Chapitre 7

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Je me réveille appuyée sur le mur, il faut vraiment que nous réussissons à l'enlever, je sais que tout le monde, des deux côtés se détestent, les gens gardent un mauvais souvenir de l'autre sexe. Mais pour l'avenir de ce monde je pense qu'il faut qu'on y arrive. J'appelle Élias une fois de plus pour le réveiller. Il se lève, et me regarde avec des yeux doux, qu'est-ce qu'il est beau... Je le regarde, hypnotisée, il me demande si nous pouvons nous mettre en chemin, je reprends mes esprits et je lui dis qu'il faut que l'on se dépêche.

Nous marchons tous les deux sans échanger un mot, je vois la tour se rapprocher de plus en plus de nous et ça me rend heureuse rien qu'à cette vue.

La tour est maintenant devant nous, pourquoi est-ce qu'il n'y a aucune protection. Je cherche la pierre qui n'est pas fixée à la tour comme mamie me l'avait dit. J'explique à Élias qu'il faut qu'il la cherche aussi et nous nous mettons tous les deux à la chercher. Je frôle les pierres avec de moins en moins d'espoir quand soudain j'entends Élias crier :

« Victoire ! Je l'ai ! »

J'accours à l'endroit où il est mais je ne le vois pas la pierre dans les mains, non, il me pointe du doigt une grosse pierre blanche de mon côté. Je lui demande s'il est certain que c'est celle-là, il me fait oui de la tête et regarde derrière lui, la sécurité arrive très vite, trop vite en deux roues. Il me demande de foncer le plus vite possible.

« Élias ! Je ne peux pas te laisser ici tout seul, ils vont t'attraper.

- Je fais diversion. Je suis moins doué que toi pour ça mais je pense pouvoir m'en sortir. Allez Vic' coupe-nous ce mur ! »

Je mets mes doigts sur ma tempe avant de les enlever comme pour lui souhaiter bonne chance. Il fait la même et il se retourne face aux motos.

Je tire de toutes mes forces sur cette pierre qui tombe sur le sol, un trou béant est maintenant formé dans la roche. Je réussis avec beaucoup de mal à m'y infiltrer. L'intérieur de la tour est plongée dans le noir, ce qui me terrifie, j'essaye de me calmer...je respire doucement quand devant moi je vois une petite bête toute mignonne. Je m'accroupis pour la caresser et la prendre avec moi mais elle dégage une poudre violette de ses piques, cette poudre me rentre dans les yeux et je ne vois plus rien. Ma vision est totalement floue. Je cours pour m'éloigner de cette bête mais je me rends compte qu'il y en a dans toute la pièce, il y en a autant sur les murs que sur le plafond que sur le sol.

Je cours en dehors de cette pièce et je vois une cabane en bois, je m'y réfugie. Cette tour doit-être infestée de pièges et de petites créatures comme ça. Je me rappelle d'un coup de cette lettre que ma grand-mère m'avait donné, peut-être qu'elle indique tous les pièges de cette maudite tour. Je plonge ma main dans ma poche mais il n'y a rien dedans. Est-ce que je l'aurais perdu, je panique. Non, il faut que je me détende, je peux très bien faire sans. Pendant que je réfléchis à combien de pièces il pourrait bien y avoir dans cette tour, je vois deux petits yeux en train de me fixer dans le noir, je pousse un cri et la chose commence à voler : des chauves-souris. Je pousse la porte d'un grand coup et j'entends des petits couinements derrière moi pendant que je cours dans les escaliers. Des petites fenêtres sont présentes dans les escaliers, ce qui les éclairent beaucoup. A partir du moment où je pense avoir semé ces satanés bestioles, je décide de regarder par une de ces fenêtres qui donnent sur dehors. Je passe ma tête en essayant d'être discrète. Ma vision est toujours floue à cause de ces petites bêtes mignonnes. Je vois Élias plus bas en train de lever les bras vers la tour, les motos ne sont plus qu'à quelques mètres de lui, mais ce n'est pas la sécurité, c'est un attroupement de grosses brutes. Est-ce que la sécurité du monde des femmes n'aurait rien fait simplement parce que les femmes veulent retrouver l'autre sexe ? Cela expliquerait pourquoi cette vieille femme m'aurait laisser passer aussi facilement, les femmes attendaient juste quelqu'un qui ait le courage de s'aventurer dans cette tour. Quelqu'un de la famille de celle qui a mis en place ce mur. Quelqu'un de jeune.

Moi.

Je prends conscience de ça et un sourire m'illumine le visage, mamie est donc aussi dans le complot depuis le début. Je sens quelque chose vibrer dans ma poche, pas encore un piège, je mets ma main doucement dans ma poche et j'en sors mon téléphone. Mais sa batterie est complète, et surtout, ce n'est pas mon téléphone. Je vois un message de ma grand-mère s'afficher sur l'écran :

« Ne réfléchis pas continue. »

Je l'appelle sans aucune hésitation et je vois les grosses brutes s'approcher de plus en plus d'Élias, le temps presse.

« Alors, tu as tout compris ?

- Mamie, pas tout non...

- Et bien continue de grimper les escaliers pendant que je t'explique. Il y a deux semaines maintenant j'étais au conseil des femmes, tu sais le conseil où chaque femme de renom doit aller.

- Oui je vois.

- Et bien, j'y suis allée et elles m'ont demandé si tu pouvais enlever ce mur. J'ai répondu que tu ne serais pas capable d'aller au bout seule. Donc elles m'ont demandé de simuler ma mort, pour que tu continues la quête et que tu réalises mon souhait.

- Et Élias là-dedans mamie ?

- Ce n'était pas prévu dans le plan que tu rencontres un garçon qui t'aiderait.

- Bien, tu peux m'indiquer les pièges ?

- Et bien, personne ne sait les pièges qu'il y a dans cette tour. La femme de notre famille qui a mis ce mur n'a pas été chargé de faire pleins de pièges dans la tour. Alors je ne sais pas chérie.

- Super, ça m'aide beaucoup.

- Je sais. »

Elle m'indique le chemin, mais soudain je m'arrête prise de panique, je suis toujours dans les escaliers mais le temps d'arriver en haut de cette tour, Élias sera peut-être mort à cause des coups de ces brutes. Mamie me demande de courir plus vite et de ne pas perdre de temps. 

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