Personne n'est au courant de ce qu'il s'est passé hier soir et si quelqu'un a vu ce baiser, personne ne nous a rien dit. Ce baiser, Caleb et ses lèvres contre les miennes. C'était irréel mais si juste. C'est si idiot de penser ça, mais au moment où c'est arrivé, je pensais que c'était ce qu'il y avait de plus normal. Après ce baiser, nous avons dansé et contrairement à ce que l'on pourrait penser, tout était simple et rien n'a été gênant. Nous n'avons pas prétendu que ce moment n'avait pas existé et nous n'avons pas non plus crié ce qui venait d'arriver. Nous avons dansé, parlé, et il m'a embrassé une dernière fois avant de partir, loin des regards des autres. C'était magique, mieux que le bal de Cendrillon, plus fou que celui-ci. En rentrant, Caleb s'est installé sur le canapé, moi dans mon lit et toute la maison s'est endormie de fatigue en moins de deux minutes. Je suis toujours allongée sur le dos, je fixe mon plafond et je remonte la couette sur ma tête, que suis-je censé faire maintenant ? Dans quelques heures, je serais à New-York, dans une vie qui ne me convient plus. J'avais jusqu'au vingt-sept décembre pour profiter de ma famille et des fêtes et puis je devais retourner voir Julian et me dévouer à mon travail, or, ce n'est plus ce que je veux. Je me redresse et enfile le pull de Caleb qui est encore posé au pied de mon lit. Après de longues réflexions et quelques minutes passées à me regarder dans le miroir sans bouger, je décide d'aller prendre ma douche et de me préparer avant de descendre voir tout le monde. Je ne me sens pas bien, et me préparer pour rentrer est le meilleur moyen d'échapper à la réalité. Je prends des affaires propres et me dirige vers ma porte. J'ouvre celle-ci lentement et passe la tête à travers pour vérifier qu'il n'y a personne, je longe le couloir et me faufile dans la salle de bain. Je ferme à clé, me déshabille lentement et passe derrière le rideau de douche. L'eau brûle ma peau mais la sensation n'est pas désagréable, c'est même plaisant et relaxant.
Mes idées se bousculent alors que l'eau continue de couler, je suis dans ma petite bulle mais pourtant, la réalité me pique. Comment vais-je trouver le bonheur à New-York sachant que je le laisse ici ? Je ne veux plus rentrer chez moi. Chez moi... C'est ici chez moi. Ces derniers jours m'ont montré qu'une maison n'est pas un toit mais un tout, c'est quelque chose où l'on se sent bien, où l'on respire et où l'on aime. C'est eux chez moi, ma famille, cette ville, le feu de cheminée, Tom, et même Caleb. C'est ici que je devrais être.
- Jess ?
Je suis sorti de mes idées par la voix de ma sœur et ses poings qui frappent contre la porte.
- Un instant.
- Maman m'a dit de te dire de te dépêcher. Si tu traînes trop tu vas rater ton train.
Mon train... Comme j'aimerais le rater.
- Je descends dans cinq minutes.
J'entends ses pas s'éloigner tandis que je me rince et sors enfin pour me sécher. Peut-être que c'est ce que je faisais depuis tout à l'heure, je pensais m'être éloigné d'eux et prendre du temps seule pour éviter de souffrir en les voyant mais peut-être que je veux juste rater mon train. J'enfile une paire de collants ainsi qu'une robe, c'est bien plus confortable qu'un jean pour passer des heures dans un train, et cette fois-ci, seule. Je sors de la salle de bain à contre-cœur, range mes affaires dans ma valise, la ferme et descends pour rejoindre ma famille. Ils sont tous assis sur le canapé, sauf ma mère qui court dans la cuisine à faire je ne sais quoi.
- Enfin te voilà ! Nous nous sommes tous levés depuis des heures, que faisais-tu ?
Je lâche ma valise et cours me réfugier dans la cuisine avec elle.
- Vous allez me manquer.
- Oh toi aussi mon chat. Mais on se voit bientôt d'accord ? Qu'est-ce que tu dirais que l'on passe le nouvel an avec toi ? Tu peux venir si tu veux ou bien nous pouvons venir à New-York. Nous allons y réfléchir.
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Miracle de Noël
RomanceJessica rejoint sa famille pour fêter Noël dans son village d'enfance. Alors qu'elle est dans le train, une tempête de neige la surprend et elle va être bloqué avec un jeune homme. Malheureusement, ces deux là ne s'entendent pas et vont vite se déte...