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Malgré les événements de la veille, je me suis rendu au travail. La fatigue me rongeait encore légèrement mais je supposai qu'un peu de repos en fin de journée réglerait le problème. Encore faudrait-il que je termine tôt pour pouvoir me le permettre. Là n'était pas ma priorité puisque je devais maintenant me remettre en mode boulot et m'attendre à la longueur des tâches que me donnerait mon patron. Alors que j'imaginais qu'il s'agirait d'une matinée des plus ordinaires, Yeonjun m'interpella soudainement d'une voix affolée, en ouvrant la porte d'une façon brusque. Autant dire que cette entrée en matière me surprit suffisamment pour que je m'attende au pire.

« Beomgyu est ici, m'annonça-t-il.

- Quoi ? m'exclamai-je d'un ton stupéfait. Mais qu'est-ce qu'il fait là ?

- Tout ce que je sais c'est qu'il est en train de parler à mon père et qu'il semble plutôt énervé. »

Je m'empressai de sortir pour vérifier si mon collègue disait vrai, bien que je ne doutais pas de lui, je tenais à en avoir le cœur net puis si la situation en venait à dégénérer, il était dans ma responsabilité de prendre mon ami en charge. Une fois arrivé sur les lieux de la scène face à laquelle j'ai été introduite, je découvris mon alter ego passer un savon à mon patron, ce que je n'aurais, honnêtement, jamais cru capable d'arriver un jour.

« Vos employés terminent à quelle heure ? demanda sèchement mon ami.

- Tout dépend du nombre de choses qui leur restent à faire mais la majorité d'entre eux quittent cette entreprise à une heure tout à fait correcte, répondit mon patron d'une voix tranquille, comme s'il n'avait rien à cacher.

- Vous trouvez ça correct vingt-et-une heure trente ? Le temps que Soobin rentre il est vingt-deux heure et il passe ses nuits à terminer le foutu boulot que vous lui donnez ! hurla mon meilleur ami au beau milieu de l'office.

- Beomgyu, arrête... lui dis-je en m'emparant timidement de son bras. On va parler.

- Non Soobin ! s'écria-t-il instinctivement en lâchant violemment ma main. Je ne peux pas laisser ce connard te surcharger de travail pendant encore des mois.

- Je vous prierai de vous exprimer plus poliment, rétorqua mon supérieur, l'air de ne pas prendre en compte les accusations de Beomgyu.

- Pas question, refusa-t-il en hochant négativement la tête. Je ne vous dois pas le respect, pas quand quelqu'un fait souffrir mon meilleur ami.

- Écoutez, bien que j'admire votre dévouement pour votre amitié envers mon salarié, il est évident que si je l'avais réellement surchargé de travail, il serait venu m'en faire part, se défend mon propre boss en rejetant la faute sur moi.

- Il ne l'a pas fait, par peur de perdre son job.

- Je pense donner une dose de plus que convenable votre ami, nia le plus âgé.

- Donc vous trouvez normal que sous l'effet du stress, il en vienne à faire des crises de panique à cause de la surcharge travail que vous lui donnez ? »

Étant donné que mon fidèle adepte ne s'était pas gêné pour se plaindre devant l'intégralité de l'équipe, tous les regards s'étaient logiquement posés sur moi. Certains devaient sûrement s'être reconnus dans cette situation, peut-être l'avaient-ils vécu ? Ce qui ne m'étonnerait pas le moins du monde. Tandis que d'autres étaient plausiblement en train de penser que si je n'étais pas capable de supporter ce poste en tant qu'intérimaire seulement, que deviendrait la suite ?

all too (un)well ♡ yeonbinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant