Le pardon ou la trahison

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Après cette soirée de malade, mes amis m'avaient raccompagnée chez moi. J'avais eu du mal à m'endormir, l'image de Rafe violente me restait en tête. L'image de mes amis en sang aussi. Comment pouvait-il se sentir bien dans sa peau, quand il passe ses soirées à faire ça ? Mais bon, pourquoi je m'interroge sur son comportement ? Je m'en fiche de lui et de sa vie !

À peine levée de mon lit, je reçus une notification :

Vous avez reçu 8 nouveaux messages et 5 appels manqués de / 810-132-7800
?? : Je suis vraiment désolé...
?? : C'est juste le fait qu'il m'a provoqué.
?? : Stp, réponds-moi !
?? : Allô ? Naomie ?
?? : Stp, pardonne-moi.
?? : Dis-moi au moins que tu vas bien !
?? : Je suis passé chez toi, mais personne ne répondait.
?? : Je veux qu'on parle.

C'était donc le cher Rafe. Mais pourquoi s'excuser autant ? Normalement, il ne s'excuse jamais à personne, et en plus, ce n'est même pas les gars qui les ont provoqués. C'est la bande de Rafe qui s'est imposée devant eux. Je décidai donc de le faire un peu chier pour lui montrer que ce qu'il avait fait ne se pardonne pas aussi facilement.

Moi : Non.
Rafe : Hein, mais pourquoi ?!
Moi : Lol.
Rafe : Stp, je veux qu'on se voit !
Moi : Tyllll Rafael.
Vue

Après avoir lâché mon téléphone, je me rendis dans ma salle de bain et décidai de prendre une bonne douche chaude.

Aujourd'hui, je voulais me rendre chez les Pogues. Si je voulais arriver assez tôt, il fallait que je parte maintenant. C'est ça, la joie de ne pas avoir le permis, je ne peux pas conduire. Bien que je les aime, mes copains, la route pour me rendre chez eux n'est pas vraiment courte.

Je descendis donc les marches pour me rendre vers la porte d'entrée, quand mon oncle m'interpella.

Renaud : Salut ma grande !
Moi : Salut !
Renaud : Tu vas où, tôt comme ça ?
Moi : Oh, euh... je vais rejoindre mes amis.
Renaud : C'est parfait alors, à plus tard. (Et il retourna à ses affaires.)

Topper, qui avait évidemment écouté notre conversation, commença à me parler.

Topper : Toujours avec eux, hein ? (dit-il froidement)
Moi : Oh, t'es blessé, Topper ? Elle vient d'où cette marque, explique-nous ?
Topper : Arrête avec ça, Naomie. (dit-il à voix basse pour ne pas que son père l'entende de la cuisine)
Moi : T'es vraiment pathétique. Rafe, ça ne m'étonne pas. Kelce non plus, il suit Cameron comme un chien de poche. Mais toi ? Sérieusement ? T'as le droit de ne pas les aimer, mais les provoquer et les battre, vous êtes allés trop loin.
Topper : Re-bienvenue à Outer Banks, Parker. C'est figure height contre la plaie. C'était comme ça, c'est comme ça, et ça sera toujours comme ça. Habite-toi. On n'est pas sympas avec eux, et on ne le sera jamais.
Moi : C'est tellement con ! (dis-je avant de partir en furie à l'extérieur.)

Après que j'ai claqué la porte, je l'entendis se réouvrir.

Topper : Pour info, on va souper chez les Cameron ce soir, alors t'as intérêt à te calmer peut-être !
Sans même lui donner une réponse, je continuai à avancer, mais je levai un doigt du milieu. Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Je marchais depuis déjà un bon moment sur la grande route et je me maudissais de ne pas avoir pensé à prendre mon skate. Sans compter que mes souliers ne sont pas les meilleurs pour marcher ! Tout en marchant, j'entendis un moteur d'auto derrière moi. Je me retournai pour apercevoir le conducteur. C'était une voiture noire, qui valait sûrement une fortune. Bien évidemment, le conducteur n'était autre que Rafael Cameron ! Malheureusement, celui-ci m'avait repéré sur le bord de la route et s'était arrêté pour être à mes côtés.

Rafe : Salut princesse.
Moi : Ark, appelle-moi pas princesse, en fait, Rafe, appelle-moi simplement pas.
Rafe : Bon, je sais que t'es fâchée contre moi, mais embarque, je t'y amène.
Moi : Tu sais même pas où je vais, Rafael. (dis-je en continuant à marcher tout droit.)
Rafe : Si tu ne vas pas chez ton pote John B, tu te diriges directement vers un dealer de drogue. Alors, je ne sais pas trop ton opinion sur les drogues, mais tu ne sembles pas être le genre de meuf qui se défonce.
Moi : Oui, je vais chez John B, et alors ?!
Rafe : Fais pas ton enfant, embarque, merde.
Moi : Non.
Rafe : Oui.
Moi : Non.
Rafe : Oui.
Moi : No...
Rafe : Si je ne t'obligeais pas à embarquer dans mon auto, mon père ne me le pardonnerait jamais si quelque chose t'arrivait, alors grimpe.

Sans lui donner raison verbalement, je décidai finalement de céder et d'embarquer dans le véhicule.

Rafe : Alors, je te conduis chez John B ou chez le dealer ? (dit-il avec un rictus.)

Durant deux minutes, personne ne parla. Mais le silence n'était pas gênant, en fait, il était plutôt apaisant. Malgré tout, je décidai de briser ce moment.

Moi : Pourquoi vous l'avez frappé ? Pourquoi vous les avez frappés ?
Rafe : Hein, quoi ?
Moi : T'as très bien compris. Pourquoi tu t'en es pris à mes amis ?
Rafe : C'est des Pogues...
Moi : C'est tout ? C'est ton seul argument ? C'est même pas un argument, RAFAEL! (J'avais bien insisté sur son nom.)
Rafe : Tu ne m'appelles pas comme ça. (Son ton avait pris une autre tournure, il semblait vexé.)
Moi : Je veux juste comprendre pourquoi tu t'excuses, alors qu'on sait très bien, toi et moi, que tu t'en fous !
Rafe : Ce n'est pas à eux que je m'excuse, c'est à toi. (Il avait adouci son ton.)
Moi : Moi ? Mais pourquoi moi ? On se déteste, non ?
Rafe : J'en sais rien, Nao, écoute, c'est compliqué.
Moi : Je te suis plus, Rafe, je comprends rien.
Rafe : Pourtant, moi, je pourrais te suivre dans ton lit ! (Il avait dit cette phrase avec un sourire en coin, sûrement fier de son coup.)
Moi : Ah-ah-ah, très drôle ! On sait tous les deux très bien qui va finir par céder !
Rafe : Ne joue pas à ce jeu avec moi, chérie, j'y gagne toujours.

Sans même m'en rendre compte, je l'avais partiellement pardonné. Il est bon parleur, il faut lui accorder ça.

Entre-temps, nous étions arrivés, et il s'était arrêté devant le château.

Moi : C'est ce qu'on verra, Cameron ! Mais je t'assure que j'ai un orgueil tellement grand que jamais je ne m'autoriserai à perdre à un jeu à la con. (Je lui lançai cette réplique en fermant la porte de l'auto, ce qui ne lui laissa pas la chance de rétorquer.) En me retournant, je le vis sourire, et sans m'en rendre compte, je lui rendis un sourire.

Arrivée chez John B, je trouvai les Pogues. Nous passâmes la journée à parler du cinéma d'hier, à boire et à rire. Surtout à rire de la gueule que JJ et Pope avaient. Niveau muscles, Rafe était bien mieux foutu que Topper, si on se base sur les visages des garçons. Pope avait un sourcil un peu enflé et sa mâchoire avait quelques bleus. JJ, pour sa part, avait vraiment une tête de con. Sa mâchoire du côté droit était enflée et rouge, sa lèvre fendue à deux endroits, son cou et son ventre étaient remplis de bleus. Rafe et Kelce s'étaient vraiment lâchés.

16h30 arriva, alors je dis au revoir à tout le monde et repartis avec Sarah vers Figure Height. Nous étions dans son auto, la musique au maximum, et nous chantions à pleins poumons la chanson Traitor d'Olivia Rodrigo. Personnellement, ça faisait du bien de décompresser.

Elle me déposa chez moi, et je me rendis à l'entrée. Quand j'allais ouvrir la porte, Topper sortit de la maison.

Topper : Tiens, te voilà, de retour.
Moi : Salut Topper. (dis-je rudement)
Topper : Content de te voir.
Moi : Pareil pour moi, c'en est fou.

Puis il partit. Je ne savais pas s'il allait vers la maison des Cameron, mais en vrai, je m'en fichais de sa vie.

Sans plus tarder, je montai en courant dans ma chambre. Il fallait faire vite si je voulais être prête pour l'heure du souper ! Sans perdre une seconde, je me dirigeai vers mon dressing pour choisir une tenue adéquate.

Après avoir pris une bonne douche, je mis tout cela. Comme je m'y attendais, ma tante m'appela du premier étage, alors que je venais tout juste de finir de lisser mes cheveux.

Cynthia : Ma grande, viens vite, on va être en retard !
Moi : Oui, je suis là dans deux minutes !

Je pris seulement mon téléphone et descendis.

Cynthia : Waouh, tu es sublime !
Moi : Euh, merci, toi aussi, matante !
Renaud : Bon, venez les filles, on doit se dépêcher ! On doit être là-bas pour 17h40, et il est 17h38.

Nous trois embarquâmes dans le véhicule de luxe et nous dirigeâmes vers la résidence des Cameron. Une soirée qui s'annonce longue... sauf si Sarah est là, bien évidemment !

amour incomparable// rafe cameron Où les histoires vivent. Découvrez maintenant