Princesse des Ténèbres [Tome 1]

Chapitre 4

Mise à jour le 2017-01-29

Allison

-On est arrivé.

Je fixai l'extérieur sans parler, sans faire un son. Je n'avais pas parlé depuis que j'avais appris sa mort, il y a plus de 4 heures. La mort de ma meilleure amie. La mort de Léa.

Les policiers ont décrété que je n'aurais pu rien faire de plus, qu'elle était déjà morte depuis une vingtaine de minutes avant mon arrivée et que nous ne pouvions rien y faire. Elle avait reçu de nombreuses coupures un peu partout et avait perdu beaucoup de sang.

Heureusement, Simon a survécu. Il avait été beaucoup moins amoché que Léa. Seulement quelques coupures à l'abdomen et au visage.

Sans dire un mot, je sortis de la voiture et me dirigeai vers la porte d'entrée de ma maison en courant.

-Allison ! cria Cameron, c'est pas de ta faute.

Je l'ignorai simplement parce que je ne voulais pas y parler, je ne voulais parler à personne en fait. Ma mère était partie en voyage d'affaire pour seulement une semaine alors j'étais seule, complètement seule.

Je sortis la clé de ma veste de cuir et la mise dans la serrure. Je rentrai en refermant la porte d'un grand coup de pied et telle une mort vivante, je m'aventurai dans le salon.

La vie était injuste, totalement injuste. Je décidai d'essayer d'oublier l'objet de ma tristesse et m'endormis sur le canapé. 5 jours que j'étais là, chez moi à regarder le temps passer.

Je n'étais pas sortie et mangeais très peu. Comprenez-moi un peu, ma meilleure

amie était décédée et le tueur était toujours en liberté. Aucun témoin, aucun suspect. Je n'avais parlé à personne et refusai toujours d'ouvrir la porte.

Même à Cameron. Je repassai sans cesse la scène dans ma tête et à chaque fois, j'avais toujours aussi mal.

Pour me changer les idées, je décidai de jeter un coup d'œil aux albums de famille. J'attrapai un des albums qui se dressait dans la petite bibliothèque du salon, puis feuilletai jusqu'au moment où je tombai sur la seule et unique photo de mon frère et moi.

Mon frère que je n'avais connu.

Une larme glissa contre ma joue, mais je me dépêchai de l'enlever.

Mon regard divagua sur la photo où je me trouvai. Mes cheveux bruns courts et mon sourire de fillette de 2 ans me firent sourire. Je tenais la main d'un petit garçon d'environ 8 ans qui souriait lui aussi.

Je touchai la photo du doigt, essayant de me rappeler d'un simple fragment de souvenir ou de son nom, mais je n'y arrivais pas. Je soupirai en lançant l'album sur la table devant moi, puis allumai la télévision.

Un mauvais pressentiment se faufila dans tout mon corps quand je m'aperçus que c'était un poste de nouvelle. Une photo défila indiquant que les policiers avaient retrouvé un cadavre hier soir dans une ruelle.

Cameron

J'arrêtai d'écouter, je ne voulais plus écouter, car mon monde venait de s'écrouler comme un château de cartes. Je me levai subitement et des larmes dévalèrent mes joues.

Mes yeux me piquaient et ma peau me brûlait si fort que je me mis à hurler. Peu de temps après, la tristesse laissa place à la colère. La colère d'avoir été abandonnée, d'avoir tout perdu.

Je pris rapidement un vase et le lançai violemment sur le mur. Mes cris devinrent hystériques et je frappai tout autour de moi.

Il les avait tués, j'allai à mon tour le tuer.