Chapitre 11

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Chapitre 10
Zayn

Niall lève les bras pour retirer son sweet. Son t-shirt se lève un peu pour faire apparaitre un bout de sa peau juste au-dessus des fesses - le cul que j'ai réussi à toucher plus, tôt, comme si j'avais gagné.
En fait, c'est lui qui a gagné, mais j'ai quand même réussi à toucher ce petit derrière coquin, donc tout le monde est content.

-Bon, je dis tandis qu'on marche sur le sable. Tu n'as jamais répondu à ma question tout à l'heure.
-Quelle question ?

Il me regarde de ses grands yeux bleus.

-Tu parles souvent à ta famille ?
-Avec mon père, environ une fois par semaine, le dimanche en général. C'est devenu une sorte d'habitude. Mon frère ? Pas des masses.
-Vous êtes pas proches ?
-A peu près aussi proches que les deux pôles.
-Et ta mère ? Vous vous parlez jamais ?

Il s'arrête au bord de l'eau et dessine une ligne dans le sable du bout de son pied. Son regard se voile légèrement et je m'approche de lui. Il relève la tête et je vois une douleur pure et brute dans ses yeux. Une douleur qui me prend totalement au dépourvu.

-Ma mère est morte il y a trois ans, il murmure doucement en baissant de nouveau les yeux. Victime d'une fusillade en voiture.

Merde.

-Je suis désolé, je dis comme un con.

Mais qu'est-ce que vous voulez répondre à ça ?

-Ne le sois pas. (Niall me regarde.) C'est toi qui lui as tiré dessus ? Non. Ce n'est pas ta faute. Alors ne t'excuse pas pour ce que quelqu'un d'autre a fait.

Je tends la main pour lui caresser ses cheveux. C'est quoi ce truc avec ses cheveux ?

-Je suis désolé que tu aies vécu ça.

Quand il entend mes paroles, son regard reste étonnamment clair. Il ne cilla pas, ne pleure pas et ne s'effondre pas. Il a un cœur de pierre ou quoi ?

-Moi aussi, il finit par répondre. Mais c'est pas la peine de ressasser ce qui aurait pu ou aurait dû se passer, parce que ça ne changera rien pour personne. En fait, ce serait probablement pire. Elle n'est plus là. Je ne peux rien y changer, je ne peux que vivre avec. Et c'est ce que je fais. ( Il continue en baissant la voix.) Je vis avec et elle me manquera toujours. Mais ce n'est pas parce qu'elle n'est plus là que je ne peux pas devenir la personne que je veux être.

Merde, voilà qui est perspicace. Que répondre à ça ? Comment ce petit garçon arrive-t-il à me laisser sans voix ? J'ai toujours réponse à tout.
Certes, c'est généralement un juron ou quelque chose qui a un rapport au sexe, mais c'est quand même une réponse.
Je pose la main sur son épaule et la fais glisser le long de son bras. J'enlace ses doigts et les serres légèrement.

-Tu es fort, tu le sais ?
-Non, je suis seulement moi.
- Ça change rien. Tu es fort.
-Et toi ? Il dit soudain, le voile quittant son regard.

C'est tout ce que je tirerai de lui pour aujourd'hui. Mais si il s'ouvre à moi, c'est qu'il est en confiance. Non ? C'est ça que ça veut dire ? Et la confiance mène à l'amour. Où est Megan quand j'ai besoin d'elle ?
Merde. Je suis un sacré con de penser à ces conneries alors qu'il vient tout juste de m'ouvrir son c½ur.

-Il y a pas grand-chose à dire. (On reprend notre marche, balançant doucement nos mains jointes entre nous.) J'ai grandi à Palm Springs avec Megan, la belle vie, et puis j'ai déployé mes ailes et je suis venu à la fac.
-Avec Megan.
-Ouais. On avait fait le pacte d'aller à la fac ensemble. J'ai que deux mois de plus qu'elle et on a grandi côté à côté en se voyant tous les jours. Elle est comme ma sœur.

Niall hoche la tête et je vois qu'il comprend. C'est un soulagement parce que ça va rendre toute cette histoire de « rencard » plus facile, mais même les gars ne comprennent pas pourquoi je suis aussi protecteur avec elle. Protecteur du genre : tu touches à un de ses cheveux je te bute.

-Je trouve ça chouette que vous soyez aussi proches. Ça me manque, d'avoir une telle proximité avec quelqu'un. Peut-être que je retrouverai ça un jour.
-J'en suis sûr. Qui sait ? Peut-être que nous aussi un jour, on sera aussi proches.

Bon sang, je mets vraiment le paquet aujourd'hui.
Il se tourne vers moi, un petit sourire aux lèvres, les sourcils tordus.

-Quelle prétention.
-Je dirais plutôt que c'est prometteur. (Je fais une petite grimace et il éclate de rire en secouant la tête.) Sérieusement.
-D'accord, Zayn. (Il est toujours en train de secouer la tête) Ce sera un miracle si ça... ( Il agite la main entre nous)... va au-delà de ce soir.
-C'est vraiment ce que tu penses ? Je dis en m'arrêtant devant lui et en lui prenant l'autre main.
-Pourquoi pas ? J'ai ton attention depuis, oh, six jours, c'est déjà un miracle en soi.

Je secoue la tête. Il est foutrement intelligent, et maintenant je dois la jouer tout aussi malin. Tout ça, c'est qu'un jeu. Aimer ou être aimer. Je ne pratique pas le premier, alors faudra que ça doit la deuxième option. Megan m'a fait regarder assez de comédies romantiques dans ma vie. Je suis parfaitement capable de simuler ces conneries à l'eau de rose.

-Mon ange, je reprends doucement en passant mon pouce sur sa joue. Et si je te demande de me donner une chance ?
-Une chance ? De quoi ?
-Une chance de devenir plus que ton ami.

Il scrute mon visage pour juger de ma sincérité. Heureusement, je sais garder un masque bien en place.

-Et ? Il demande.
-Et quoi ?
-Et si tu foire ? Alors quoi ?

Niall baisse les yeux.

-Alors je te donne la permission de lâcher Kay à mes trousses, je dis doucement en lui relevant le menton. C'est promis. Je ne suis pas parfait, Niall, loin de là et je suis le premier à l'admettre. Mais si tu me laisses faire, je vais essayer de le devenir pour toi. Tu connaîtras cette proximité que tu recherches.

Je suis un vrai connard.

-D'accord, il dit après un moment. Une chance, Zayn. C'est tout.

Je souris lentement et pose mon front contre le sien. Mon souffle passe sur sa bouche et il ferme les yeux. Embrasse-le et l'affaire est dans le sac.
Je me penche vers ses lèvres et mon putain de téléphone se met à sonner. Je soupire et m'écarte pour décrocher.

-Quoi ?
-Oh-oh, j'interromps quelque chose ? Ricane Liam.
-T'aurais pas pu tomber plus mal.

Je jette un regard à Niall qui rougit et détourne les yeux.

-Vraiment ?
-Ouais. Qu'est-ce que tu veux, trouduc ?
-Tu reviens ici ? Lila veut savoir comment s'est passé ton rencard. Elle est hystérique, mec.

Je couvre les bas du téléphone et regarde Niall.

-Tu veux retourner à la résidence ? Les filles sont déjà là-bas.
-Bien sûr.

Il sourit.

-On arrive, je dis dans le téléphone. A toute. (Je raccroche et range le téléphone dans ma poche.) Trouduc.

Niall se mord l'intérieur de la joue pour contrôler son rire.

-Hé (je lui donne un petit coup de coude et lui prends de nouveau la main), rigole pas.
-Désolée.

Ses yeux brillent d'amusement.

-Non c'est pas vrai.
-Tu as raison. C'est pas vrai. (Il hausse les épaules avec un petit sourire, et me tire en avant.) Allez viens, je parie que Kay a déjà aligné mes shots et si je les bois pas, c'est elle qui va le faire !

Je lève les yeux au ciel en secouant la tête et je la suis jusqu'à ma voiture.
J'ai un petit copain. Un faux petit-copain, mais un petit copain quand même.
Qui l'aurait cru, hein ?

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Fict-ziallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant