all too (un)well ♡ yeonbin

1.2

Même si j'étais loin d'être comédien, je pouvais imaginer combien il était important de répéter pour la finalité de la pièce. Yeonjun avait en plus le rôle principal, d'où l'importance de sa présence. Depuis que mes proches avaient littéralement menacé mon patron à cœur ouvert, j'avais bien plus de temps libre devant moi et étais donc plus disponible pour faire des sorties. Lorsque Yeonjun me proposa joyeusement de l'accompagner au théâtre, j'avais immédiatement accepté, étant donné que je voyais combien ça lui faisait plaisir. Il profita de cette occasion pour me présenter à l'équipe qui étaient tous, sans exception, charmants et je me réjouissais de les rencontrer. J'eus carrément l'honneur de voir le metteur en scène en personne. Je me présentai à lui, sans m'attendre à une réaction particulière de sa part vu que j'étais tout-à-fait ordinaire. Autant dire que je ne m'attendais clairement pas à le laisser bouche bée.

« Enfin je vous rencontre ! Soobin, le mari de mon fidèle employé, s'exclama-t-il, à la limite de se jeter dans mes bras.

- Pardon ? m'intérrogeai-je en m'étouffant presque avec ma salive en l'avalant. Il doit y avoir erreur.

- Oui, ne précipitez pas les choses patron ! Il n'est que mon fiancé, le corrigea mon collègue dans le plus grand des calmes. »

Je souris faussement pour éviter de paraître stupide et m'empressai de réclamer à Yeonjun une discussion. Il s'excusa auprès de son supérieur et m'emenna en direction de sa loge, et devrais-je dire, celle de mon futur époux. J'attendais impatiemment de sérieuses explications après cette situation dans laquelle j'avais été inclus sans même être au courant.

« J'aurais aimé assisté à ma demande, dis-je d'un ton ironique, les bras croisés.

- Je peux tout t'expliquer.

- Je n'attends que ça !

- Pour résumer, mon directeur est gay. C'est très con mais en tant que nouveau, j'avais peur de ne pas être apprécié. Alors, quand on a commencé à parler de nos vies plus intimement et qu'il m'a demandé si j'étais avec quelqu'un, j'ai paniqué et je lui ai dit que j'étais avec toi.

- Bien sûr, tout ce qu'il y a de plus normal. Pourquoi tu n'as pas dit Hueningkai ? lui demandai-je par curiosité.

- Parce qu'au moment où il m'a posé la question, t'es le premier qui m'est venu à l'esprit et dans ma tête on formait un couple crédible.

- Je ne savais pas qu'il existait des couples pas crédibles.

- Écoute, je sais que c'est pas cool de t'avoir mis dans cette situation sans t'en avoir parlé mais...

- Hé hé, du calme ! Je ne comptais pas refuser. Je peux te tenir la main et regarder tes fesses, j'en profite ! dis-je en ricanant malicieusement. Par contre, évite de faire ça à l'avenir. Si j'avais sorti ça à ton père à mon arrivée tout ça pour être apprécié, je doute qu'il aurait été ravi. »

Mon ami gloussa en retour à ma remarque déplacée mais ça n'avait pas semblé l'avoir dérangé, puis personne n'était là pour nous juger. Le plus âgé finit par me remercier de coopérer et s'assit désespéremment sur le canapé en frottant ses mains contre son visage, visiblement dépassé par ses propres mensonges. Je m'installai alors à ses côtés, en le regardant pendant quelques secondes, dans l'incapacité la plus totale de le réconforter. La seule idée qui me vint à l'esprit était complètement absurde mais par pur instinct et sûrement pour éviter de rester comme une statue, j'embrassai sa joue sans vraiment réfléchir. Cela le fit évidemment réagir et je ne voulais absolument pas connaître sa réaction, ni même savoir ce qu'il en pensait et disparus alors de la pièce, le souffle complètement coupé.