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Une fois la réunion terminée, je m'étais évidémment attendu à ce que je passe un mauvais quart d'heure auprès de mon patron. Toutefois, je pensais que seul moi allais devoir y passer. Pourtant, il convoqua également son fils qui avait déjà commencé à ranger ses affaires en même temps que nos collègues. Notre supérieur s'installa au bout de la table pendant que Yeonjun et moi-même étions réstés debout, à quelques mètres de lui, comme deux enfants qui s'apprêtaient à se faire gronder. Bien que je m'en voulais d'avoir mené Yeonjun dans ce bourbier, une part de moi était rassuré qu'il soit là.

« Puis-je savoir pourquoi tu n'étais pas là au début de la réunion ? Je veux la vérité, précisa-t-il imédiatemment.

- Je suis arrivé en retard monsieur Choi, avouai-je d'un ton déboussolé que j'essayais tant bien que mal de camoufler.

- Yeonjun, pourquoi l'as-tu couvert ?

- Parce qu'il est mon ami, répondit-il sans donner l'air d'hésiter. Je ne voulais pas qu'il ait de problèmes.

- En mentant tu n'arranges le cas de personne. Lorsque je t'ai confié la tâche de t'occuper de Soobin, c'était parce que je croyais en ton potentiel, dit-t-il d'une douce voix, comme pour prétendre être gentil. Jamais je n'aurais pensé que tu te comportes aussi irresponsablement en le couvrant. T'as quel âge Yeonjun ?

- Vingt-quatre ans, répondit-il sérieusement.

- C'était une question rhétorique. Quant à toi Soobin, ton supérieur en Corée m'a prévenu que tu étais quelqu'un de studieux et ça n'est pas l'impression que tu donnes, stipula-t-il en me foudroyant du regard. Étant donné que j'ai de bonnes relations avec ton patron et que je le crois, je t'accorde une seconde chance mais je veux que tu fasses tes preuves.

- Je vous promets de ne pas vous décevoir, lui jurai-je assurément.

- J'y compte bien. C'est pourquoi tu vas travailler avec moi désormais.

- Non ! contesta Yeonjun à haute voix.

- Ça n'est pas négociable. Yeonjun tu resteras focalisé sur tes obligations afin d'apprendre à devenir un bon patron. En ce qui concerne votre relation amicale, je ne veux pas qu'elle se manifeste au travail, conclut-il en me dévisageant, comme si je n'étais pas digne d'être proche de son fils. Au boulot. »

Je patientai calmement que notre patron quitte les lieux avant de reprendre une discussion plus agréable auprès de mon partenaire. De son côté, Yeonjun était déjà sur le point de partir mais je l'en empêchai immédiatement, en l'interpellant d'une voix à peine sûre d'elle. 

« Oui ?

- Tu me considères vraiment comme ton ami ?

- Bien sûr, répliqua-t-il sans rien ajouter de plus, comme si cette réponse était suffisante. Ce n'est pas réciproque ?

- Si si ! C'est juste qu'on ne l'avait pas vraiment... officialisé. Écoute, je m'en veux beaucoup de t'avoir embarqué là-dedans. Mais, je te remercie.

- Tu n'as pas à t'en vouloir, c'était mon idée. Je ne l'aurais pas fait pour n'importe qui. Ça va me manquer de t'avoir comme partenaire.

- Pas plus qu'à moi. »

À ces mots, Yeonjun gloussa légèrement et garda un sourire plaqué aux lèvres en sortant finalement de la pièce. D'ailleurs, il ne semblait pas très concentré vu la difficulté qu'il rencontra à trouver la poignée de la porte. Ce moment était étrange. Nous savions tous deux que nous ne pouvions pas nous revoir en dehors du cadre professionnel mais la règle que venait d'imposer son père s'apparentait presque à la fin du monde. Je ne suis pas du genre à en faire des caisses mais quelque chose semblait s'être brisée en moi. La bonne humeur que Yeonjun m'apportait risquait de fortement me manquer, sans aucun doute. Néanmoins, ceci n'était que le début du calvaire puisqu'après avoir franchi le bureau de mon chef, l'ambiance me parut bien plus sombre et les semaines suivantes ne manquèrent pas de confirmer mon préssentiment.

all too (un)well ♡ yeonbinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant