V . aube

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L'aube approchait, étirant paresseusement ses bras pâles au dessus de la voûte céleste

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L'aube approchait, étirant paresseusement ses bras pâles au dessus de la voûte céleste. C'est là que Lancelot retrouva enfin le chasseur en fuite planqué dans la petite église qui se trouvait à quelques lieux du centre commercial.

Lancelot avait poussé les lourdes portes avec peu d'espoir de le trouver là mais finalement, la chance était de son côté puisqu'il vit Daryl assit dos à lui sur l'un des bancs les plus proches du transept. Il soupira silencieusement, l'alcool s'était dissipé depuis un petit moment maintenant et il en venait presque à le regretter. Le courage ne venait pas aussi facilement lorsque l'on était sobre.

Refluant ses angoisses absolument injustifiées au fond de lui, il poussa la porte -remerciant le Tout-Puissant car elle resta silencieuse- et rentra dans l'église.

Si Daryl l'avait remarqué, il n'en dit pas un mot et Lancelot vint s'asseoir le plus doucement possible à côté de lui. Aucun d'eux ne parlèrent pendant de longues minutes, Daryl avait les yeux rivés sur les vitraux et Lancelot croyait qu'il allait se liquéfier sur place tant il était mal à l'aise.
Pourtant, il n'y avait pas de raison de l'être n'est-ce pas ? Lui et Daryl ne se connaissaient pas, ils n'étaient personne l'un pour l'autre, il n'y avait aucune foutue raison pour que Lancelot soit aussi mal-assuré.

Quand Daryl prit la parole, il sursauta.

- Tu vas pas me lacher les basques ?

Lancelot n'y décela aucune animosité et imperceptiblement, il se détendit.

- C'est toi qui faisait que me coller.

Daryl tourna la tête vers lui et pour la première fois, Lancelot trouva que le bleu tempétueux de ses yeux avait quelque chose d'hypnotisant.

- C'est toi qui me fixe, maintenant, ricana le chasseur.

- Les rôles s'inversent, souffla Lancelot avec un léger sourire.

- Pourquoi tu m'as cherché ?

Lancelot lui sourit une nouvelle fois et attrapa l'arbalète derrière lui pour la lui tendre.

- T'avais oublié ça.

Daryl le considéra quelques secondes à la recherche d'une embrouille qu'il ne trouva finalement pas.

- Pourquoi tu m'l'a ramené ?

Lancelot haussa les épaules et la posa entre eux.

- C'est la tienne.

- T'aurais pu me la voler.

- J'sais pas m'en servir, elle m'aurait servit à rien.

- N'importe quelle arme est utile maintenant, il marqua une courte pause. Et ça s'apprend.

Lancelot tourna vivement la tête vers lui, un sourire bêta étirant son visage.

- Tu sous-entend que t'es d'accord de m'apprendre ?

- Non, rétorqua Daryl, un peu trop rapidement.

- Menteur !

- Arrête de crier espèce d'abruti, tu vas ramener tous les rôdeurs du coin.

- C'est bon, on est tranquille ici, c'est la maison de Dieu.

Daryl le regarda comme si un troisième œil venait de lui pousser au milieu du front.

- Tu t'fous d'ma gueule ?

- Oui Daryl, ricana-t-il, t'es con ou quoi ? J'suis pas débile à ce point.

Daryl se renfrogna.

- On sait jamais avec toi.

- T'as si peu d'estime pour moi, s'indigna Lancelot, je suis blessé Daryl.

- Eh bien soit blessé.

- Je ne te lâcherai pas pour autant.

- Si tu m'lâche pas, j'te colle un carreau dans l'œil.

- Tu n'oserais pas abîmer mes si beaux yeux.

- Tu me sous-estime.

- Mais enfin ! protesta Lancelot en riant. Il ne faut pas dénaturer de telles merveilles ! Des yeux comme les miens, t'en croiseras pas souvent !

Daryl le regarda en haussant un sourcil, dubitatif.

- J'croyais qu'tu les aimait pas.

Cette fois, Lancelot lui lança un sourire éclatant. Un sourire qui raviva ces palpitations inexpliquées qu'il avait ressenti la veille.

- Toi tu les aimes, alors c'est bon.

Daryl le fixa quelques secondes, surprit, puis il laissa échapper un soupir agacé et se leva. Lancelot le regarda ramasser son arbalète et se diriger vers la sortie. Il hésita un peu mais avant qu'il n'ouvre les portes, il se décida.

- Tu veux que j'te fiches la paix ? demanda Lancelot en haussant légèrement la voix pour être sûr que Daryl l'entende. J'arrête de te courir après si tu veux.

Daryl ne répondit pas immédiatement, il resta dos à lui, Lancelot ne savait pas s'il réfléchissait ou s'il voulait le laisser dans l'attente pour l'emmerder.

Finalement la voix de Daryl résonna dans la nef.

- Je n'ai pas dit ça.

Et il quitta le bâtiment sans un mot de plus, laissant les échos de ses paroles vibrer dans la tête d'un Lancelot bouche bée.

YEUX ROUGES | daryl dixonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant