Chapitre 14

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- Qu'est-ce que tu fais ici Noah ?

- Je suis passé dire bonjour.

- A qui ?

- Toi.

- Je ne plaisante pas.

- Je suis venu passer Noël avec ma famille.

- Je croyais que tu étais en Italie et que tu n'aurais plus l'occasion de venir.

- Je ne suis pas revenu depuis mon départ.

J'aimerais lui poser tellement de questions, mais le voir face à moi me fait perdre les moyens. Je me rends compte à quel point je le déteste et combien je veux tourner cette page définitivement.

- Tes parents et Abi sont là ?

- Oui.

- Tu penses que je peux leur dire bonjour ?

Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez lui ? Ma famille le déteste suite à ce qu'il m'a fait et je pense qu'il s'en doute. S'il pense que voir mes parents pour les saluer est une bonne idée, il se trompe.

- Tu n'es pas aussi bavarde qu'à l'époque.

- Je le suis toujours, simplement pas avec toi.

- Je suis désolé Jess. Je n'aurais pas dû te faire ça, c'était puéril et j'ai eu peur, comme un enfant.

- Ca, tu peux le dire, tu t'es comporté comme un gamin Noah. Tu as fui.

- Je n'ai pas fui.

- Si, littéralement. Au sens propre et au sens figuré.

- Je devais accepter ce job à Venise, c'était une opportunité de malade.

- Et me fuir moi, c'était une opportunité aussi ?

- Oui. Enfin non ! Non !

J'écarquille les yeux et m'éloigne de lui en serrant mon sac fort entre mes mains, mais il se met sur mon chemin, me forçant à m'arrêter.

- J'ai joué aux idiots c'est vrai, mais je regrette et je suis là maintenant.

- Ah mais, parce que tu crois que je t'ai attendu ?

- Je sais que je suis le seul dans ta tête, tu me l'a dit une fois et je ne cesse d'y penser.

- Ton ego est si élevé.

Je rigole parce qu'il me fait pitié, il faut être fou pour penser qu'après m'avoir brisé le cœur et trahi, je l'aurais attendu sagement.

- Je le sais c'est tout, ça n'a rien à voir avec mon ego.

- Tu me sous-estimes Noah, je suis passée à autre chose, depuis bien longtemps.

- Mais le destin nous a mis sur la même route pourtant.

- Oui, mais je peux prendre un chemin différent du tien. Quand tu as décidé de me laisser à un croisement, j'ai continué à pied, mais chaque pas était lourd, presque impossible. Chaque effort pour avancer me faisait mal au cœur et me fatiguait. Mais je pense que je me suis retrouvée, j'ai suivi ma route et j'ai repris confiance en moi, j'ai construit de nouveaux projets et je suis fière de ça. Nos chemins se croisent peut-être aujourd'hui, par le hasard qu'est la vie, mais c'est toujours un croisement, et je décide de continuer sur ma route, alors s'il te plaît Noah, ne me suis pas et continue sur la tienne.

- Je ne voulais pas te faire souffrir Jess, tu sais que je t'aimais encore.

- Noah ! Je n'avais même plus la force de pleurer, plus aucune larme ne coulaient et pourtant Dieu sait que j'en avais envie. Tout comme j'avais envie de nous, de toi et de moi, ensemble. C'est une sensation horrible, d'avoir le cœur brisé. Ce n'est pas comme ce qu'on nous dit, c'est pire. J'avais l'impression d'être vide, que ce que tu avais pris en partant était sorti de mon corps à jamais. Que ma lumière t'avait suivi dans tes ténèbres et que je ne la reverrais jamais. Ce qui m'a fait peur, c'est que je ne savais pas si j'avais envie de la retrouver sans toi, et ça, c'était très grave.

Miracle de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant