Chapitre 19

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Niall


Mon frère, qui se trouve actuellement à quatre mille kilos mètres de là, a toujours le don de me gâcher ma journée - voire l'existence. Et, apparemment, le don de fiche par terre neuf jours de dur labeur avec Zayn.
Mais franchement, qui se pointe devant quelqu'un a la cafétéria de l'université pour lui demander de reprendre là où s'en était arrêtés ? C'est bas et pitoyable, et ça me rappelle exactement pourquoi j'ai fais tout ça. Ça ravive aussi la haine que j'ai pour Zayn mais que j'ai perdue quand l m'a serré comme il l'a fait après ma crise.
Je soupire et mes pensées dérivent de nouveau vers Harry. La colère bouillonne en moi et j'ai comme un folle envie de balancer mon téléphone par la fenêtre de ma chambre. Ce serait vraiment une telle satisfaction de le voir exploser en mille morceaux sur le trottoir... Ou alors, bien sûr, je pourrais changer de numéro. C'est probablement une meilleure idée, mais qui est loin d'être aussi revigorante.
Je ne suis pas surprise qu'il m'ait contactée si vite après ma dernière fois. Je pensais qu'il voulait de l'argent pour le loyer, mais je me trompais. Je me trompais complètement.
Il y a une grosse différence entre Harry et Zayn que je dois bien reconnaître. Et cette différence se présente sous la forme de drogue.
Harry est tombé dedans quand maman a été tuée. C'était son « échappatoire ». Il n'y a rien de mal à vouloir s'échapper, mais quand cette évasion vous amène tout en bas de la pente, c'est que vous avez un problème en s'échappant de plus en plus.
Et cette fois, il a accumulé une telle dette que les huit cents dollars déjà transférés par ma banque n'en couvrent même pas la moitié.
Naturellement, il a dit à celui à qui il l'a empruntée qu'il aurait bientôt la somme, en supposant que je lui prêterais comme je le fais toujours. Mais cette fois, j'ai dit non. Je lui ai dit que je n'avais plus l'intention de le renflouer pour le tirer d'affaire et il est devenu fou.
Son message d'hier matin m'informait qu'il prenait ses dispositions pour venir ici, et que je pouvais m'attendre à le voir débarquer la semaine prochaine.
Je fais claquer ma langue. Deux vies différentes qui se télescopent. Tout le monde ici sait que j'ai un grand frère à Brooklyn, malis personne ne connais les détails. A part, Kay, Megan et Lila, seul Zayn sait que ma mère a été tuée. Personne ne m'a jamais posé la question, et ce n'est pas le genre d'information que j'ai envie de partager sans raison.
Mais Harry, ici ? Cette idée m'effraye parce que je le connais. Après tout, est-ce que je ne l'ai pas vu dominer et prendre le contrôle de mon meilleur ami, jusqu'à le pousser à la tentative de suicide, tout ça à cause de son addiction et de son complexe d'infériorité ?
Je me frotte les yeux avec la paume de la main et les enfonce dans leurs orbites comme si ça pouvait effacer les souvenirs de l'année dernière. Ce serait trop beau.
Les couleurs vives de notre affiche Opération Piéger le Joueur attirent mon attention. Dixième jour, et je suis plus déterminé que jamais à en finir. Pour ce qui me semble être la centième fois en deux jours, j'érige une forteresse tout autour de mon cœur.
Et malgré tout, Megan avait raison. Zayn est attentionné, doux et réfléchi. Il a bien un cœur, quelque part.
Mais c'était aussi le cas d'Harry avant qu'il brise celui de Lou.

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Je traverse la pelouse en direction de la résidence de Zayn. On ne s'est pas vraiment parlé depuis mon emportement la cafétéria hier, et je sais que je dois « nous rabibocher » pour le bien du plan. Mais tout ce que j'ai vraiment envie de part où Harry ne me trouvera pas.
C'est Lila qui me fait entrer.

-Il est à l'arrière, viens.

Je lui souris avec gratitude, mais je ne peux retenir un soupir. Elle passe un bras autour de mes épaules.

- Ça va aller. Même s'il pointe, on sera tous là Promis. Tu seras pas tout seul.
-Je sais.

Je baisse les yeux quand elle ouvre la porte.

-Temps écoulé ! s'exclame Zayn.

Je relève les yeux et c'est un Zayn torse nu et transpirant qui s'approche de moi en courant. Un sourire apparaît sur son visage et il bondit sous le petit porche.

Fict-ziallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant