L'argent : L'hôpital qui se moquait de la vampirité
Matrinia repartait du manoir aux alentours de minuit, elle reprenait la voiture, un nouveau carton de bouteilles et poches de sang à l'arrière. Elle avait envie de pleurer, et s'agrippait au volant en ravalant ses larmes. Elle arrivait devant l'immeuble, remarquait la lumière qui émanait les baies vitrées de son appartement. Elle sortait de la voiture une fois arrivée sur le parking, et remarquait une silhouette l'approchant. C'était Harktur, qui l'avait attendu plusieurs heures devant l'ascenseur, et qui lui adressait maintenant un sourire rassurant, la prenant dans ses bras. La jeune femme fermait les yeux, posant doucement sa tête contre le t-shirt froid du vampire. Elle soupirait, son souffle tremblant, serrant ses mains autour des bras du jeune homme. Il ne savait pas encore comment les choses s'étaient passées, mais il se doutait qu'elles n'avaient pas fait du bien à Matrinia. Il la regardait, tremblante, elle avait l'air triste. Il prenait la caisse de sang et la portais dans l'ascenseur, tandis que la jeune femme restait appuyée contre le mur, regardant dans le vide. Il ne voulait pas retrouver la Matrinia triste qu'il avait connu quelques mois auparavant. Il voulait voir celle souriante et joyeuse qu'il avait récupéré sur les dernières semaines. Il posait la caisse sur le plan de travail, tandis que la jeune femme restait debout dans la cuisine, ne touchant à rien, comme si elle voulait juste attendre que le temps passe. Elle fermait les yeux, elle espérait que ce soit un cauchemar, elle voulait se réveiller vite et retourner à sa vie d'avant. Pourquoi s'embêtait-elle s'une vieille vampire qui ne lui amenait que des problèmes ? Elle essayait de se convaincre de le faire pour l'argent, de fournir un effort et de la tuer peu importe quand elle serait trop faible. Elle voulait la tuer, c'était sûr, et elle ne sentait maintenant que ses canines brûlantes lui donnant presque envie de vomir. Harktur la regardait doucement osciller, les yeux fermés, et n'osait pas même lui donner une petite patte sur l'épaule. Matrinia avait l'air endormie, pensante, triste. Elle soupirait et ouvrait les yeux, levant sa tête vers le plafond, déglutissant difficilement. Elle secouait ses mains quelques secondes et murmurait qu'elle allait se coucher, elle était déjà fatiguée. En se glissant sous la couette, elle avait encore envie de pleurer. Elle avait presque envie de la passer au-dessus de sa tête pour s'enfermer, mais avait chaud, et ne gardait que le haut de sa tête sortie, regardant dans le vide, se repassant les évènements de la nuit en boucle dans sa tête. Elle était pleine de doute, mais avait-elle vraiment les capacités pour lutter contre la vieille vampire ? Elle tremblait toujours, soufflant doucement pour reprendre son calme. Elle n'arrivait pas à dormir, mais alors que le jeune homme l'enlaçait de ses bras, elle se sentit doucement fatiguer, et elle s'endormait paisiblement. Harktur calait son visage dans le creux de son cou, elle sentait comme Viktoria, ce qui était loin de lui plaire. Il était triste que Matrinia ait pris cette décision, mais il se jurait en même temps d'à tout prix être au premier rang de sa mort.
La jeune femme se redressait, elle portait le parfum de la Foster sur ses vêtements et s'empressait d'aller prendre une douche et de se débarrasser de l'odeur infame. Elle s'habillais seulement d'un t-shirt blanc et d'un boxer, elle ne voulait pas sortir ; simplement boire du vin, du sang, et regarder le jeune homme sculpter. Ce dernier se levait à son tour, prêtant attention à l'expression de Matrinia. Elle avait l'air d'aller mieux, même si elle n'était pas très différente de la veille au soir. Harktur se risquait alors à déposer un léger baiser sur son front, qu'elle accueillit en fermant les yeux, avec un petit sourire qu'elle aurait préféré cacher. Elle croisait son regard et allait s'asseoir devant le canapé pour regarder les informations, il n'y avait pas grand-chose d'intéressant. Seulement un reportage sur des pêcheurs, et une maire expliquant des changements dans sa ville. Matrinia sirotait son verre de sang, dégustant, regardant par la baie vitrée le ciel bleu d'un été qui se préparait. Elle alla finalement chercher son ordinateur pour travailler confortablement sur un des fauteuils qu'elle avait placé juste à côté du tabouret sur lequel Harktur s'installait pour sculpter. Ils n'avaient jamais fait cela, et pourtant c'était agréable. Le jeune homme pouvait alors entendre les doigts de Matrinia tapotant sur les touches du clavier, de temps en temps elle lui demandait si telle ou telle phrase lui paraissait jolie. Elle, écrivait pour ses devoirs, mais ne faisait en réalité qu'écouter la respiration saccadée d'Harktur, se retenant de respirer pour ne pas trembler. Quelques fois, elle détournait le regard de son écran pour plonger son regard dans celui d'Harktur, concentré, les sourcils froncés, la langue sortie. Il avait toujours fait cela, Matrinia s'en était toujours amusée, et avait pris le réflexe de l'embrasser car il ne s'en rendait pas compte. Lui la repoussait gentiment, ou alors il répondait calmement. Ils n'avaient que travaillé toute la journée, quand le soleil commençait déjà à décliner, et la lumière entrant dans l'appartement se faisait moins importante. Harktur regardait l'heure, surpris qu'ils n'aient pas eu faim de la journée. Il voulait proposer à la jeune femme d'aller chasser, mais ne savait pas si c'était une bonne idée. Mais quand il regardait dans son frigo, il remarquait qu'ils manquaient de viande humaine, et proposa finalement à Matrinia, qui avait l'air mitigée mais accepta tout de même. Cela lui ferait du bien, chasser avait toujours été une bonne manière de se changer les idées.
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CENT POUR SANG
VampirÀ Nantes, ville comptant la plus grande population vampire de France, Matrinia vit sa vie calme en tant qu'étudiante le jour, et créature assoiffée de sang la nuit. Un jour, on lui propose de vendre du sang humain pour des riches vampires... Impossi...