IX . nuit

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La nuit était de plus en plus sombre et Daryl avait de plus en plus de mal à suivre la trace de l'abrutit sans cervelle qu'il venait de rencontrer

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La nuit était de plus en plus sombre et Daryl avait de plus en plus de mal à suivre la trace de l'abrutit sans cervelle qu'il venait de rencontrer. C'est lorsque la dernière piste mourut avant même d'aboutir que Daryl se résigna à employer la manière la moins discrète et la plus dangereuse : appeler Lancelot et prier pour qu'il l'entende avant les zonards.

Laissant échapper un juron, il mit ses main en porte-voix et cria aussi fort qu'il pu.
Heureusement la nuit était calme et malgré la visibilité réduite, elle n'était pas encore toute à fait tombée, il avait encore une chance de le retrouver sans trop de problème.

Les minutes s'écoulèrent lentement, bien trop lentement aux yeux de Daryl qui sentait son angoisse augmenter d'un cran à chaque minutes. Sa gorge commençait à lui faire mal et toujours aucune réponse.
La colère vint se mélanger à l'inquiétude, il ne savait pas si Lancelot était armé, le connaissant, il ne l'était sûrement pas. S'il se faisait attaquer maintenant, il n'aurait aucune chance de s'en sortir vivant. Il en avait encore moins de passer la nuit.

Alors Daryl continua à s'enfoncer dans les bois dangereux, priant mentalement tous les Dieux qu'il connaissait pour retrouver son ami en un seul morceau.

Dans sa tête, la même question idiote tournait en boucle. Comment la soirée avait-elle pu dégénérer à ce point ?
Un instant, ils discutaient et riaient ensemble et l'instant d'après, ils étaient en danger de mort. Tous les espoirs naissants de Daryl semblaient mourir à petit feu, étouffant son cœur d'une douleur nouvelle et tellement connue à la fois. Lui-même ne savait pas pourquoi il continuait à chercher. Il ne connaissait Lancelot depuis quelques jours, il aurait abandonné n'importe quel autre inconnu à son sort, tournant la page si vite qu'il se serait surprit lui-même par la froideur de son coeur. Et pourtant, il était là, dans cette forêt en pleine nuit à la recherche d'un homme qu'il ne connaissait pas vraiment mais qui avait fait renaître en lui toute une flopée de sentiments qu'il avait mit tant d'années à enfouir et à nier.

Daryl jura bruyamment, incapable de retenir la frustration qui le secouait. Merle se serait bien foutu de sa gueule, être aussi faible pour un homme. Son abruti de grand frère n'aurait certainement pas loupé l'occasion de le rabaisser et de lui foutre en plein gueule toutes les soi-disant faiblesses dont il faisait preuve.

Mais Merle était mort n'est-ce pas ? Alors pourquoi devrait-il encore en avoir peur ? La seule chose qui devrait vraiment l'effrayer en ce moment était plutôt la sécurité de Lancelot.
Daryl se sentait de plus en plus mal, l'angoisse grandissant un peu plus chaque seconde. Il avait l'impression de revivre le cauchemar de la disparition de Rick, un enfer qu'il avait souhaité ne plus jamais expérimenter tant il était douloureux. Pourtant, voilà que son coeur était une nouvelle fois mit à mal sans qu'il ne puisse y faire grand chose, Daryl avait l'impression d'être enchaîné à cette détresse peu importe l'énergie qu'il mettait à s'en libérer.

Un craquement sur sa gauche le sortie vivement de ses pensées. Il bondit en arrière, braquant son arbalète vers le bruit en une seconde. La seconde d'après, il vit deux petits points rouges briller dans le noir et sa pression se relâcha imperceptiblement.
La silhouette fit un petit pas en avant comme si elle pesait le pour et le contre, dans le noir, Daryl se doutait qu'on pouvait le confondre avec un rôdeur.

- C'est moi, souffla-t-il en essayant de réprimer son sourire soulagé.

Un immense soupire se fit entendre et l'instant d'après, deux bras l'entouraient et un visage venait se nicher dans son cou.

- Daryl ! chuchota Lancelot dont sa voix ne cachait pas une once de la joie et du soulagement qui le secouait. Merci, merci, merci.

Prit au dépourvu, Daryl ne répondit pas immédiatement à son étreinte. C'est seulement après quelques secondes et avisant les tremblements de Lancelot, qu'il se détendit et passa ses bras autour de sa taille pour l'attirer un peu plus contre lui.

- J'allais pas t'abandonner, répliqua le chasseur sur le même ton bas.

- T'aurais pû, on ne se connaît pas.

Daryl laissa passer quelques secondes avant de répondre, pesant le pour et le contre de ce qu'il mourait d'envie de dire. Le pour l'emporta, ils étaient seuls et avaient failli ne jamais se revoir, tous les contres du monde devenaient futiles.

- J'ai envie d'apprendre à te connaître, murmura-t-il à quelques centimètres de l'oreille de son ami.

Lancelot fut parcouru d'un frisson et un sourire vint étirer ses lèvres, il serra un peu plus fort Daryl contre lui.

- Peut-être devrions-nous rentrer alors ?

Daryl acquiesça mais aucun d'eux ne bougea. Ils étaient étrangement bien dans cette étreinte inattendue, le réconfort et la chaleur qui les entourait étaient les bienvenus dans cette vie qui, chaque jours, perdait quelque chose qui valait le coup qu'elle soit vécue.

YEUX ROUGES | daryl dixonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant