Chapitre 31 : mais... pourquoi ?

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Je ne distinguais qu'une petite partie de son visage. Il leva légèrement la tête et me regarda dans les yeux. Antoine.

Choquée, je le fixai, les yeux écarquillés. Il me regardait d'un air mauvais et je sentais des frissons parcourir mon corps qui, quelques secondes plus tôt, me paraissait brûlant. Soudain, j'entendis ma sonnerie de téléphone. Antoine se retourna vers le vieux monsieur et lui fit un léger signe de tête. Il prit alors mon portable sur une petite table que je n'avais pas vu jusqu'à ce moment car elle était à demi cachée derrière un mur. Il regarda le nom qui devait probablement s'afficher sur l'écran et lança "Maëlys". Antoine me regarda avec mépris et hocha légèrement la tête. L'homme apporta mon téléphone au garçon qui se trouvait face à moi. Ce dernier répondit avec un "allo" rempli d'inquiétude. Il expliqua à mon amie que j'étais passée chez lui, que j'avais oublié mon téléphone, chose tout à fait possible si on prend en considération le fait que je sois tête en l'air, et qu'il lui avait été impossible de me joindre depuis. Pendant ce temps, le père de Nicolas avait posé sur ma bouche sa grosse main afin de m'empêcher d'émettre un quelconque son plus je me débattais, plus il appuyait fort, si bien que je fini par cesser de bouger et attendre la fin de la conversation téléphonique entre mon amie et Antoine.
"- Zut ! J'ai raté le moment le plus intéressant !
- C'est que maintenant que vous arrivez, vous ?!
- Oui, désolée, Rose avait besoin de me parler...
- C'est qui Rose ? Vous avez une solution ? Pourquoi Antoine est là ? Vous étiez au courant de tout ça ?
- Ça fait un peu trop de questions pour le court laps de temps que nous avons... j'étais effectivement au courant, et j'ai tenté de te prévenir ! Pour ce qui est de sa présence, demande lui toi-même..."
Étonnée, je décidais cependant d'obéir à cette voix étrange dont je ne savais presque rien.
"- Qu'est-ce ce que je fais là ?
- À ton avis ?
- Si je te pose la question, c'est que je sais pas !
- Qu'as-tu qui pourrait être intéressant pour n'importe qui sachant comment l'exploiter ?
- Mais rien !
- Au contraire, tu es toi-même une chose exploitable... mais pas de la même façon qu'une autre fille quelconque...
- Mais... pourquoi ?
- Tu le sauras bien assez tôt...
- Et pourquoi tu es là toi ?
- Disons qu'on m'a proposé quelque chose en échange de ma participation à te faire venir ici..."

La fille qui pleurait du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant