Chapitre 21

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Depuis Lundi, je vérifie constamment mon téléphone de manière obsessionnelle. On est mercredi et pas la moindre nouvelle d'Harry. S'il était sérieux, alors d'ici une semaine, j'aurai ses misérables petits yeux braqués sur moi.
Et ça me terrifie.
Je ne veux pas de lui ici, et je ne peux pas faire bonne figure plus longtemps sans raconter aux filles ce qu'il se passe. Je ne veux rien leur cacher, mais je ne peux pas faire grand-chose. S'il ne vient pas, alors inutile de leur raconter les détails sordides de ma vie à Brooklyn. Mais s'il vient... alors il sera peut-être trop tard.
Je déteste ne pas savoir. Je déteste l'incertitude qui flotte autour de mon frère comme un nuage épais. Rien n'est jamais clair avec lui, sauf ce qui concerne la drogue. Mais en même temps, quand est-ce que les choses sont vraiment précises avec les gens ? Elles ne le sont pas. Jamais.
Je réprime un soupir en tapotant mon stylo contre la table. Je regarde l'horloge pour la millième fois en dix minutes. La petite aiguille semble avancer à la vitesse escargot 0,0 kilomètre/heure.
Pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment envie de voir Zayn. Quand je suis en sa compagnie, le défi, le jeu. Le besoin de gagner la partie qu'il n'est même pas conscient de jouer, l'emporte sur tout le reste.
Mais est-ce que ça fait de moi quelqu'un de comparable à mon frère ? Piéger quelqu'un pour sa propre satisfaction.
Non. Non, c'est différent. Meggy a dit que le plan concernait Zayn, que le but était de faire de lui quelqu'un de meilleur. Je n'en tire aucune satisfaction. Seulement de la frustration.
Mais ça reste malgré tout deux vie qui se fondent en une seule. Je suis assis là, en cours, , le vilain garçon de Brooklyn., alors que quand je vais sortir et le voir, je serai le gentil étudiant californien.
La sonnerie retentit enfin et je ramasse mes affaires, et c'est tout juste si je ne sors pas de la classe en courant. J'ai l'impression que l'air y est étouffant, alourdi par le silence de mon frère. Chaque pensée qui m'a traversé l'esprit ces dix dernières minutes fourmille dans ma tête sans relâche.
Je me sens pris de vertige. Je n'arrive plus à respirer, trop de chose me tombent dessus. Mon frère et les évènements de l'année dernière me poursuivent à 4000 kilomètres de distance. Je pose une main sur mes yeux pour affronter les couloirs et sortir le plus vite possible à l'air libre, où je peux respirer.
Je sens deux bras qui s'emparent de moi et, dans mon é tat de panique, je pousse un hurlement. Je suis plaqué contre un corps ferme dont je reconnais l'odeur boisée. Zayn. De ma main libre, je m'agrippe à son tee-shirt. J'ai besoin de quelque chose à quoi me retenir. C'est un geste presque désespéré, mais je m'en fiche.

-Chh, murmure-t-il. Je te tiens. Tout va bien.

Je ferme les yeux et respire profondément tandis qu'il me serre contre lui. J'enfouis mon visage contre sa poitrine. Pour me recentrer. Je me rappelle les exercices de respiration des cours de yoga que j'ai pris en dernière année de lycée et me récite les instructions dans ma tête. J'inspire profondément, et expire profondément.
Les bruits tout autour de nous s'estompent et je me rends compte que je ne sais plus depuis combien de temps je suis figé dans les bras de Zayn.

-. Ça va, mon ange ? demande-t-il doucement.
-Ouais. Je crois.

Il passe une main dans mes cheveux.

-Je voulais pas te faire peur. Mais on aurait dit que t'allais t'évanouir.
-Alors, tu t'es dit que tu allais accourir comme un chevalier servant en armure étincelant ?

Cette pensée m'amuse beaucoup.

-Quelque chose comme ça. (Il glousse.) Qu'est-ce qui se passe ?
-Oh, rien.

J'esquive et m'écarte de lui en souriant.

-Ne me mens pas, Niall. Je vois bien dans tes jolis yeux bleus que quelque chose te préoccupe.

Il passe son pouce sur la ligne de ma mâchoire. Je lutte pour garder les yeux ouverts.

-Parle-moi.
-C'est juste mon frère.

Fict-ziallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant