chapitre 17

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Pourquoi m’avait-elle fait ça ? Je voulais bien croire que Caleb était son cousin, mais elle savait que nous ne nous parlions plus, et je lui avais fait promettre de ne jamais, au grand jamais, nous inviter ensemble. Caleb, à l’autre bout de la table, me fixait sans ciller avec son regard froid. Je ne détournai pas le regard, et j’y déversai toute la haine, la rancœur et la tristesse que j’éprouvais à son égard. Paige se racla la gorge

-Autrement ça va ?

-Tu vois bien que je vais parfaitement bien. Pourquoi tu l’as invité ?

-Je…Je  croyais que vous alliez vous réconcilier.

-Dans ce cas, mêle toi de tes affaires, répondis-je avec calme mais froidement. Tu te souviens pas ? On a cassé.

-Oui, réussit Paige à articuler, livide.

-Laisse là, Eden, intervint Caleb.

-Ne me donne pas des ordres, crachai-je. Je crois que je vais vous laisser entre membres d’une même famille qu’en pensez-vous ?, dis-je. Je mis un sourire faux sur mes lèvres.

-Attends Eden, fit Caleb.

Je ne me retournai pas et claquais la porte derrière moi.

Mais dans quelle merde je m’étais foutu ? Je n’aurais jamais dû venir. Je m’étais enfuie, pourtant j’avais plein de questions à lui poser. Du genre, alors on se fait une meuf tous les soirs ? Moi aussi, ça gère tranquille. Aha. Parce que tu crois pas que t’es pire ? Et c’est quoi cette blessure ? T’as foutu quoi encore ? J’avais envie de me déchaîner sur lui, parce qu’autrement tous ces putains de sentiments allaient remonter à la surface.

Je sentis une main sur mon épaule, et je me dégageai vivement.

-Je crois qu’on se doit des explications, commença-t-il.

- Y a rien à dire. J’ai peut-être merdé mais c’est juste que toi, tu ne t’es pas fait prendre.

- Tu te rappelles pas qu’à chaque fois que je couchai avec une autre fille on s’était violemment disputés juste avant ? Tu me disais à chaque fois que c’était fini entre nous ! Et moi comme un con je te croyais. Je te croyais putain !

-Mais comment t’as pu me faire ça ? Tu te rends compte de toutes ces filles qui t’ont touché ? Je t’aim.. Je t’aimais, bordel, finis-je en murmurant, les larmes ruisselant sur mes joues. T’es qu’un salaud, un putain de salaud.

-Moi je t’aime encore, comme un con. J’essaie tout le temps de t’oublier, crois moi, mais j’arrive pas. A chaque fois que je suis avec une fille j’imagine que c’est toi que je tiens dans mes bras, et je murmure ton nom. Alors, souvent à ce moment là, la fille se casse et me fout une grosse baffe.

Je réprimai un sourire. J’aurai tellement voulu voir ça. Mais en fait, non. Parce que quoi que je dise, j’étais encore jalouse.

-Qui me dis que tu mens pas ?, soupirai-je. C’est juste que t’es accro au sexe, c’est tout. Je t’ai trompé une fois quand on était ensemble. Une fois, parce qu’on s’était disputés et que j’avais la certitude que tu couchais avec une autre fille. Et toi, tu peux me dire avec combien de filles tu as couché ?

Il marqua un silence éloquent.

-Nan, tu peux pas tu vois. Parce que y en a eu beaucoup trop. Parce que t’es un peu égoïste, tu penses pas à moi, tu te rendais pas compte des conséquences que ça allait avoir sur moi. T’as aucun respect. J’en déduis que tu ne m’aimes plus, et que tu ne m’as jamais aimé. Tu t’es juste servi de moi.

Ses yeux s’embuèrent et il donna un coup de poing dans le mur de rage. Il s’assit le long de la porte d’entrée.

-C’est peut-être impossible à croire, mais je t’aime. Et t’as raison, j’ai vraiment merdé. Je sais que je mérite pas ton pardon, mais j’y arrive plus sans toi, comment est-ce que ça va se finir…Tu me manques trop Eden. J’ai besoin de toi, je crois que je deviens fou, j’ai plus goût à rien, je me sens vide, ma vie a plus de sens. Je..Reste, s’il te plaît, me supplia-t-il en levant les yeux vers moi.

-Moi aussi je t’aime encore, mais tu m’as fait trop souffrir. Alors je pense juste à ma survie. Si je replonge, si tu me laisses encore, si tu oses toucher une autre fille que moi alors qu’on est ensemble, je sais que je ne m’en remettrai pas. Adieu, Caleb.

-Attends !

Je me tournai vers ma Chrysler et mit la clé sur le contact, regardant une dernière fois vers la porte d’entrée de Paige. Je le vis la tête entre les genoux, à pleurer. Il m’avait fait trop de mal, j’avais pris la bonne décision, me persuadai-je. Soudain, je vis passer une ombre sur la tempe de Caleb. 

On a toujours le choixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant