Chapitre 20 : rêve et vieux journal

91 10 2
                                    

Je m'étais finalement endormie.

Une belle jeune femme me regardait. Elle avait un visage fin encadré de longs cheveux châtains clairs. Elle me regardait avec douceur, ses yeux étaient bleu foncé. J'avais l'impression qu'elle voulait me dire quelque chose mais qu'elle n'osait pas. Un magnifique jeune homme se tenait à ses côtés. Ses yeux à lui étaient d'une couleur étrange, rouge sombre. Je pense que je suis mal placée pour penser ça avec mes yeux violets. Ses cheveux étaient bien plus foncés que ceux de celle que je devinais être sa femme ou sa petite amie vu le regard amoureux qu'il lui lançait et auquel elle répondait. Il s'avança vers moi et posa délicatement sa main sur ma joue. Il m'embrassait le front pendant que la jeune femme nous regardait avec un regard mêlant douceur et soulagement. Il se recula finalement, et j'aperçus une grande et belle femme derrière eux.
Elle portait un longue robe qui était blanche en haut et finissait rouge en bas grâce à un magnifique dégradé.  Elle me regardait et un détail me frappa, ses yeux étaient identiques aux miens. J'avais l'étrange impression de l'avoir déjà vue quelque part. Soudain, tout disparut pour laisser place au noir complet.

J'ouvris les paupières et me trouva nez à nez avec Alexandre. Il se releva et s'excusa en expliquant que j'avais un sommeil agité et qu'il était venu vérifier que tout allait bien. Après l'avoir rassuré, je lui demanda l'heure. Il me répondit qu'il était déjà 11h 35. Je me leva doucement, encore fatiguée. Je commença à me préparer et, une fois prête, descendit déjeuner. Alexandre avait préparé une omelette géante et une salade de tomate, c'était trop bon !
Je suis remontée dans ma chambre et j'ai regardé l'heure, il était 12h 37. J'ai ensuite pris mon téléphone pour regarder si j'avais des messages. J'en avais un d'Antoine, un de Victor que je décida immédiatement d'ignorer, un de Clémence et un dernier de Nicolas. J'ignorais celui-ci aussi et regardai le message de Clémence.

De : Clémence
À : Gaya

Coucou Gaya ! Ça faisait longtemps pas vrai ? Je voulais juste te dire de parler avec Nicolas, je sais qu'il t'a envoyé un message et surtout, je sais que tu ne l'as pas lu mais fait le s'il te plaît...

"Ouais... Plus tard, j'ai d'autres choses à faire pour l'instant... Je dois... euh... j'ai des trucs à faire... enfin, je crois..."
Sur ces belles pensées, je me mis à la recherche d'un truc à faire avant de voir Antoine. Je fouillais mon bureau quand soudain, je vis une petit carnet rose dépasser d'une pile de livre. Intriguée, je le pris en essayant de ne rien faire tomber et l'ouvris.

Cher journal, je m'appelle Gaya et j'ai dix ans. Ma mère veut que j'écrive dans toi (oui, c'est bizarre comme phrase) parce que mon meilleur ami est partit et elle a peur que je sois trop triste. Si tu te demande pourquoi il est partit, c'est simple. Il hésitait à partir et après m'avoir fait une crise de jalousie, il est partit... À vrai dire, je suis très triste mais je dois rester forte comme dit maman... après tout, ce n'est que le deuxième que je pers... et sûrement pas le dernier, ils me fuient tous !

Horrifiée, je fermais violemment le petit carnet. Comment ai-je pus être aussi pessimiste ? Et comment ai-je pu parler d'Alexandre comme ça ? J'avais dix ans et j'étais déjà dégoûtée par la vie... Pour une fois que j'avais besoin d'éclaircissements, la voix semblait faire sa sieste. Fatiguée, je m'allongeai sur mon lit et le sommeil m'emporta doucement. Lorsque je rouvris les yeux, mon réveil affichait 13h 53. Je me leva précipitamment et pris mes affaires. J'allais être en retard pour les grandes révélations d'Antoine !

La fille qui pleurait du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant