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Qu'est ce qu'aimer ?, Au delà d'être un parfait sujet de philosophie, cette question était existentielle pour le danseur. Il n'avait pas réellement conscience de ce concept qui l'échappait. Aimer, trop abstrait ou alors trop concret : un sentiment, une sensation, des papillons le ventre ? C'était tout ce que les humains avaient trouvé de suffisant pour le décrire ? Ce verbe, cette action qui plus jeune l'échappait complètement puisqu'il en avait jamais jouit auparavant, même pas avec ses propres parents jusqu'à présent. L'amour n'avait été qu'un mot qui a ses yeux ne viendrait jamais à se réaliser dans ce monde couvert d'un bleu azur et pourtant détruit par le désespoir grisâtre de vouloir être aimé. Le monde était différent à ses yeux, à travers ses pupilles brisées.

Puis, le destin lui tendit une perche qu'il saisit afin d'enfin réaliser l'un de ses plus grand souhait : être aimé.

Cette perche, n'était autre que loveyou, une application disponible désormais seulement en Asie depuis plusieurs mois. Sa fonctionnalité était simple : recenser tout ceux qui vous ont apprécié ou non lors d'une journée. Certains pensaient qu'elle serait capable de capter les battements du cœur, ou alors plus fou, nos sentiments les plus enfouis. Ils étaient tous animé par un espoir, que cette application puisse leur faire découvrir ce sentiment universel dont certains n'avait pas eu la chance de même le toucher du doigt.

D'une part, Jimin ne semblait pas y croire, d'autre part il avait cette folle volonté de le faire..y croire. Ainsi, que les chiffres, et les personnes affichés soient une réalité et non une fiction. Cette volonté d'y croire était si présente, qu'il n'avait plus le besoin de le faire, il y croyait, il s'était fait berné par son envie d'être aimé comme la plupart des utilisateurs.

Bercé par ces chiffres, qui lui produisait un fantasme hors de temps, hors de la réalité. Lui, qui espérait que le concept aimé devienne une réalité pour lui. Ses pupilles brisées par son lourd passé, l'empêchait certainement de voir qu'il était aveuglé par le désespoir qui contrairement à l'amour, l'avait pris par dans les bras depuis sa douce enfance. Ce désespoir le faisait suffoquer dans ses bras, et le ramenait à la réalité. Il suffoquait dans cette boite construite par le désir et le désespoir, qui l'empêchaitp de voir autre que la grisard désir qui grignotait le ciel. 

Une réalité dont il s'échappait chaque soir dès lors qu'il ouvrait l'application. Il ne l'ouvrait pas, pas une seule fois de la journée, il se l'interdisait. Ainsi, le soir, il pouvait avoir la pleine satisfaction de voir des dizaines de personnes affichées. « 12 personnes vous ont appréciés aujourd'hui, voici leur profil ». Une simple statistique, bouleversait la soirée du danseur. Chaque soir il se retrouvait enfermé dans cette boite, aveuglé. Il souffla, puis sursauta quelque peu lorsqu'il sentit son cellulaire, entre ses mains, vibrer.

Le contact affiché était l'un de ses amis, voir le seul. Il décrocha tout en se relevant de son lit pour se diriger au salon là où sa mère était étalée sur le canapé coutant des dizaines de milliers de dollars qu'elle avait sortit de la banque après que son amant lui ait envoyé de l'argent depuis le Japon.

Son regard désintéressé se porta un cour instant sur elle avant que toute son attention ne se reporte sur la conversation avec son ami, et sa recherche d'un verre d'eau.

- Tu as eu combien de personne aujourd'hui ? C'est pas agréable de voir que les gens t'apprécie ?

- Je l'ai désinstallé, l'appli, je vois pas son utilité mise à part nourrir notre égo.

Ou alors notre complexe de supériorité. Nous voulons toujours plus que les autres, pour se sentir supérieur. Avoir énormément de personnes qui vous apprécie sur loveyou, est comme une consécration de la gloire. Gloire, qui nourrit l'égo. Il n'y avait rien de mal dans tout cela, c'était simplement le principe mécanique de tout réseau sociaux.

L'étais-ce réellement ? Hoseok, son ami au bout de fil était persuadé que loveyou comprenait un élément plus toxique que tout les autres sociaux. Mais, il ne serait dire pourquoi. La seule chose dont il était certain, était que cette application était un double tranchant. Et qu'à la fin, les utilisateurs finiront par se blesser, en plongeant tout leur espoir dans cette technologie.

Elle rendait heureux son ami, mais il en devenait dépendant. Ces simples statistiques et profil devenaient petit à petit la seule, et unique, source de joie du danseur. Alors qu'auparavant ce fut la danse. La lumière bleue dilatant ses pupilles lui donnait un souffle de vie, et cela, Hoseok ne pouvait que trouver cela triste.

- Tu vas à l'observatoire demain ?, tenta-t-il de changer de sujet.

- Hum, répondit-il l'air lassé tout en retournant dans sa chambre tandis que sa mère le regarda d'un coin de l'œil.

- Tu veux que je t'y accompagne ? J'ai un cour là-bas.

La première pensée qui lui vint en tête fut que Hoseok ne figurerait plus sur la liste des personnes qui l'ont apprécié dans la journée car il avait désinstallé l'application. Pourquoi..cela la chagrinait quelque peu ? Il n'avait pas besoin de statistique pour reconnaitre l'amour de ce dernier pour lui. Jimin se sortit cette idée de la tête et sourit, puis lui répondit positivement. Un soupir de son ami pouvait s'entendre à travers le cellulaire, et le vide dans les yeux de Jimin pouvait se voir éclairer par la lumière bleue de son cellulaire qu'il approcha un peu plus fixant la liste de personne qui l'ont apprécié.

Il prit en main son manteau, qu'il referma, se chaussa et retourna dans le salon après avoir cesser la conversation téléphonique. Ce soudain mouvement intrigua sa mère qui se releva :

- Me dit pas que tu vas aller chercher à manger à cette heure-ci. Si tu continue comme ça..

« Tu pleuras tes kilos en trop », il l'a connaissait désormais sur le bout des doigts cette formule. Ces mots étaient une recette mesquine qu'avait concocté sa mère pour le rabaisser. Il l'ignora, comme à son habitude et referma la porte derrière lui. Dès lors qu'il rentra dans l'ascenseur, il grignota le bout de son ongle dans l'espoir de retenir ses pulsions, en vain, il succomba à celles-ci. Il accouru jusqu'à la superette la plus proche, ouverte 24h/24, il y rentra, elle était vide, seul le caissier s'y trouvait. Le regard de celui-ci se faisait insistant un instant, avant qu'il le l'ignore complètement. C'est avec un mélange d'excitation et de peur qu'il parcouru les rayons et remplit son cadis de divers grignotage industrielle qu'il étala devant le vendeur. Jimin plongea son regard dans le sien, intrigué.

- Tu es nouveau ?

La douce voix du danseur semblait l'avoir surpris. L'inconnu le regarda, non, le fixa puis hocha de la tête. Aussitôt, jimin saisit l'opportunité et tandis sa main pour le saluer :

- On se verra assez souvent alors, ravi de te rencontrer.

Le caissier fixa sa main, et le questionna du regard.

- A-ah.. l'argent..

Jimin compris qu'il n'était pas très commode et tout ce dont il attendait n'était pas qu'il lui tende la main vide. Il sortit alors son portefeuille semblant rempli de billet, il en sortit trois. C'est alors que le vendeur ne put se retenir de pouffer de rire ce qui intrigua d'autant plus Jimin. Celui-ci sourit à l'inconnu et le questionna, apeuré par l'idée qu'il se moque de lui :

- Qu'il y a t il ?, demanda le danseur dont la voix était aussi légère que l'air qui les entourait.

- Je me demandais pourquoi vous sonniez aussi faux. Maintenant, j'ai ma réponse, lui dit il tout en lui prenant l'argent dans les mains.

Jimin se retrouva offusqué, insinuait-il qu'il sonnait faux et superficiel à cause du simple fait qu'il était aisé ?

- Vous avez le jugement rapide.

- Comme vous venez de le dire, ca reste un jugement, mon jugement, alors pourquoi semblez-vous si troublé ? J'ai atteint votre ego peut être ?

- Vous êtes vraiment désagréable, je vous conseillerai de sourire pour ne pas faire fuir les clients.

- Ah..parce que c'est pour me plaire que vous me souriez aussi faussement ?

Le masque de Jimin se brisa enfin, comme le prédit le vendeur, son faciès devint impassible. Il semblait irrité. Il reprit des courses, son argent et s'en alla sous le regard de l'inconnu. Comme ce masque, le monde à travers leurs pupilles si usées par la douleur pouvait se briser en mille morceau, du jour au lendemain. Le caissier, lui, détestait porter ce masque.

Save my heart» taekook (+jimin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant