Chapitre 8 : Nicolas

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En arrivant à l'école, je vis que tout le monde me dévisageait.
J'allais voir Clémence et Nicolas quand je sentis une main m'attraper le bras et me tirer en arrière. Avant que j'ai pus dire quoi que ce soit, j'étais dans la cours. Je tournais la tête vers la personne qui m'avait entraîné et je reconnus Antoine.
Je ne comprenais rien et il le remarqua sûrement parce qu'il se décida enfin à m'expliquer ce qui se passait.

- Bon, écoute-moi bien Gaya... On est les deux bêtes noires du collège désormais pour deux raisons différentes, pour moi, c'est simplement parce que j'ai refusé de sortir avec Natacha parce que j'en aime une autre.

J'hocha la tête et il poursuivit :

- Pour toi, c'est une histoire de trahison... Ton ami, Nicolas, a dit à Victor que tu pleurais du sang... Je sais que c'est dur à croire mais c'est parce que Victor lui a promis la popularité... Mais je suis sûr qu'il regrette maintenant...

- C'est trop tard, le coupais-je, le mal est fait.

- Je sais... Les gens te prennent pour un monstre et moi, pour un briseur de cœur... On va devoir se serrer les coudes...

- Oui...

Soudain, sans prévenir, je sentis mes joues devenir humides. Je fermai le yeux et plaquai mes mains devant. Antoine me sera contre lui en me chuchotant que ça irait. J'avais peur, peur de tout perdre. J'avais perdu Alexandre, Nicolas, peut-être Clémence aussi... Je savais que je perdrais Antoine un jour ou l'autre... J'espérais juste que ce ne serait pas tout de suite...

- Antoine ? j'avais parlé malgré moi, mais je devais lui dire ce qui me tracassait.

- Oui ?

- Je... Je... J'ai peur...

- Peur de quoi ?

- De tout, de perdre ce qui me reste, de te perdre...

Il n'eut pas le temps de répondre que je sentis quelqu'un m'attraper par les épaules.

- Bah alors chaton, on pleure ?

Je me retournais et vis Alexandre qui me regardait en souriant. Je me jetais dans ses bras et il se mit à rire doucement.

- Pardon Alex ! Pardon ! criais-je en pleurant.

- C'est rien, sèche tes larmes. Tu ne me présente pas à ton copain ?

Je rougis légèrement mais me mis à parler immédiatement pour que ça ne se remarque pas :

- Antoine, voici Alexandre, mon meilleur ami. Alexandre, voici Antoine... Euh... Je ne sais pas trop comment le qualifier... je me mis à rougir. La seule personne qui me reste...

Alexandre me regarda et me demanda : "C'est lui ?" Je ne pus répondre et me mis à rougir de plus belle.

- Enchanté Antoine, sache qu'elle est libre, elle m'a mis un râteau hier...

J'ouvris de grands yeux et frappa Alexandre en gueulant :

- Ça va pas non ?! Tu peux pas te taire ???

Il se mît à rire franchement et Antoine paraissait gêné.
Je courus me réfugier dans les toilettes des filles. J'entendais les garçons frapper la porte et me crier de l'ouvrir. Je ne sais pas ce qui m'a pris de leur crier de partir. Je n'entendis soudain que le silence de la cours vide. Quelques minutes plus tard, j'entendis le verrou de la porte tourner et la surveillante m'expliquer très calmement que mes deux amis l'avaient avertie que j'étais coincée dans les toilettes. Je la remercia en rougissant... Comment avaient-ils osé ?
Je sortis et les vis morts de rire au milieu de la cours, bras dessus bras dessous. La cloche sonna et nous nous dirigeâmes vers notre salle de classe. J'étais entourée des deux personnes qui me soutenaient même si tout le monde m'avais abandonnée. J'étais aux anges.
La fin des cours venue, je proposai à mes deux amis d'aller nous reposer près de la rivière qui coulait à deux pas d'ici.

La fille qui pleurait du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant