°Kirishima x Bakugo [MHA]°

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°-Je ne me souviens plus de ta voix-°

(1718 mots)

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Je me réveille dans mon lit au son de mon alarme. Mes joues sont humide, j'ai encore pleuré pendant mon sommeil.

C'est toujours la même chose : tu apparais la nuit puis, au petit matin, tu repars là où est maintenant ta place, au creux de mes rêves.

Et la première chose à laquelle je pense ce matin c'est : je ne me souviens plus de ta voix.

C'est vrai ça... A quoi ressemblait-elle déjà ? Était-elle plus grave que la mienne ? Plus aiguë peut-être ? Quelle tonalité mettais-tu dedans pour la faire sonner de cette manière ? Comment faisais-tu pour me faire me sentir ainsi à chacun de tes mots ? Pour réussir à me décrocher plus d'un sourire ? Pour me calmer si facilement ?

Je me souviens parfaitement de ton visage, de chacun de tes traits. De toutes les courbes de ton corps en détails et même du grain de beauté qui se cachait dans ta nuque que j'ai découvert alors que tu m'étreignais pour la première fois ; la cicatrice au dessus de ton œil droit, la forme inimitable de tes cheveux lorsque tu te coiffais, tes dents tranchantes et pointues dans le sourire que tu arborais en permanence, tout ça je m'en souviens avec une facilité déconcertante. Je m'en souviens si bien que si je ferme les yeux je peux te faire apparaitre devant moi.

Cependant je ne me souviens plus de ta voix...

Et cela est bien problématique puisque ta voix c'était toi. C'était ce qui faisait de toi ce que tu étais, la personne que j'aimais et que j'aime encore malgré tout.

Alors la personne qui se forme devant mes paupières ne peut pas être toi puisqu'elle a beau ouvrir la bouche, aucun son n'en sort.

Je n'arrive plus à m'en souvenir et c'est comme si tu disparaissais un peu plus encore. Comme si le fait que tu ne sois plus là physiquement ne suffisait pas, il faut en plus que ta voix s'en aille avec le reste.

J'ai peur. J'ai peur d'oublier parce que ça me donne l'impression qu'il ne reste déjà plus rien de toi et que, à la fin, il ne me restera plus que l'amour que je ressens. Ça, au moins, ça ne disparaitra pas. Mais les souvenirs, eux, sont éphémères, et rien ne me dit que ceux qui défilent dans ma tête à présent sont l'exact reflet de la réalité. Peut-être n'est-ce qu'une simple reconstitution, une réalité arrangé, une tentative désespéré de me souvenir de toi. Parce que si tout ce dont je me souviens est altéré, si tous les moments que je revois en film sont un simple montage réalisé de toutes pièces par mon cerveau alors tu perds de ton authenticité, tu ne deviens plus qu'un simple mirage.

Et même dans ces souvenirs qui me rappellent que tu as bel et bien existé, ta voix n'y est pas. Tu parles, je sais ce que tu dis, mais je n'entends pas. Tes lèvres se mouvent et je te comprends mais il n'y a aucun son pour me rappeler. Il n'a que le vide que tu as laissé ce jour là.

Alors comme à chaque fois que cela arrive, comme à chaque fois que tu tentes de disparaitre un peu plus, je me lève de mon lit et attrape le téléphone posé sur mon bureau. Ce téléphone qui t'appartenait il y a encore une année et qui contient ce que je chéris le plus à présent.

C'est une vidéo d'un peu plus de cinq minutes. La qualité n'y est pas extraordinaire mais bien suffisante pour me permettre de revoir ton visage s'illuminer et ton corps bouger dans tous les sens comme tu le faisais si souvent. Nous y apparaissons tous les deux ( au début seulement moi le temps que tu déposes l'appareil sur un endroit stable) et nous venons de recevoir notre diplôme à Yuei. C'était à la fin de notre dernière année, tu me dépasse de quelques centimètres et ton sourire illumine tout autour de lui.

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