Chapitre 1 : le commencement

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Coucou journal !
Je m'appelle Gaya et j'ai 13 ans. Il faut savoir que si le monde était en noir et blanc, je serais normale. Malheureusement - ou heureusement -, les couleurs existent. Tu te demandes sûrement pourquoi je dis ça... à vrai dire, mes yeux sont violets et lorsque je pleure, ce qui arrive rarement car j'essaie d'éviter de me faire remarquer, mes larmes sont... comment dire... je pleure du sang.

À part ça, je suis normale. Mes cheveux sont bruns avec des reflets dorés. Si je pleure rarement, je ne suis pas joyeuse pour autant. Je ne montre aucune de mes émotions. En même temps, depuis que j'ai trois ans, j'ai fait plusieurs tests, parfois douloureux. Il a fallu que j'apprenne à cacher la douleur pour ne pas inquiéter ma mère. On a même fait plusieurs expériences sur moi, je me sentais comme une souris dans un laboratoire : minuscule face aux immenses machines. Je passais de mains en mains, manipulée avec la plus grande précaution, on aurait dit que les scientifiques avait peur de me casser. J'ai beau être différente, ça se saurait si j'étais en porcelaine !
Bref, quand j'ai eu 10 ans, on arrêté les tests, les expériences et tout le reste. Le jour de mes 11 ans, on a reçu les résultats sous forme de lettre. Il y était écrit noir sur blanc : problème de pigmentation, pas de solution possible.
C'était il y a bientôt trois ans mais je m'en souviens comme si c'était hier. Ma mère a pleuré comme si j'allais mourir et j'ai détourné les yeux, je ne voulais pas pleurer car, j'ai oublié de le préciser, mes yeux deviennent rouge lorsque je pleure. Chez les autres filles, le pourtour de leurs yeux devient rouge. Chez moi, la pupille rétrécit et le violet laisse place au rouge.

Demain, c'est la rentrée. Je vais devoir retourner à l'école et voir tous ces gens me dévisager. Il y aura sûrement des nouveaux, ils voudront sûrement savoir pourquoi j'ai les yeux violets. Chaque année c'est la même chose, ils me posent des questions pendant trois mois puis ils m'oublient. J'ai bien quelques amis, je les connais depuis le CP voir avant. Malgré tout, il y a encore certains qui me pose des questions... ils ont beau me connaître, ils ne comprennent toujours pas que mes yeux puissent être violets. Je n'ai que deux amis qui ne me parlent jamais de ça. Ce sont les seuls à être au courant que je pleure du sang.

Ce sont les seuls que je connais depuis la crèche. Ils s'appellent Clémence et Nicolas.

Clémence est blond vénitien. Ses yeux sont verts, très expressifs. Elle a de petites taches de rousseur. Elle est la fille la plus gentille que je connaisse, c'est la seule à m'avoir acceptée telle que je suis. Je la connais depuis environ 10 ans.

Nicolas a les cheveux bruns, il a les yeux d'un bleu foncé. Il est aussi très gentil, il est le seul à n'avoir jamais posé de questions sur mes yeux. Ça ne l'intéressait pas tellement. Malgré tout, je le surprends parfois à fixer mes yeux.

Il est tard, je dois aller me coucher. Demain, c'est la rentrée. Bien que ça ne m'enchante pas je devrais y aller. À demain journal, je te raconterai ma journée.

La fille qui pleurait du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant