Onze

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Il est dix heures lorsqu'est annoncé l'atterrissage de l'avion dans lequel nous nous trouvons tous. Hier, le concert s'était passé exactement comme dans mes souvenirs, à l'exception de notre coming-out. J'ai encore une fois tout marqué dans mon carnet, cette fois-ci en vert, pour être sûr de ne rien oublier. Les dreamies avaient été vraiment surpris que nous ne fassions finalement pas d'annonce, mais n'avaient rien dit de plus, nous laissant faire ce que nous voulions. Mark lui... Je ne sais pas trop ce qu'il pense, je ne sais pas comment il va.

Il avait respecté ma demande parce qu'il ne voulait pas me blesser, et je le connais très bien, il ferait tout pour que je ne sois pas triste même si cela ne lui plaisait pas. Après le concert, il ne m'avait pas dit un mot, en fait, il n'avait parlé à personne. Je ne sais vraiment pas ce qu'il pense, ça m'inquiète. Nous avions tout de même dormi ensemble dans l'hôtel, mais rien, nous ne nous étions pas échangé un mot, j'ai seulement cru sentir ses lèvres se déposer sur mon front après que j'aie fermé les yeux.

A notre réveil à quatre heures du matin, nous avions tous la tête dans le cul, pas étonnant, alors encore une fois nous n'avions rien dit. Nous étions monté dans la voiture, avions suivi toutes les procédures habituelles avant d'embarquer en toute discrétion -pour une fois ce n'est pas ironique-, puis nous nous étions tous à nouveau endormi.

- Haechan ça va ?

Il m'avait parlé, d'une voix douce et agréable, mon corps avait réagi à sa voix rauque et enrouée, j'aimais quand il me parlait.

- Oui... Je vais juste fermer les yeux et penser à autre chose... j'avais peur de l'atterrissage. J'avais toujours eu peur de ça, ayant vu un film quand j'étais enfant où un avion avait eu un problème technique à ce moment-là et il n'y avait eu aucun survivant. On va dire que ça m'a un peu traumatisé, et ça a toujours un petit impact sur moi même si j'ai pris l'avion plus d'une cinquantaine de fois.

- Idiot, donne-moi ta main. m'avait-il soufflé en mêlant ses doigts aux miens, regardant furtivement par le hublot pour me dire qu'on allait toucher le sol dans une trentaine de secondes. C'est rien je suis là. me chuchota-t-il en relevant l'accoudoir qui nous séparait et me collant à lui. J'avais la tête au niveau de son torse et sa main libre caressait mes cheveux, tandis que ses lèvres me chuchotaient des paroles rassurantes. Je l'aime tellement...

Après cette épreuve angoissante, mon copain me lâcha en m'adressant un petit sourire puis nous commençâmes à tous sortir de l'avion pour prendre nos bagages et enfin, nous diriger vers la sortie de l'aéroport. Là, nous n'attendions plus que Renjun, sa valise n'était pas encore arrivée. Nous voyions à travers les murs vitrés une foule agitée et bruyante nous attendre à la sortie de cette zone inaccessible pour les non voyageurs.

- Comment ils ont su qu'on était là ?... Normalement on n'a rien communiqué pour cet aéroport, c'est pas organisé... dis-je légèrement inquiet.

- Aucune idée... Mais effectivement, il n'y a aucune sécurité... Donc c'était pas prévu... déclara Mark, avant que Renjun ne réponde :

- On va devoir compter que sur nous-mêmes, c'est pas seulement un de nos manageurs qui va nous protéger... Les gars, vous répondez à personne et pensez seulement à votre sécurité. Même s'il y aura sûrement plus de personnes bienveillantes que l'inverse, on sait tous très bien que c'est dans les aéroport qu'il y a les pires personnes...

Nous hochâmes tous la tête avec un visage fermé, sachant exactement de quoi il parlait. Après qu'il ait enfin récupéré sa valise, nous sortîmes, commençant à traverser l'aéroport pour en atteindre la sortie et rejoindre le mini-bus. Il n'y avait que des cris qui résonnaient, des 'je vous aime' qui s'échappaient ou alors des prénoms par-ci par-là, nous entendions surtout des 'Mark' et 'Chenle', ils étaient apparemment les plus appréciés parmi ces personnes.

Je les ignorais. J'ignorais ces personnes que j'entendais crier des choses indécentes. J'ignorais les insultes précédées par mon prénom ou celui d'autres membres. J'ignorais ça, accélérant le pas, jusqu'à ce qu'une folle se jette sur moi, attrapant le col de mon manteau pour commencer à essayer de me l'enlever. Je l'entendais souffler des 'tu sens si bon', 'prête-le moi oppa'. C'était de ces personnes-là dont nous avions peur, plus que les insultes qui s'échappaient de certains haters traînant dans la foule plus qu'immense.

J'avais lâché ma valise pour essayer de la repousser, mais je n'y arrivais pas, je n'y arrivais pas à cause de tous ces regards qu'il y avait sur moi. Je me sentais oppressé, j'étouffais, je voulais juste m'en aller. Je voulais qu'elle me lâche, que toutes ces personnes arrêtent de me regarder et m'entourer. Tout à coup elle rejoignit le sol, lâchant ma veste. C'était lui.

- Je m'excuserai sûrement pas pour la petite balayette que j'viens de te faire, même si SM me le demandait. Parce qu'à côté de c'que tu viens de faire c'est juste ridicule.

Il l'allongea au sol, sur le ventre, coinçant les poignets de mon agresseuse dans son propre dos, tenus par mon Mark qui était assis légèrement plus bas que ses omoplates, les jambes contre le sol de chaque côté du corps de cette femme. Je le vis sortir son téléphone donc je compris qu'il cherchait à appeler un numéro d'urgence, mais avant même qu'il ne puisse entrer un chiffre, la sécurité de l'aéroport se planta devant nous.

Sans que je ne comprenne trop la scène, je vis Mark discuter avec ces deux personnes, une femme et un homme, puis je les vis repartir avec mon assaillante. J'entendis Mark souffler quelques mots insignifiants pour certains mais importants pour moi, avant que nous ne rejoignions réellement le véhicule qui allait nous ramener chez nous.

- On ne lâchera pas l'affaire, parce que c'est une agression. Pour certains c'est rien du tout, mais pour la victime, c'est grave et ça peut mener à des traumatismes plus ou moins conséquents, alors on ne t'oubliera pas, tu peux en être sûre.

Ce que je n'avais pas prévu après ces phrases plus que véridiques et touchantes, c'était la répartie de cette femme dont j'avais peur, mais en plus, et surtout, la réponse enflammée de Mark.

- C'est quoi cette réaction ? un rire avait passé la barrière de ses lèvres. C'est ton mec ou quoi ? Il peut pas se débrouiller tout seul ?

- C'est mon mec oui, y'a un problème avec ça aussi ?

A suivre...

Je ne comptais pas le publier aujourd'hui mais j'ai craqué haha

𝐓𝐮𝐫𝐧 𝐁𝐚𝐜𝐤 𝐓𝐢𝐦𝐞 || ᴹᵃʳᵏᴴʸᵘᶜᵏ 🏁Où les histoires vivent. Découvrez maintenant