Vendredis Soirs

Un jour Inconnu

Je me réveille doucement. J'ai étrangement mal à la tête et je me sens trembler de froid. J'ouvre lentement mes paupières, il fait plutôt sombre. Je ne reconnais pas cet endroit. Je me redresse brusquement un peu affolé. Je suis dans une pièce de taille moyenne, l'air est un peu humide. Une petite fenêtre en hauteur donne un peu de lumière.

Il y a un bureau, une chaise et un matelas à même le sol. La pièce possède seulement deux portes. L'une d'elles se trouve en haut d'un escalier et je comprends directement. Je suis dans une cave.

Je sens mon sang se glacer. Qu'est-ce qui c'est passé ? J'étais avec Katchan et j'ai reçu un message étrange et je... Je ne me rappelle plus...

" - Tu es réveillé... " Lâche une voix féminine.

Je regarde autour de moi mais il fait trop sombre pour bien voir.

" - Qui est là...? Je demande nerveux.

- Je m'appelle Yaorozu Momo. Et toi ?

- Midoriya Izuku... Mais on est où ?

- Un homme étrange m'a kidnappé... Je ne sais plus exactement depuis combien de temps... Il t'as ramené hier... Tu le connais...?

- Un homme étrange...? Tu peux me donner une description physique ?

- Il... Il avait les cheveux noirs et des tâches de rousseurs... Un regard vraiment effrayant... Des fois il descend ici pour me regarder pour le moment il n'a rien fait de plus mais j'ai peur... "

Je déglutis, tout s'assemble dans ma tête. L'enlèvement dont mon père est le suspect et la description qu'elle m'a faite. Comment elle va réagir si elle apprend que je suis de la même famille que cette personne...? Mais de toute façon elle risque de l'apprendre dès qu'il reviendra et se sera pire.

" - Je... Je pense que c'est mon père... On a jamais eu une bonne relation à vrai dire... Quand j'étais petit, il nous battait ma mère et moi. Mais récemment il semble s'intéresser à moi... Il est rentré par effraction chez nous et a laissé un mot comme quoi il voulait passer du temps avec moi...

- Si vous étiez en bons terme il t'enfermerais pas ici avec quelqu'un qu'il a kidnappé je pense... Et puis, tu dormais quand il t'as laissé peut-être qu'il t'as toi aussi enlevé... "

J'hôche doucement la tête en essayant d'organiser mes pensées. Mais du bruit se fait entendre de là-haut. Je sens que je tremble de nouveau, cette fois-ci ce n'est pas de froid. J'ai l'impression que mon cœur veut sortir de sa poitrine. Je fixe la porte sur laquelle donne les escaliers.

Je la vois s'ouvrir sur cet homme que je redoute tant, mon propre père.

" - Izuku ! Tu t'es enfin réveillé ! Pourtant le somnifère que je t'ai donné n'était pas si fort. Tu es aussi faible que ta mère, j'ai toujours détesté ça chez vous deux. "

Je serre le poing, qu'il m'insulte s'il veule mais ma mère c'est autre chose. Calme toi Izuku, calme toi. Pour avoir le plus de chance de t'en sortir mieux vaut pas l'énerver, au contraire si j'ai l'air coopératif il baisera logiquement sa garde. Prend sur toi Izuku. J'inspire un grand coups, je dois avoir l'air confiant.

" - Oh voyons ne nous compare pas je le prends mal ! J'ai juste fais la fête jusqu'à tard récemment et apparemment les cuites et les somnifères font pas bons ménage. "

Je me force à rire et il me rejoint. C'est ça, rigole bien salaud tu verras se sera moins amusant derrière les barreaux.

" - Je comprends mieux maintenant, bien sûr tu es mon fils après tout ! Enfin bref tu aimes mon cadeau ?

- Cadeau ? " Je demande.

Il allume la lumière de la pièce et ferme la porte derrière lui. La lumière m'aveugle et je l'entends descendre les marches.

" - Q-qu'est-ce que vous faites...?! "

C'est la femme de tout à l'heure ? J'ai à peine le temps de m'habituer à la luminosité qu'il la balance dans mes bras.

" - C'est ton cadeau. Ça te plaît ? "

Mon cadeau...? Je regarde la pauvre qui tremble dans mes bras. Attends... Il... Non c'est impossible...

" - C'est une fille de bonne famille, une fois que tu l'auras mis en cloque ils seront obligés de te laisser l'épouser. "

Il est fou. Il a kidnappé quelqu'un à cause de moi. Je la sens frissonner de peur, elle lève des yeux terrifiés vers moi se demandant sans doute si je vais le faire. Je ne peux pas lui répondre maintenant, pas devant lui. Je la serre d'une manière qui se veut protectrice, espérant que ça puisse la rassurer un peu. C'est de ma faute ce qui lui arrive...

" - Wow, papa tu t'es vraiment surpassé ! Comment tu sais que c'est mon genre de femme ?

- Je te connais bien après tout !"

Si tu me connaissais bien tu saurais que j'aime les hommes connard.

" - Par contre, tu as vu la taille de sa poitrine ? Tu me laisseras profiter un peu ? "

Il se rapproche et je sens Yaorozu se tendre de nouveau, je recule d'un pas alors qu'elle est toujours dans mes bras.

" - Hé papa ! Un cadeau ça se partage pas ! "

Il se remet à rire alors que je m'efforce de garder un sourire qui dois être crispé. Je sens que je suis tremblant de rage. Yaorozu semble le remarquer et me caresse doucement le dos de manière amicale. Je sens que je reprends doucement mon calme.

" - Tu me ressemble tellement fiston ! Je suis bien content qu'on se retrouve enfin ! Il y a plein de choses que je veux te raconter, mais aujourd'hui c'est pas le moment. J'ai encore des choses à faire. "

Il monte les escaliers et ouvre la porte.

" - À plus tard mon fils. "

Il referme la porte et entend parfaitement le verrou tourner plusieurs fois. La force dans mes jambes s'évaporent et je tombe au sol. Yaorozu se penche vers moi l'air inquiète.

" - Comment tu te sens Izuku...?

- Je suis désolé... Vraiment désolé... "

Des larmes commencent à couler le long de mes joues.

" - Pourquoi tu t'excuses ? Tu m'as aidé en rentrant dans son jeu, ça n'a pas du être facile du tout... Je te remercie, j'ai évité un attouchement ou même pire...

- Mais Yaorozu-San... C'est de ma faute si tu es là... C'est à cause de moi !

- Non c'est à cause de cette personne, tu n'as pas voulu ça. Ne t'excuse pas tu m'as sauvé. "

Je hoche doucement la tête et elle me prend dans ses bras. Ce câlin me donne un peu de chaleur et de réconfort. Mes yeux se posent de nouveau sur la porte en haut des escaliers. Étrangement, cette porte me rappelle celle de la cave où mon père m'enfermais petit.

Je suis de retour en enfer.

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