XI . matin

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Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Daryl se réveilla, ébloui par les rayons qui perçaient les nuages gris pour la première fois depuis le début du jour

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Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Daryl se réveilla, ébloui par les rayons qui perçaient les nuages gris pour la première fois depuis le début du jour.

Il resta allongé quelques moments, profitant du calme pour se émerger correctement. Une légère brise soufflait et à cet instant, il était plutôt content d'avoir la veste de Lancelot pour le réchauffer. En parlant de Lancelot, ce dernier avait bougé pendant la nuit et dormait maintenant accroché à lui, la tête enfouie dans le creu de son épaule. Daryl fit glisser son regard sur lui, les battements de son cœur accéléraient agréablement alors qu'il détaillait le visage paisible et le corps détendu de Lancelot.

Il avait prévu de s'accorder une grasse matinée mais un hurlement déchirant la quiétude du matin, le fit sursauter. Il se redressa vivement, faisant bien attention à pas réveiller l'homme qui dormait contre lui et attrapa son arbalète.
Le hurlement était animal, c'était celui d'un chien. Au cours de sa vie, Daryl avait finit par préféré la compagnie des animaux plutôt que celle des humains, à présent, il était parfaitement au point sur le sujet des hurlements. Et celui-là c'était celui d'un chien en danger.

Il dévala les escaliers et se précipita à l'extérieur, courant dans la direction des cris et des grognements qui ne cessaient pas. Plusieurs rôdeurs entrèrent alors dans son champ de vision, ils étaient agglutinés autour d'un tronc creusé et essayaient d'attraper ce qu'il se trouvait à l'intérieur.

Daryl laissa échapper un juron, espérant qu'il ne soit pas trop tard pour le pauvre chien qui tentait de s'en sortir. Il braqua son arbalète et quinze secondes plus tard les quatre rôdeurs étaient au sol, un carreau fiché dans chacune de leur tête pourrie.

Daryl récupéra ses munitions et s'approcha prudemment du tronc. Un chien y était prostré, il le regardait en haletant, apeuré après l'attaque qu'il venait de subir. Daryl fit claquer deux fois sa langue contre son palais pour l'appeler et immédiatement, le chien obéit. Il se rua sur le chasseur en glapissant de joie et après un long moment de câlins et de réconfort, Daryl eut bien du mal à se soustraire à ses léchouilles.

- Alors mon grand, fit le chasseur en se redressant, t'as pas un maître quelque part ?

Le chien n'avait pas de collier, mais de nos jours, un collier aurait été aussi utile qu'un téléphone portable.

Évidemment, le chien ne lui répondit pas. Il se contenta de s'asseoir et de le fixer en remuant la queue.

- Si t'as un maître, tu devrais aller le rejoindre.

Daryl savait qu'il ne résisterait pas à le garder alors s'il devait s'en séparer c'était maintenant, après, ce sera trop tard.
Les animaux avaient toujours été le point faible du chasseur. Si son frère vouait un amour sans faille aux chiens qu'il recueillait à chaque fois qu'il en trouvait un, mais qui n'hésitez pas à chasser les chats ou autres bestioles qui venaient troubler sa tranquillité. Lui, il tombait sous le joug de n'importe quel animal réclamant son attention, chats, chiens, rongeurs, volatiles, tous étaient recueillis et il s'en occupait avec attention jusqu'à qu'ils disparaissent. Un jour, il avait même prit soin d'un serpent, dépensant l'argent qu'il n'avait pas pour qu'il finisse sa vie dans de bonnes conditions.

Le chien continuait à le fixer, son arrière-train vissé au sol, il n'avait pas du tout l'air décidé à partir. Daryl soupira, lui lança un dernier regard et fit demi tour. Et comme il s'y attendait, le chien le suivit.

- Tu veux rester avec moi ? lui demanda-t-il alors que l'animal trottinait joyeusement à côté de lui. Évidemment que tu veux rester avec moi, j'viens de t'sauver les poils. On est dans un magasin, j'devrais pouvoir te dégoter de quoi bouffer, j'suis sûr que Lancelot sera content de t'rencontrer. Il est sympa Lancelot, c'est un gars bizarre mais il est gentil, tu lui dis pas mais il est beau aussi... J'en reviens pas que j't'ai dit ça, t'es vraiment un bon psy. C'est bizarre, j'ai pas autant parlé avec Lancelot depuis qu'on se connaît, j'sais pas pourquoi. C'est plus simple de t'parler à toi, p't'être parce que t'es un chien, tu vas pas m'juger hein ? Tu risques pas de t'foutre de moi comme l'aurais fait Merle. Tu penses que Lancelot, il risque de se foutre de moi ? T'en sais rien ? Ouais, j'sais pas. Moi non plus, j'en sais rien. J'pense pas. Mais tu vas voir, tu vas le rencontrer, tu me diras ce que tu penses de lui, voir si j'peux lui faire confiance. Déjà, t'as pas à avoir peur de lui, c'est pas une menace du tout, il a jamais peur mais j'sais pas si c'est parce qu'il est fort ou juste débile. En tout cas, il pense qu'il n'y a aucun danger, tu devrais le voir, il est super irresponsable, il fait pas du tout attention, comme s'il vivait dans un monde sans dangers. Hier soir il m'a fichu une sale trouille, on rigolait et il commence à m'insulter pour rigoler et à se moquer de moi, alors tu vois, moi j'me lève pour lui foutre une branlée. Mais pour rigoler, hein. J'vais jamais lui faire du mal pour de vrai, j'suis pas comme mon enflure de père. Mais du coup, il se met à courir et là il se barre dans la forêt. En pleine nuit ! Tu l'crois ça ? C'est vraiment pas croyable. C'est hyper dangereux la forêt, surtout quand il fait nuit, et lui il y va sans aucune arme. J'ai vraiment eut super peur. C'est bizarre non ? J'le connaît pas tant que ça pourtant. Mais j'ai envie de le prendre dans mes bras, j'ai jamais eut ce genre d'envie avec personne. Mais lui, j'ai envie d'être avec lui, de le toucher, et de l'embrasser aussi. Il a des belles lèvres, et des beaux yeux aussi. Il a les yeux rouges d'ailleurs. C'est un peu bizarre, surtout la nuit parce qu'ils brillent dans le noir. Mais le jour, ça va, ils ont l'air marron en journée, il faut vraiment regarder pour voir qu'ils sont rouges. Mais c'est jolie, ça lui donne du charme. Ça fait ressortir ses joues quand elles rougissent. Il rougit souvent d'ailleurs, il a pas l'air de s'en rendre compte mais quand il est content ou un peu embarrassé, ou quand il se rapproche de moi aussi, il devient rouge et, tu lui dis pas hein, j'trouve ça vraiment mignon.

Le chien aboya, coupant Daryl dans son monologue.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Le chien se mit à courir et Daryl compris enfin qu'ils étaient arrivés. Le centre commercial s'étalait devant lui et étrangement, le chien semblait bien pressé d'y être.

Daryl sourit et accéléra le pas, il avait hâte de voir la réaction de Lancelot.

YEUX ROUGES | daryl dixonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant