m'ouvre. Je porte une robe blanche très courte avec les cheveux lâchés. Je me trouve magnifique comme ça, j'ai tout fait pour lui plaire. La porte s'ouvre et je vois Gabriel puis beau que jamais, il me regarde de haut en bas et il me dit la même phrase que la dernière fois :

« Tu es sublime »

Puis il me demande pourquoi je suis là. Je cherche le courage au fond de moi pour lui demander de sortir avec moi :

« Entre je t'en prie. me dit-il en me prenant par la main pour m'emmener dans le salon.

- Gabriel ?

- Oui ?

- Est-ce que tu veux bien sortir avec moi ? »

Il me regarde choqué avant de me regarder avec un regard doux, il s'approche de moi doucement, me prend par les hanches et m'embrasse.

J'entends des pas dans l'escalier que l'autre jour je n'avais pas vu, puis j'entends une voix trop familière dire :

« Gabriel tu sais où sont les livres.. ? Euh, je dérange ? »

Je me retourne et je vois Élias qui nous porte un regard choqué à tous les deux.

« Dégage frangin, je suis avec ma copine, tu me déranges là Élias, tu es pas capable de le voir ou quoi ? Comme d'hab' quoi, aboya Gabriel avant de m'embrasser de nouveau.

- Ta quoi ? marmonna Élias en essayant de ne pas me regarder.

- Ma copine débile, barre toi. »

Mais je n'arrive pas à enlever mes yeux d'Élias qui est toujours présent dans les escaliers, il détourne le regard et remonte.