chapitre 19

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Je percevais le regard de Caleb sur moi et je me sentais brûler de l'intérieur. J'essayais de me concentrer sur le film, mais rien que le fait de savoir que ses yeux bleus que j'aimais tant m'observaient m'en empêchait. Puis, n'y tenant plus, je tournai la tête vers lui. Il me regarda; il avait les sourcils légèrement relevés et le front plissé, ses yeux océan plongés dans les miens, la bouche entrouverte. Avant que notre trêve amicale ne se brise, je lui posai la question qui me brûlait les lèvres depuis si longtemps :

 - Caleb, tu t'es battu ?

 - Hein ?, il se recula, étonné. Pourquoi tu demandes ça ?

 - Ton visage.

 - Ah, oui. Oui, je me suis battu mais c'est fini

. - Pourquoi ?

 - Rien... Une histoire d'argent et de fille. Encore une histoire avec une fille. J'aurais dû m'en douter. Je savais qu'il continuait d'aller voir à droite à gauche. Mon cœur se serra.

 - Avec qui ? Demandai-je, ignorant cette douleur au niveau de mon cœur. - Laisse tomber, tu connais pas.

 - Et alors ? Je veux savoir qui c'était par rapport à toi ?

- Un sale type.

 - Pfff... T'es chiant.

- Je sais, sourit-il malicieusement. Un grand blanc s'installa. Je n'avais plus rien à dire. Je lui en voulais de s'être battu pour une fille et je sentais que la jalousie faisait surface. Je me mis à fixer la télé en silence, renfrognée. Il dû remarquer que j'étais un peu énervée, et glissa son bras derrière mes épaules. Je fis mine de ne pas réagir, mais je sentais qu'il m'observait encore, jetant des coups d'œil vers moi de temps à autres. Ça me mettait véritablement mal à l'aise. Je restai encore à regarder cet écran sans faire attention à l'action qui s'y déroulait, puis je sentis que le regard de Caleb s'intensifiait, devenait brûlant. Je tournai légèrement la tête et il me regardait. "T'es belle." Je ne répondis rien, mais ces trois simples mots avaient suffi à dissiper toute la haine ou la jalousie qui avaient pu s'emparer de moi dans les derniers instants.

Son regard fixait mes yeux noisette puis s'abaissa vers mes lèvres et mon cœur battit la chamade. J'avais l'habitude d'être proche de Caleb, mais dans cette circonstance, tout était différent. Nous n'étions plus en couple, il y avait Tyler, Théo, et je me devais d'être fâchée contre lui. Mais je n'y arrivais pas. Et encore moins après ce qui s'était passé. Je ne pouvais pas le laisser mettre fin à sa vie, même après ce qu'il m'avait fait endurer, même après ce qu'il venait de m'avouer. Alors je continuai de l'admirer et le laissai s'approcher de moi, lentement, comme s'il était sur la défensive.

Il glissa sa main gauche à l'arrière de ma tête et déposa ses lèvres, avec une extrême douceur que je ne lui reconnaissais pas, sur les miennes. Je ne répondis pas à ce baiser, mais les papillons qui volaient dans mon ventre étaient toujours présents, je savais que je l'aimais. Et je m'en voulais; j'aurais dû le détester après tout cela. Mais ma conscience reprit le dessus et je mis fin à ce baiser avant qu'il ne devienne plus fougueux. Il me regarda, incompréhensif :

 "- Il y a quelque chose qui ne va pas ?, s'enquit-il, inquiet.

 - Non, c'est juste que... On peut pas.

- On peut pas quoi

- S'embrasser, se remettre en couple, soupirai-je.

- Pourquoi ?

 - Parce que ça marchera pas. J'ai pas envie de souffrir encore, et je dois m'occuper de Théo. » Et aussi que t’es un putain de connard qui me trompait avec tout ce qui bouge, pensai-je intérieurement.

- Tu m'aimes plus, c'est ça ? Demanda-t-il en prenant ma main.

- Non, c'est pas ce que j'ai dit... Caleb, c'est compliqué pour moi aussi !

- Ok...

- On reste amis ?

 - J'y arriverai pas.

 - Tu veux qu'on arrête de se parler ?

 - Oui... Enfin, non. Je sais pas.

- Tu sais Caleb, même si on est plus ens..." Surprise, je m'interrompis lorsqu'on sonna à la porte. Je me détachais de la main de Caleb et me levai pour aller ouvrir. Ce dernier me regardait de loin et je sentais son regard sur mon corps. J'ouvris la porte et n'eus même pas le temps de réaliser ce qu'il se passait que je sentis un objet en métal froid se coller à ma tempe, tandis qu'on me mit la main sur ma bouche afin de m'empêcher de crier. Caleb réagit au quart de tour et se précipita vers nous. L'homme qui me bâillonnait prit la parole.

 "- Alors l'artiste, les amours, ça va ?", Sourit-il vicieusement. J'étais horrifiée. C'était donc d'eux que me parlait Caleb. C'était avec eux qu'il avait joué avec le feu... Ma peur devait de lire sur mon visage car il soupira :

 "- Lâchez-la...

 - Tu sais ce qu'on veut Howell, alors fais-le et on laisse la petite tranquille. - Ok c'est bon je le ferai.

 - Alors viens avec nous, on t'embarque."

Il le regarda brièvement puis hocha la tête. Les hommes me lâchèrent. J'étais encore sous le choc. En passant devant moi avant de sortir avec les hommes qui étaient là, il me chuchota un léger "merci" et me sourit pauvrement. "Caleb..!" Murmurai-je. Je savais que j'étais impuissante et que je n'y pouvais rien. Ça faisait l'effet d'une flèche dans le dos. Je détestais cela, être inutile, ne pas pouvoir aider. Et je n'avais pas su sauver Caleb.

On a toujours le choixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant