VII . matin

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Daryl marchait sur la petite route qui reliait l'église au centre commercial

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Daryl marchait sur la petite route qui reliait l'église au centre commercial. Il ne savait pas où étaient passés les autres bâtiments qui étaient sensé être à proximité et il s'en moquait. Ce genre de petit détail était loin de ses pensées pour le moment. La seule chose qui tournait en boucle dans sa tête était l'intérêt aussi soudain, inexpliquée et inattendu que Lancelot lui portait.

Daryl ne savait pas vraiment comment réagir. Personne n'avait jamais cherché à le draguer, bien sûr quand il était plus jeune, avant que toute cette merde ne contamine le monde, il y avait eut pas mal de femmes qui lui tournaient autour. Mais la plupart avaient été des prostituées que son abruti de frère payaient pour inciter Daryl à s'ouvrir plus aux autres et surtout aux plaisirs charnels de la gente féminine, comme le disait si bien Merle.

Il n'avait jamais vraiment cédé à ces tentatives, bien que ces femmes ne l'intéressait pas, en fait, aucune femme ne l'avait jamais intéressé mais Daryl jouait le jeu pour paraître crédible. Ce qu'il savait c'est que s'il n'avait pas été élevé par son père et son frère, Daryl aurait depuis longtemps assumé son homosexualité.
Mais le fait est qu'il était un Dixon et qu'il avait été éduqué comme tel, dans la haine de la différence. Alors il s'était tu, il avait fait semblant d'être hétérosexuel, il avait couché avec des femmes pour prouver à sa famille qu'il n'était pas l'une de ces sales pédales qui pullulaient dans les grandes villes.

Quand il devint enfin indépendant, il cessa cette mascarade sans pour autant accepter que c'était les hommes qu'il regardait quand il allait au bar.

Mais depuis que l'humanité était tombée et la société avec, depuis que son frère n'était plus là, depuis qu'il fréquentait des gens réunis dans leurs différences, Daryl commençait à envisager la possibilité d'accepter qui il était.

Les seules références homosexuelles qu'il avait eut avant d'arriver à Alexandria avaient été les clichés propagés par les homophobes. Rencontrer Aaron et Eric avait été un choc pour lui, une preuve que la vision qu'on lui avait inculqué était mangée par la haine et qu'elle ne reflétait à aucun moment l'entièreté de ce qu'était la réalité des gens comme lui.
Mais Daryl n'en était pas encore au stade où il pourrait avouer ça à voix haute, déjà se l'avouer à lui même avait été un pas en avant immense. Il savait maintenant qu'il n'était pas anormal, que son homosexualité n'était pas une abomination peu importe comment il l'exprimait et qu'elle n'en était pas une du tout.

Daryl aperçu finalement le centre commercial, il réajusta son arbalète sur son épaule et accéléra le pas. Il voulait se poser pour pouvoir réfléchir correctement au virage en épingle à cheveux que prenait sa vie.

Dans les fait, elle ne changeait pas vraiment. Daryl était toujours le chasseur partit d'Alexandria à la recherche d'un meilleur ami probablement mort, sa famille et ses amis étaient derrière lui et ça, ça ne changerait pas avant un petit moment.
Mais en même temps, elle venait d'être chamboulée par l'arrivée fortuite d'un m'as-tu-vu aux yeux rouges et au sourire un peu trop inconscient.

Le comportement entreprenant de Lancelot l'avait prit au dépourvu et il s'était retrouvé à réagir comme un adolescent lors de son premier béguin. Sauf que Daryl savait que c'était un peu ce qu'il lui arrivait. Évidemment il avait eut des béguins pour des hommes par le passé, mais ils dataient d'une époque si lointaine qu'il peinait à s'en souvenir.

Et Lancelot était là, avec ses yeux attrayants, son sourire charmeur, son visage agréable et sa repartie rafraîchissante. Et pour la première fois de sa vie, il n'y avait personne autour pour mépriser Daryl, pour le mettre en danger ou pour le réprimer.
Peut-être que c'était pour cette raison que Daryl avait autant perdu le contrôle de ses réactions et que son cœur se laissait aller à une légère accélération quand Lancelot lui lançait ses phrases de drague à peine camouflées.

Maintenant qu'il était perché sur le toit du centre commercial, les jambes pendants dans le vide, une clope coincée entre les lèvres, il était sûr de lui. Il savait qu'il voulait voir où cette étrange relation allait les mener. Il n'y avait personne pour les entraver et Daryl brûlait d'une curiosité grisante mais tellement, tellement effrayante.

Lancelot avait l'air si à l'aise que Daryl se sentait dépassé par les événements. Il ne l'avouerait sûrement jamais car il ne voulait pas se ridiculiser en ayant l'air d'un pauvre petit chiot apeuré. Mais malgré cette peur de l'inconnu, une part de lui se réjouissait de ne pas avoir le contrôle sur tout. Toute sa vie durant, il avait dû surveiller ses arrières, faire attention à tout ce qu'il faisait et tout ce qu'il disait. Il était prisonnier dans une spirale infernale de responsabilités qu'il n'aurait jamais dû avoir. Devoir faire attention à sa survie avant même que le monde ne s'écroule avait été une expérience pernicieuse qui avait brisé beaucoup de choses en lui.

Aujourd'hui, il y avait Lancelot qui semblait vouloir prendre les responsabilités, Daryl ne savait pas si s'était volontaire ou non de sa part mais malgré l'appréhension de l'inconnu, il se sentait soulagé d'être avec quelqu'un qui n'avait pas peur de vouloir de lui.

YEUX ROUGES | daryl dixonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant