chapitre 10

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Je pris mon téléphone qui était posé sur le canapé et regardai de qui était le message. Caleb.

"Tu as les résultats chérie ?"

Merde. Mais qu'est-ce que j'allais bien pouvoir répondre ? Je fixai la table basse du salon en me creusant la tête pendant un moment pour enfin décider de ne pas répondre. Et pourtant, il allait bien falloir lui dire... Mon téléphone vibra à nouveau.

"???"

Putain... Je dirai que je n'avais plus de batterie ! Je n'arrivais pas à me résoudre à lui répondre, à lui annoncer la nouvelle... Je n'avais plus envie de rien faire, alors je m'allongeai sur le sofa et fermai les yeux. Je commençais à rêver doucement de Caleb, puis de Tyler, et mes idées se mélangeaient, quand mon portable sonna. Je sortis brusquement de mes rêveries et répondis rapidement, sans même prendre de temps de regarder de qui était l'appel, de peur de décrocher trop tard.

"- Allô? -Oui, Eden ?

- Ah, c'est toi Caleb..! -

Ouais. J'arrive chez toi dans deux minutes, ça va ?

- Ouais, ok. À tout de suite.

- Bisous je t'aime !"

Je raccrochai. Je ne pouvais pas mentir, il allait voir la lettre. Mais qu'allait-il dire ? Je ne pouvais pas imaginer quelle serait sa réaction, et j'espérais juste qu'il ne le prendrait pas trop mal. Le perdre me détruirait intérieurement... Il toqua doucement à la porte, respectant le sommeil de Théo. C'était gentil de sa part. Je lui ouvris en souriant faiblement. Il m'embrassa en guide de bonjour et s'avança dans le salon pour s'asseoir sur le canapé.

- Il va bien Théo ?

- Oui, il dort pour le moment. C'est l'heure de la sieste.

- Ah, très bien, sourit-il.

Je souris faiblement à mon tour. Je ne savais pas quoi dire, l'ambiance était vraiment tendue, étrange. Je me sentais tellement gênée.

- Alors, tu as reçu la lettre ? Demanda-t-il.

- Oui...

- Et c'est bien mon gosse ?

Je détestais quand il appelait Théo "gosse", je trouvais ce terme bien trop péjoratif pour mon si beau bébé ! Pour seule réponse à sa question, je lui tendis l'enveloppe. Il l'ouvrit lentement et lut avec attention la lettre. Après avoir relu au moins deux fois le papier officiel, il leva les yeux vers moi. Mon visage était grave. Il hocha la tête et se leva.

- J'ai bien fait de vouloir faire ce test, tu vois !

Je ne répondis rien. Il n'y avait rien à répondre. Je le regardais. Il était tellement beau. J'avais l'impression qu'il allait me glisser des doigts, que j'allais le laisser filer. Je n'avais pas tout à fait tort.

- Je n'ai rien à te dire Eden.

Je soupirai. -

Tu sais qui est le père ? S'enquit-il.

- Vaguement.

- Il faudra que tu le retrouves.

J'hochai la tête. C'était tellement gênant ! Je me sentais honteuse de l'avoir trompé, et sa réaction me perturbait. Il ne réagissait pas violemment ou ne s'énervait pas comme je me l'étais imaginé. C'était vraiment étrange. Je fixais maintenant la fenêtre, et les pigeons qui se bagarraient sur le toit de la maison d'en face.

- Ça s'est passé quand? Demanda-t-il, me sortant de mon observation.

Je le regardai, je ne savais pas quoi répondre. Je mordis ma lèvre inférieure et regardai le sol.

- Je t'ai posé une question, Eden.

- En soirée je crois. J'avais vraiment beaucoup bu.

- Tu crois que ça justifie ton comportement ?

- Non.

- Eh bien nous sommes au moins d'accords sur un point. Il marchait le long de la fenêtre, tournant sur lui-même. Il avait les sourcils froncés, marquant des plis sur son si beau front. Ses yeux bleus étaient comme devenus bleu foncé et il se montrait nerveux.

- Je crois que nous n'avons mutuellement plus rien à nous dire, Dit-il en s'arrêtant soudainement de marcher. Je vais m'en aller. C'est donc ici que nos chemins se séparent...

- Caleb...

- Quoi ?

- Tu sais que je t'aime.

- Je t'aime aussi, mais comment puis-je rester avec toi, avec ton gosse qui n'a pas une goutte de mon sang coulant dans ses veines ?

- Caleb, je t'en prie...

- Comment pourrai-je te regarder maintenant, sans t'imaginer couchant avec un inconnu ? Comment pourrai-je supporter de te voir avec ce gamin dans les bras en me disant que c'est pas mon gosse ? Que tu es mienne mais pas lui ? Retourne avec ton homme d'un soir. Reste avec lui, je ne veux plus de toi.

- Caleb ... Les larmes me montaient aux yeux. Il m'annonçait qu'il me quittait, et ses mots étaient si durs. "Je ne veux plus de toi." Dieu comme ça fait mal ! C'est comme s'il me jetait à la poubelle après m'avoir consommée. C'est comme s'il me poignardait en plein cœur. C'est une véritable torture. Il avança vers la porte, je l'appelai, suppliante:

- Caleb, ne me laisse pas !

- Tu le mérites, tu m'as trompé. C'est ton enfant, pas le mien. Je n'ai plus rien à faire avec toi.

- Je suis désolée, Caleb, ça ne se reproduira pas, je te le promets !

- Ce qui est fait est fait. Tu ne pourras pas revenir en arrière, Eden. Cet enfant sera toujours là pour te rappeler ton erreur. Il bouillonnait intérieurement, cela se lisait sur son visage et la culpabilité m'envahit.

- N'oublie pas que je t'aime, dis-je dans un dernier soupir, me résignant. Je savais qu'il avait raison. Il me regarda brièvement puis sortit de mon appartement. Je m'affalai sur le sol. Ça faisait putain de mal, une sorte de douleur au niveau du cœur, accompagnée d'un mal à la tête. Théo se réveilla en hurlant. Il ne manquait plus que ça. Mais comment en étais-je arrivée là ?

On a toujours le choixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant