Jour n°27 sans toi

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Hobi, tu me manques beaucoup et aux autres aussi mais, chacun, tous, on essaye de continuer à vivre nos...

La dernière fois que je m'étais senti aussi chanceux, c'était quand mes parents m'avaient offert ma première Play Station quand j'étais plus petit...mais là...aucune console ne pouvait rivaliser avec la vue qui me faisait face. Aucune...personne...rien ne pouvait l'égaler.

C'est fou comme il ne se rendait même pas compte que je le dévorais du regard, combien j'admirais sa façon si spéciale mais adorable de manger, combien j'adorais voir ses yeux presque sortir de ses orbites quand il mangeais, combien son extase face à la nourriture était si visible. S'il savait combien j'avais envie d'essuyer soigneusement le peu de sauce qui décorait sa lèvre supérieure - hé voilà, je suis devenu un psychopathe - s'il savait...Sans que je fasse quoi que ce soit, la douce chanson "You don't even know" de The Internet colonisa mes pensées, tellement qu'elle collait avec ma situation.

Alors que je continuais à l'observer, il leva subitement ses yeux vers les miens, la bouche complètement pleine et les oreilles soudainement rouges. Mes joues aussi décidaient de se faire une petite teinture alors que je baissais immédiatement la tête. Je sentais qu'il me regardait toujours tout en mâchant et j'osais relever mon regard. Il me sourit la bouche fermée, encore pleine et je ne pus m'empêcher de lui rendre ce magnifique sourire. 

Cela faisait presque déjà trente minutes qu'on était en train de manger à la cantine et pourtant ce n'était pas assez pour moi, être avec Moon devrait être une éternité...

Je continuais à le regarder - un peu moins fixement - mâcher jusqu'à ensuite tranquillement avaler. Je me sentais chanceux, c'était fou. On se parlait même pas mais c'était si agréable que j'avais même pas envie revenir en cours, même si j'adorais la prochaine matière.  Et alors que je me perdais - avec plaisir - dans ce magnifique paysage qui était devant moi, un bruit très peu commode venait de s'évader - tel un papillon - de la bouche de Moon. 

Un rot...tel celui d'un bébé...un rot !

Sous mes yeux surpris, je le vis complètement virer au rouge et alors qu'il débattait un milliard d'excuses, je me mis à rire sans pouvoir me contrôler face à sa mine choquée. Il se mit aussi à ricaner nerveusement et qu'est-ce que j'avais envie de le prendre dans mes bras à cet instant. Je ne l'avais jamais encore fait et je regrettais de ne pas l'avoir fait, ce vendredi à la fête foraine. Cela avait été si dur de me séparer de lui, cette nuit-là, de son parfum, de tout mais lorsqu'il avait glissé discrètement dans ma main un petit papier, j'avais accepté mon sort. Ce papier où il m'avait proposé de manger avec lui, en ce merdique lundi...enfin plus trop merdique depuis qu'il était là. 

"Adorable, avais-je inconsciemment chuchoté le faisant rougir encore plus.

- Toi aussi...

Je rougissais moi-même encore plus, à ce stade, on va finir par devenir encore plus rouges que les tomates de nos salades respectives...bref.

Tout en buvant un peu d'eau, il regarda sa montre avant de soupirer.

- Je dois bientôt y aller...

- Moi aussi, soupirais-je, rassemblant mes déchets.

- On...se remet ça à demain ?

Just A Fond Farewell To A FriendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant