Princesse des Ténèbres [Tome 1]

Chapitre 28

Mise à jour le 2017-01-29

Allison

-T'habitais ici quand t'étais jeune ?

Impressionnée, je fixai l'énorme manoir sombre où plusieurs vieux arbres perchaient sur les côtés et où le gazon n'avait pas été tondu depuis fort longtemps. Il y avait quelques fenêtres et des planches de bois les recouvraient.

-Ouais, dit tristement Nölan.

Je lui pressai discrètement la main et il me fit signe de passer devant.

-On doit se dépêcher, j'ai des envies de meurtre, marmonna-t-il.

Je le dévisageai un peu avant d'emprunter le petit sentier menant à la porte d'entrée. Je tournai la poignée et fus surprise de constater que la serrure était déverrouillée. Je poussai délicatement la porte et jetai un regard d'inquiétude à Nölan.

-Tu penses qu'il y a quelqu'un ? murmurai-je.

-Je pense pas, dit-il en me dépassant.

Je regardai une dernière fois dehors avant de moi aussi m'engouffrer dans le manoir. Je fus émerveillée de voir le grand lustre pendre dans un immense hall où deux escaliers arrondis descendaient.

-C'est magnifique.

-Viens, on va au salon, me lança rapidement Nölan.

Je le suivis, ne voulant pas rester ici toute seule, puis braquai ma lampe de poche juste devant moi. 

Le Prince des Ténèbres poussa deux grandes portes laissant place à une immense pièce où des meubles couverts de draps blancs prenaient place. L'ancien tapis blanc était désormais imprégné de tâches rougeâtres.

-Qui les a tués ? dis-je en parlant des adolescents.

-Jacë et Lücas...

-Lücas ?

-Il avait pas encore rencontré Andréa dans ce temps-là.

Je ne rajoutai rien et jetai un coup d'œil circulaire autour de la pièce en examinant les portraits. Mon attention se porta sur un portrait de famille.

-C'est qui lui ?

-Mon père. Il est mort d'une maladie. Ma mère l'a très mal pris et c'est pourquoi elle s'est renfermée sur elle-même.

-Je suis désolé.

-Ça va, ça fait longtemps.

Nölan passa une main dans sa chevelure et monta une série d'escaliers pour arriver au second étage où il poussa une simple porte. 

Son regard s'attrista soudainement et il retira d'un geste brusque les draps recouvrant les meubles. Il passa ses doigts contre le bois, puis s'arrêta brutalement.

-C'était la chambre de qui ?

-La mienne, souffla-t-il, il ne reste plus aucune de mes affaires. Ils ont tout pris.

Nölan serra soudainement ses mains en poings et balança violemment la vieille lampe sur le sol. L'ampoule explosa et je sursautai en reculant de quelques pas.

-On devrait y aller, lui suggérai-je.

-Non, on doit trouver le miroir, il est ici, j'en suis sûr, dit-il en reprenant son calme.

-Nölan, on...

-Non, s'il te plaît.

Je lui jetai un dernier regard avant de pointer ma lampe de poche vers la sortie et d'aller explorer d'autres pièces.