Je me réveille en sueur comme chaque nuit depuis maintenant six mois. Six mois de peine et de désespoir. Six mois depuis que ce routier nous a percutés Thaïs et moi alors que nous rentrions chez nous... Six mois que ma sœur, ma meilleure amie, ma confidente, la personne la plus précieuse dans ma vie, est partie rejoindre les étoiles. Ce cauchemar ne cessera donc-t-il jamais de me hanter ? Alors que j'essaie de me rendormir, la phase qui a suivi l'accident me revient en tête, comme chaque nuit.
Quand je me suis réveillé ce jour-là, quelques heures après la collision avec le camion, la couleur blanche de la chambre d'hôpital m'a rapidement ébloui. J'ai cligné plusieurs fois des yeux afin de retrouver une vision normale. Tout à coup, une vive douleur aux jambes et à la tête m'a envahi. Ma mère, qui était à mon chevet s'est précipitée vers moi pour me serrer dans ses bras comme elle le faisait lorsque nous étions plus jeunes, ma sœur et moi, et que nous pleurions pour un petit bobo. Malgré tous ses efforts pour cacher sa détresse, je remarque rapidement les cernes qui se dressent sous ses yeux et les larmes qui menacent de couler à tout moment comme elles l'avaient sûrement déjà fait.
À ce moment-là, je ne pensais à rien d'autre qu'au mal-être de ma mère. Mais, au bout de quelques instants dans ses bras délicats, la mémoire me revint. Chaque détail me frappa et cela continue de me hanter aujourd'hui encore à chacune de mes nuits, dans chacun de mes rêves. Je n'ai pas le temps de demander quoi que ce soit à ma mère car mon père arrive, suivi de médecins et d'infirmiers qui n'ont fait qu'augmenter ma migraine avec leurs questions auxquelles j'étais bien incapable de répondre.
Je suis seulement parvenu à articuler : « Où est Thaïs ? ». À cette simple interrogation, mes parents, meurtris ont baissé la tête. L'un des médecins s'est approché, m'a fixé sans émotion, simplement un air désolé sur le visage, qu'il a probablement l'habitude d'adresser. Il a déblayé un discours duquel je n'ai compris que certains mots, des mots que je n'oublierai jamais, j'en suis certain : « Elle est décédée, je suis sincèrement désolé M. Duval ». À ces mots, je me suis évanoui.
Quelques semaines plus tard, les médecins m'ont autorisé à sortir de l'hôpital, avec une jambe amputée, mais surtout, une petite sœur qui est partie direction les étoiles en emportant un bout de mon cœur avec elle.
Bien sûr, mon malheur ne s'est pas arrêté là, car seulement deux semaines après mon retour à la maison, mes parents ont fait venir un psychologue qui m'a annoncé que, je cite : « Vous n'allez pas bien Edward. Vous avez besoin de soin intensif pour vous aider à sortir de cette mauvaise phase. C'est pourquoi, dès la semaine prochaine, vous serez interné dans mon établissement, sous mes soins. Edward, mercredi prochain, vous serez interné en hôpital psychiatrique. »
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Seconde chance (1er jet / EN PAUSE)
RomanceEdward, jeune adulte de dix-huit ans, se fait percuter par un camion alors qu'il était en voiture avec sa soeur Thaïs. Cette dernière n'y survit pas. Lorsqu'il apprend la nouvelle, Edward tombe en dépression ce qui l'amène à être interné dans un hôp...