Chapitre 21

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- Mais je ne sais pas quoi faire Sarah.

- Je viens de te le dire pourtant.

- Je ne peux pas lui écrire maintenant, cela fait quatre jours que je suis rentrée et je n'ai pas eu de ses nouvelles.

Ma collègue qui est à la fois ma meilleure amie me regarde pendant qu'elle déguste un chocolat chaud. Voilà une demi-heure que nous sommes assises dans un petit café de Central Park pour discuter des quelques jours que j'ai passé chez mes parents.

- C'était si ressourçant.

- Je n'en doute pas, mais ta vie à New-York ne peux pas s'arrêter comme ça.

- Et si ça se pouvait ?

- Mais tu te plais ici non ? Tu es sûre que tu ne te fais pas une fausse idée juste pour trouver une excuse pour rester là-bas ?

- Non, je me sens vraiment bien dans ce village, je ne sais pas comment l'expliquer mais je suis apaisée, les rues sont accueillantes et les gens aussi. Ce n'est pas aussi stressant et mouvementé que New-York, c'est de ce calme dont j'ai besoin.

- Tu es vraiment sûre de toi Jessica ?

- Oui.

- Tu voudrais arrêter le boulot de tes rêves ?

- Pas l'arrêter, le recommencer ailleurs.

- Julian va te détester.

Elle boit une gorgée de son chocolat et ses yeux s'agrandissent. Je regarde autour de moi, de peur de voir quelqu'un surgir mais elle secoue la tête.

- Je viens juste de réaliser quelque chose.

- Quoi donc ? Tu m'as fait peur.

- Pardon. Avant ton départ, Julian t'avait clairement fait des avances et ce séjour devait t'aider à réfléchir. Cela fait quatre jours que tu es rentrée et il n'y a eu aucun rapprochement entre vous, tu pars tout de suite quand tu finis tes heures au magasin et tu n'as toujours pas dîné avec lui. Tu es complètement fermée à lui ?

- Oui. Je n'ai pas de feeling avec lui, c'est mon patron et c'est tout, ou au pire un ami. Mais je ne veux pas plus, il n'est pas mon style et je crois que tu l'apprécies bien plus que moi.

Mon amie rougit et je vois que j'ai vu juste.

- Je ne l'aime pas.

- Tu mens Sarah.

- Est-ce que je le trouve séduisant ? Oui. Est-ce que je perds mes moyens quand il me regarde ? Oui. Est-ce qu'il m'attire ? Oui. Mais je ne l'aime pas.

- Tu veux clairement plus avec lui que je ne le veux. Alors ne parlons pas de Julian et moi, car il ne se passera jamais rien, surtout maintenant...

- ... Que Caleb est apparu.

Mes yeux quittent ma tasse et remontent lentement jusqu'à ceux de ma meilleure amie. Elle me sourit et penche sa tête sur le côté.

- Tu verrais ta manière de parler de lui...

- Je n'arrive pas à l'expliquer tu sais.

Elle continue de boire et de manger un peu et je prends ça comme un signe pour continuer de parler.

- Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour que tout s'inverse si vite, je veux dire qu'au début on se détestait ! Il était détestable ! Le train était un supplice à ses côtés et le voir se pointer pour le réveillon m'a vraiment énervée. Pourtant...

- Pourtant tu es tombée amoureuse de lui.

Elle finit la phrase que je n'osais pas dire. C'est vrai que l'on n'ose pas dire les choses à voix haute de peur de rendre cela réel. C'est ce qu'il se passe. Je réalise que j'aime Caleb, c'est incontrôlable et inexplicable. Maintenant que Sarah l'a prononcé, ça me fait peur et ça prend une place dans ma vie.

Miracle de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant