Princesse des Ténèbres [Tome 1]

Chapitre 14

Mise à jour le 2017-01-29

Allison

Au même moment, Reece rentra dans la pièce en pleine forme. Il me prit rapidement la main, me tira vers lui et lança d'une voix inquiète tout en m'examinant :

-Tu n'as rien ? J'étais super inquiet.

-Je pense que non, répondis-je en hochant la tête, et pourquoi t'es aussi inquiet ?

-J'ai droit d'être inquiet, on y va.

Je ne dis rien, ne sachant pas du tout quoi dire et le laissai me traîner avec lui en bas. On passa dans le corridor et j'aperçus Cameron encore inconscient sur le sol.

-On fait quoi de lui ? demandai-je.

-Rien, on n'a pas le temps, répondit Reece en jetant des regards inquiets un peu partout autour de nous.

Je ne rajoutai rien et suivis l'adolescent hors de la maison. Des picotements à mon épaule droite me déconcentrèrent, mais je gardai le contrôle. Par contre, dès qu'on arriva à l'extérieur, je n'eus pas le temps de demander où on allait que j'étais déjà inconsciente.

[Temps inconnu]

-Et si elle ne se réveillait pas ? demanda une voix féminine.

-Je sais pas, rajouta une autre.

-Allison, je sais que t'es réveillée.

Je grognai mentalement et ouvris les yeux. Je me reculai de surprise à l'aide de mes mains à la vue de tout le monde qui se tenait juste devant moi.

-Quoi ? Pourquoi je suis ici ?

-Euh pour rien ? murmura Alec en baissant nerveusement son regard vers le sol.

-Arrêtez de me fixer ! dis-je.

Alec, Reece, Camille et Andréa regardèrent tous dans des directions opposées, puis je soupirai de soulagement.

-Qu'est-ce qui t'es arrivée ? me demanda Camille.

-Rien, juste mon ex qui essaie de tuer tout le monde et qui travaille pour un démon, rétorquai-je en riant amèrement.

-Est-ce que tu vas bien Alli ? me demanda Camille.

-J'ai l'air de bien aller ?

Les deux filles n'eurent pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu'Alec les poussa hors de la pièce en disant :

-Elle s'est pris une porte sur la tête. Revenez plus tard, d'accord ?

Aucune d'elle ne répondit, mais elles me lancèrent toutes des regards questionneurs que j'ignorai en roulant des yeux et je leur fis un sourire faux. La porte claqua et les deux garçons me fixèrent intensément.

-Mais merde, c'est quoi ton problème Allison ? s'écria Alec en se rapprochant dangereusement de moi.

-Mon problème ? demandai-je.

Ils hochèrent tous positivement la tête et je répondis bêtement :

-Simple. Je déteste ma vie. À chaque jour, la vie de quelqu'un est en danger à cause de moi. Maintenant, j'aimerais bien aller prendre une douche.

Je ne leur laissai même pas le temps de répondre et me dirigeai vers la salle de bain de la maison d'Alec, car c'était trop dangereux de rester chez moi.

Je fermai la porte à clé, enlevai mon chandail et le jetai sur le sol en me penchant pour récupérer ma bague que j'avais échappée.

Au même moment, je relevai mon regard vers le miroir et mes sourcils se froncèrent instinctivement. Je décalai légèrement ma tête tout en me fixant intensément.

Je me relevai complètement et m'avançai à petits pas vers la glace en fixant mon reflet. Dès que je fus seulement à quelques centimètres, je touchai le miroir de mes frêles doigts et traçai des minces lignes sur mon épaule droite.

Ensuite, je rapprochai réellement la main de mon épaule et la touchai avec de légers mouvements circulaires.

-C'est quoi ce truc ? marmonnai-je.

Je tâtonnai mon épaule et dirigeai mes yeux vers celui-ci. Je grattai, mais une douleur atroce emplit rudement mon corps.

Un pentagramme.

Voilà ce que j'avais sur l'épaule.

-Allison, sors de là ! cria Alec de l'autre côté de la porte.

-On doit te parler ! répéta Reece qui commençait visiblement à s'énerver.

J'appuyai mes deux mains sur le rebord du lavabo et baissai péniblement la tête en essayant de me concentrer sur les battements réguliers de mon cœur.

-Allison ! hurla Alec en tapant sur la porte à l'aide de ses poings.

J'ignorai leurs appels et fermai mes yeux. Tout d'un coup, une force invisible serra ma gorge comme la dernière fois et je me rendis compte que je ne respirai plus. Je posai mes mains autour de ma gorge et essayai d'hurler, mais aucun son ne sortait.

Des bruits plus forts les uns que les autres firent éruption dans ma tête et je déplaçai mes mains sur mes tempes.

Je secouai ma tête de gauche à droite en faisant les cents pas en ligne droite dans la salle de bain. Je me sentais perdre des couleurs et mon cœur se mettre à battre de moins en moins vite.

Je me mis à trembler violemment et je tombai lourdement sur le sol. Au passage, ma tête heurta le lavabo et je sentis un liquide froid couler le long de mon front.

Je passai mes doigts dessus et avec ma vision floue, je remarquai que c'était du sang.

-Aidez-moi, murmurai-je en me sentant mourir peu à peu.