Je suis dans la grange, je n'ai pas réussi à dormir toute la nuit, j'ai réfléchi à comment je pourrais m'en aller. Mais je ne trouve aucun moyen. Je ne peux pas aller récupérer ma voiture, et faire du stop en tant que fille seule, ça me parait être dangereux. Marcher d'une ville à l'autre est dangereux aussi, je vais me faire avoir très rapidement. Il n'y a pas que les hommes de mon père qui me cherchent, d'autres sont après moi aussi. Je ne sais pas quoi faire...
J'allume mon téléphone, je tombe sur des appels, des messages, il y en a des milliers. Mais celui qui retient mon attention c'est le message de Firat abi... « Appelle-moi, je t'en supplie. Je ne laisserai personne te faire du mal, je te le promets. Fais-moi confiance, je veux que tu sois en sécurité ». Je suis en sécurité mais pas dans ce manoir, j'étais plus en sécurité dans les montagnes que chez moi. Il est temps que je parte, je ferais en sorte de passer entre les hommes sans me faire avoir, je suis obligée. Peut-être qu'ils ne me reconnaîtront pas...
Je suis près de la gare, je vais aller m'acheter un billet et je vais partir. Mon cœur bat à la chamade, je passe entre les hommes, ils ne me remarquent même pas, ils pensent certainement que je suis un garçon. Je me dirige vers la queue, mon cœur bat si vite, je ne sais pas où me mettre, j'ai peur qu'on remarque ma présence. Ils sont partout... C'est à mon tour ! Je vais acheter un billet tout en regardant derrière moi. Quand la dame me donne mon billet, je soupire de soulagement...
Je suis dans le bus, je me suis mise dans un coin loin des regards, je ne veux pas qu'on m'aperçoit. Lorsque je vois la voiture de mon père, mon coeur rate un battement. Non... Mais au moment où le chauffeur démarre, je me dis que c'est finit. Je regarde mon père parler à ses hommes, et le bus fini par s'éloigner.
« - On m'a dit qu'elle est ici ! S'énerve mon père. Comment vous avez pu ne pas la voir ?!
- Patron, ça doit être une erreur, ta fille n'est pas passé par ici.
- C'est ce qu'on va voir. Il va vers le guichet où j'ai acheté mon billet. Bonjour, c'est toi qui m'a appelé, n'est-ce pas ?
- Bonjour, Monsieur Mustafa. Oui, je viens de vendre un billet à votre fille.
- Elle a pris un billet pour aller où ?
- Son bus est déjà partit, elle avait pris un billet pour Bursa.
- C'est lequel son bus ?
- Un bus bordeaux. »
Il retourne vers ses hommes, il gifle celui qui a dit que je n'étais pas passée, puis ils montent tous dans les voitures. Mon père cri sur son chauffeur pour qu'il roule le plus vite possible en prenant le chemin du bus bordeaux. Et ils nous rattrapent... La vitesse à laquelle roule le bus et à laquelle eux ils roulent n'est pas la même. Le chauffeur de mon père klaxonne et dès qu'il le fait les autres voitures s'y mettent. J'entends les klaxons, je regarde par la vitre et je vois les voitures dépasser le bus... C'est fini pour moi... Ils nous barrent la route, le chauffeur s'arrête brusquement, il allait insulter mais en voyant mon père descendre, il ne dit pas un mot. Il ouvre la porte avant et la porte arrière, Furkan abi et d'autres sont entrés.
« - Mehir ! Cri Furkan abi et je ferme les yeux. Tu ne peux plus fuir ! Mehir !
- C'est fini... Je chuchote pour moi-même et je respire un grand coup.
- Mehir ! Je me lève et quand il me voit, il vient m'attraper par les cheveux. Donc tu pensais pouvoir fuir ? »
Je ne dis rien, il me tire avec lui tout en me tenant par les cheveux, on sort du bus, mon père dit à ses hommes de dégager la route sans me quitter des yeux. Il me regarde avec haine, et je fais pareil. Furkan abi lâche mes cheveux, mais pas pour me laisser tranquille, il me gifle de toutes ses forces et je tombe par terre. Mon père m'attrape par les cheveux et il me relève.
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Le Destin De La Lune
RomanceÊtre d'une famille kurde est plus que compliquée. Vivre sous des règles strictes, ne pas avoir de liberté, voir le fait d'être une femme comme un défaut... Pourtant, ce sont les femmes qui sauvent les vies. Les femmes donnent une vie aux enfants, le...