Save my heart» taekook (+jimin)

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"Jeongguk", souffla le danseur tout en exerçant ses pointes dans la salle. Il se remémora le badge du caissier, se souvenir déplaisant le fit grimacer. Il n'avait jamais autant peu apprécié quelqu'un lors d'une première rencontre, il ne comprenait pas la réaction qu'eut l'inconnu. Comment pouvait-on mépriser quelqu'un sans même le connaitre ? Etais-ce à cause du fait qu'il était aisé ? Pourtant cette personne ne semblait pas être de ce type là. Une chose était sur, il était différent des autres, non seulement ce jeongguk ne l'appréciait pas dès le premier regard mais de plus, il ne le cachait pas. Il était intrigué par ce personnage, on pouvait le dire.

L'idée que ce mépris soit seulement réservé à lui le déplaisait. Pourquoi le méprisait-il lui, pourquoi lui en particulier ? Il aurait aimé poser cette question à sa mère également. Pourquoi était-il le seul à recevoir ce genre de réflexions, ce genre de regard, ce genre de jugement ? Il n'aimait pas être pointé du doigt, encore moins par un inconnu. Qu'y avait-il de mal à porter un masque et sourire faussement ? Il valait mieux être apprécié pour ce que l'on est pas plutôt que ne pas être apprécié pour ce que l'on est. La douleur était moindre, et c'est ce qu'il appris en observant le monde l'entourant qui le faisait perdre tout repère. Le seul repère qui lui restait était son désir d'être aimé.

- Ah.., souffla-t-il.

Il semblait comprendre maintenant, à l'instant, pourquoi l'idée que hoseok ne fasse plus partie de sa liste le dérangeait tant. Cela le dérangeait car il savait au fond de lui que seul Hoseok l'appréciait pour ce qu'il était réellement. Il était le seul de la liste dans ce cas là. Sa mâchoire se crispa de frustration à cette pensée, qu'il délaissa aussitôt que d'autres élèves rentrèrent dans la pièce.

Dès lors qu'il les aperçut, il s'avança vers eux et les salua sans omettre de les sourire. Petit à petit, sa liste se remplie, et il en avait conscience, ce qui le fit sourire davantage avant que le cours de ballet ne commence. Le ballet était la discipline parfaite pour être bien vu, être admiré et apprécié des autres. Jimin ne pouvait que briller lorsqu'il voyait les étoiles que les spectateurs avaient dans les yeux en le voyant. S'il avait le ballet pour assouvir ce besoin qu'il a de s'assurer d'être aimé, pourquoi continuait-il à s'accrocher à de simple prénom sur une liste, il se le demandait. Or au fond de la lui, il savait pertinemment que cela lui permettait de combler son manque d'estime en lui.

Après ses cours de ballet, la nuit tombant, il sortit de l'observatoire tout en saluant ses collègues. Dès lors qu'il leur fit dos, il souffla, exténué. Socialiser était éprouvant, d'autant plus lorsqu'on ne possède pas l'énergie d'un extroverti. D'autant plus, lorsqu'on s'efforcent d'en être un. D'autant plus lorsqu'on s'efforce à rendre aussi faux sa personne, comme l'amour qu'on recoit et pourtant on s'en contente.

Jeongguk, lui, n'y voyait pas l'intérêt. C'était suffisamment éprouvant de faire face à des inconnus, il ne se voyait pas jouer le rôle de parfait caissier souriant même à 23h du soir. Il était différent, il ne jouait jamais un rôle et malgré tout, il était plein de mystère, se dit Jimin. En le voyant, en échangeant avec lui, on pouvait cerner sa personnalité franche, et pourtant il semblait y avoir quelque chose derrière cette carapace qui était sa franchise.

Sur ses pensées virevoltantes dans son esprit, inconsciemment, ou presque le danseur de ballet se retrouva à quelque mètre de la supérette où travaille ce fameux Jeongguk. Son regard se portant, ou tenta de se porter sur l'intérieur du magasin pour l'apercevoir. Ce geste, le fit voir tout autre chose. Jimin aperçu au loin une belle mercedes noire garée non loin, dans laquelle se trouvait un garçon qui semblait avoir leur âge. Ce dernier fixait l'épicerie tout en consumant sa cigarette à petit feu.

Bizarre, se dit-il.

Avant de s'avancer vers la supérette, et d'y rentrer après quelque seconde d'hésitation. Son arrivée n'avait pas suscité de réaction chez Jeongguk. Il l'ignorait, ce qui n'était pas commun pour Jimin. Habituellement, certes les gens l'ignoraient mais dès qu'il allait vers eux une fois, cette ignorance s'envolait, voila pourquoi il faisait autant d'effort pour sociabiliser. Autrement, il serait comme Hoseok et Jeongguk, ignoré. Jimin souffla, puis prit un main des bandages et une crème, il s'avança vers la caisse et y déposa ses articles. Il fixa l'étudiant derrière la caisse, et se pencha quelque peu puis lui adressa la parole :

- Mister rochon, je veux bien que tu ne veuilles pas m'adresser la parole mais je dois tout de même s'avoir le prix de mes articles.

Jeongguk soupira, puis pointa du doigt la somme qui était affiché au dessus de la caisse.

- Tu es comme ça avec tout les clients, ou seulement avec moi ? Je ne comprends pas pourquoi tu agis comme ça avec moi..

- Encore une fois, en quoi cela t'importe que tu saches pourquoi je ne t'apprécie pas ? Pourquoi t'obstines-tu autant ?

...Parce que cela fait des années que je tente de comprendre pourquoi, on ne m'aime pas, se dit Jimin. Il pensait, que cela n'arriverait que derrière les 4 murs qui constitue son logis, il pensait que cela n'était propre qu'à sa mère et voila qu'un inconnu s'y mettait aussi, à le détester pour aucune raison valable. Il ne méritait pas ce traitement, se dit-il, c'était quoi au juste leur problème ? Etais-ce de sa faute ? N'était-il pas assez parfait pour eux alors que pour la société il l'était ? N'en demandaient-ils pas trop de lui ?

- Il faudrait que tu apprennes un jour, que tout le monde n'est pas obligé de t'aimer. Ce n'est pas en revenant tout les soirs que mes sentiments envers toi changeront, arrêtes de t'obstiner, ca en devient ridicule.

Jimin abaissa son regard, rongé par la honte que lui procuraient les dires du caissiers. Ses mots flottaient dans l'air, et l'alourdit celui-ci à en faire suffoquer le danseur. Ce dernier prit en main ses achats et s'en alla sous le regard de Jeongguk qui mordit sa lèvre, soucieux du fait qu'il ait été un peu rude. Mais, il était agacé par son comportement enfantin.

Pour autant, cela ne justifiait pas ses mots, il en eut conscience, bien trop tard mais ne s'excusa pas pour autant par simple fierté. Ce qui était typique de lui. Pourtant, il n'a jamais été toujours ainsi, il se détestait de l'etre devenu suite à ses choix autrefois qui devinrent des regrets.