- Chapitre 16 -

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Pdv Ayame
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Nous venons de sortir du restaurant et nous nous dirigions vers sa moto pour grimper dessus. Il l'enfourcha puis on se dirigea à l'opposé de là d'où nous étions venus, ce qui me laissa perplexe une nouvelle fois pendant que lui, me souriait.

- Eh Mitsuya ? On va où ?

- On va faire une petite balade, j'ai quelque chose à te montrer.

Je fronce les sourcils avant d'hausser les épaules. Je ne savais pas où j'allais mais je lui faisais confiance. Il pouvait m'amener au bout du monde, tant que j'étais avec lui, tout m'allait, parce que je me sentais en sécurité et chez moi, partout où il était. Ma maison c'était lui.

J'étais assez pressée et curieuse de savoir où est ce qu'il allait m'emmener. Après le restaurant qui m'a fait verser quelques larmes, je me disais que cette journée ne pouvait qu'être formidable. Il fallait y penser et trouver l'endroit... Son idée était incroyable. Il m'avait emmener dans un restaurant où se trouvaient à la carte, quasiment tous les premiers plats qu'il m'avait apprit à faire. La nostalgie m'avait fait pleurer et sourire car il s'en était souvenus. Il avait choisit ce restaurant exprès pour ça.

Quand on était petits, il m'avait apprit à faire énormément de choses dont cuisiner. On passait des heures ensembles sur des plats de plus en plus copieux et compliqués. On faisait parfois même des concours pour voir si l'élève avait enfin réussi à surpasser le maître. Je gagnais quasiment à chaque fois dans la catégorie sucrée et lui dans la catégorie salée. On se complétait même ici. Souvent ça se terminait en bataille de farine quand on faisait des gâteaux. Nos séances ensembles se terminaient en catastrophes mais on s'éclatait toujours jusqu'à rire à en avoir mal au ventre. Et ses petites sœurs nous regardaient toujours comme si on était des fous.

Mais ces simples moments partagés ensembles m'était tellement précieux. Parce que dans la vie, rien n'est plus important que les souvenirs car sans eux, nous ne sommes plus rien. Les souvenirs font de nous ce que nous sommes, ils nous permettent de tenir debout quand tout va mal, quand on est sur le point de chuter, de lâcher prise. Car oui, quand on n'a aucun souvenir heureux, aucun souvenir d'un rire, d'un bonheur quelconque qu'on a pu ressentir, on ne peut pas s'imaginer que ce bonheur là, peut exister. Alors que si tes souvenirs sont remplis de joies et que tu tombes plus bas que terre, tu sais que ce bonheur existe, même si il est bien enfouis, tu sais que quelque part, il y a ces petites braises qui n'attendent qu'une étincelle pour se rallumer, ses souvenirs te donne l'espoir et l'envie de continuer de te battre pour raviver ce bonheur au fond de toi.

C'est en partie grâce aux souvenirs qu'on peut encrer nos plus belles joies, nos plus mauvaises peines, nos moments de faiblesses, de colères. Et tout ça nous permet d'avancer, d'être fier de nous quand on arrive à passer au dessus. Et surtout, c'est dans les souvenirs que sont emprisonnés les personnes qu'on chérit le plus au monde, celles pour qui on est prêt à se mettre à genoux, à tout sacrifier et à se prendre une balle. C'est dans nos souvenirs que ces personnes vivent et demeurent pour le restant de nos jours.

Pour moi, une personne n'est pas réellement morte si elle continue de vivre dans les mémoires. Car c'est dans l'oublie qu'une personne disparaît réellement, qu'elle meurt et s'éteint à tout jamais.

Et à l'inverse, quand je choisis d'ignorer une personne, de la faire sortir de ma vie alors qu'elle est belle est bien vivante. À ce moment là, pour moi, la personne meurt et disparaît entièrement, comme si son cœur avait cessé de battre. Elle tombe dans l'oublie au moment où j'en ai décider et que je tire un trait sur elle, que je ne pense plus à elle.

𝒩ℴ𝓊𝓈 𝒹ℯ𝓊𝓍 | 𝗠𝗶𝘁𝘀𝘂𝘆𝗮 𝘅 𝗢𝗰Où les histoires vivent. Découvrez maintenant