Chapitre 2 : Silence Radio

18 0 0
                                    

"Aytham, tu me reçois ? Major ? Qu'est-ce qui se passe ?! Aytham reprend son souffle avant de répondre.
- Il y a eu une brèche où j'étais ... Et quelqu'un a été emporté par la dépressurisation. J'ai rien pu faire ...
- Je ... Je suis désolée ...
- Ouais ... Au fait, il est possible qu'on ait de la compagnie. Si tu es armée, je te conseille de te tenir prête. Bien reçu ?
- Compris, je t'attends.
- Très bien. Silence radio. Terminé."

S'aidant de la rembarde, le major se propulse à nouveau dans le couloir qui a été littéralement nettoyé par la brèche. Les lumières se faisant de plus en plus rare, la lampe torche du pistolet lui serre d'unique source de lumière dans la quasi obscurité morbide de la station.

Quelques couloirs plus loin, un bruit métallique familier se fait entendre. Aytham coupe sa lampe torche, tient fermement son pistolet de la main droite et sort de sa main gauche un couteau de combat qui vient soutenir le pistolet.
Un androïde de type 1 de biotek visiblement déstabilisé avec l'absence de gravité. Mais il n'en reste pas moins dangereux. Malgré ses fonctions très primaires, il a des senseurs sonores qui détectent le moindre bruit. Mais malgré cela, un androïde tout seul peut être mis rapidement hors d'état de nuire, puisque les modèles type 1 sont peu dégourdis malgré leur force, puisque Biotek a simplement copié les plans d'un robot d'assistance ménagère datant d'avant la guerre pour en faire son petit soldat bien obéissant. Car oui, Biotek n'a pas la faculté d'innover, il ne sait que recopier. Les seuls innovations qu'il a put faire, c'est en capturant et en soumettant des ingénieurs dans des camps de travaux forcés. Qui n'avait pas les qualifications requises, finissait avec une balle entre les deux yeux. 

"Celui-là, je vais lui déconnecter les cervicales, dès qu'il aura le dos tourné." C'est une manœuvre bien connues des forces spéciales pour neutraliser sans bruit un type 1. Passer le couteau dans les cervicales et tirer un grand coup sec pour déconnecter la source d'alimentation du thorax au processeur situé dans la tête.

Tapis dans l'ombre, tel un véritable chat, prêt à bondir sur sa proie, Aytham attend le bon moment et profite de l'apesanteur pour neutraliser son adversaire silencieusement, après avoir lancé un débris qu'il avait sous la main pour l'obliger à se retourner. La tactique marche. L'androïde se retourne comme il peut en direction du bruit, avant de se faire happer et arracher les câbles de ses cervicales de manière simple et efficace. 

"Ah ! Enfin un visage familier !" Aytham relève la tête surpris et regarde en direction de la voix qu'il vient d'entendre, dans un terminal.
"Pardonnez moi, je ne voulais pas vous faire peur. Je sais que ça peut vous déstabiliser, mais je suis ce qu'on appelle un errant.
- Je vous connais, j'ai connu un de vos semblables avec qui on a fait un bout de chemin ensemble. Disons que ça reste surprenant la façon dont vous pouvez vous manifester. Mais est-ce que ce terminal est votre enveloppe ?
- Oh grand dieu non ! Mon enveloppe est à l'armurerie pour révision. J'ai été mis dans ce terminal pour éviter d'être capturé par Biotek. Je m'appelle Louis."

Les errants sont ni plus ni moins que des équivalents de cartes SD avec un trou au milieu où lévite une petite bille magique contenant une âme générée par l'accumulation d'aether pure (la magie). A en croire ce qui se dit, certains défunts ont réussis à avoir une deuxième vie via ce procédé. Insérez cette carte SD dans n'importe quelle machine pouvant accueillir ce type de périphérique et l'errant pourra prendre le contrôle de la machine comme étant son corps.

"Enchanté Louis, je suis le Major Aytham McKatlane de la 8ème division d'aéroportée britanienne. Je fais partis des commandos Griffons.
- Fort heureux de faire votre connaissance Major ! Votre réputation vous précède ! Mais allons droit au but. Je n'ai pas été mis au hasard dans ce terminal. Il donne accès aux serveurs qui sont de l'autre côté de cette parois, afin d'assurer les fonctions vitales de la station. Sauf qu'avec les dégâts, je n'arrive pas à accéder à la plupart des fonctions primaires, dont la gestion de l'atmosphère artificielle et de la gravité. Je vais avoir besoin de vous pour actionner la commande d'urgence qui est juste située sous la console. Il est marqué en gros "RESET" dessus.
- Très bien, je l'ai trouvé. Je l'actionne."

Un bruit de fond se fait entendre. Plusieurs machines semblent se remettre en marche et la gravité revient au niveau de celui de Centurium petit à petit, de même que l'air qui est renouvelé, ce qui permet à Aytham de reprendre une bonne bouffée d'air frais. 
"Fooouh ! J'ai l'impression de revivre.
- Fantastique ! Pourrai-je vous demander, de me retirer du terminal ? J'aimerai si possible que vous me ramenez à l'armurerie, je pourrai me montrer plus utile une fois dans mon enveloppe d'origine. 
- Très bien, alors en route. 
- Major, à vous les commandes."

Mettant délicatement la carte de Louis dans une de ses poches de son gilet, Aytham reprend sa route en suivant le chemin de l'armurerie qui est au compartiment B4 avant d'arriver à la baie d'embarquement qui est après le compartiment B3.
Après avoir avancé prudemment de couloir en couloir, nos héros sont à vue de l'armurerie. Sauf qu'ils sont séparés par deux androïdes qui passent le couloir au peigne fin, exécutant au passage un survivant à l'agonie. Depuis l'angle du mur faiblement éclairé par un néon bleu, Aytham regarde ce qu'il peut avoir à portée de main. Et à ses pieds se trouve la dépouille d'un autre malchanceux qui a été malmené par l'assaut de Biotek. Au moment où Aytham s'apprête à prendre un chargeur de son gilet pour le mettre dans le puit de chargeur de son fusil, il se fait attraper la main par le dit cadavre qui en fait était juste blessé. L'inspiration brutale du blessé, fait que les androïdes se sont retournés pour éclairer la zone où ils ont entendu le bruit.
Le blessé a été tiré juste à temps pour être dans l'angle mort du mur par le major lui faisant signe de ne pas faire de bruit.
"Votre arme est chargée ? Lui chuchote-t-il.
- Oui monsieur, il doit me rester quelques balles, dit le blessé en crachant du sang.
- Très bien, passez moi le chargeur de votre poche, je suis à sec." Après un instant de pause, entendant les androïdes approcher prudemment, Aytham reprend : "A mon signal, je prend celui de gauche, et vous, vous m'arrosez celui de droite. Ca va aller ?
- Je suis prêt à me venger monsieur.
- Excellent. Allez, on se tient prêt."

New Horizon ne répond plus.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant