Les chevaliers du Zodiaque. Prométhée {TERMINE}

chapitre 3

Peu après, Milo retrouva Shaka, Aiolia, et le chat dans le même parc, dans une zone mieux protégée contre le vent. Les deux chevaliers d'or s'étaient installés à l'ombre d'un figuier durement recherché. Aiolia n'ayant pas quitté la vierge pour s'assurer qu'il ne s'attirait pas d'ennuis faisait en même temps quelques pompes pour s'entretenir physiquement. Milo s'installa à côté d'eux et leur tendit quelques pommes, une boisson et du pain. Mais aussi un bout de poisson pour le félin noir, débattant en même temps sur un nom à lui donner, sans encore être décidé. Il n'évoqua toutefois pas sa rencontre avec la déesse Mnémosyne, comme s'il avait la sensation d'avoir commis une bêtise.

— Nous n'avons pas eu le fin mot sur le mystérieux cosmos ressenti les jours passés, parla Aiolia pour faire la conversation.

— Je ne la ressens plus du tout, répondit Milo. C'est étonnant de ne pas en avoir trouvé l'origine. Personne n'est venu nous combattre, personne n'a fait de mal dans le pays. Pourquoi ?

— Ou plutôt, tant mieux ? proposa Aiolia.

— Elle était pourtant inhabituelle, fit remarquer Milo. Je ne sais pas pourquoi je ressens encore plus fort ces cosmos que vous. J'avais une sensation de...

— De chaos ? lança Shaka. Mes méditations m'ont menée à Bouddha, et dans nos longues conversations, il me disait que notre monde était comme des chapelets de turquoises qu'on agitait et tordait. Ce cosmos était une main de géant qui caressait les cordes de notre existence tout en appréciant sa fragilité.

Aiolia et Milo restèrent muets devant le monologue du blond, se contentant de le fixer d'un air songeur. Ils terminèrent de grignoter en discutant, tout en se demandant quand Kanon et Saga allaient les rejoindre. Mais l'heure tourna, et Aiolia s'allongea finalement dans l'herbe pour dormir. Shaka restait en tailleur contre lui à sa droite et Milo se cala contre le lion à sa gauche pour chercher un peu de chaleur. Le petit chat se glissa sur le ventre d'Aiolia et le flanc de Milo qui s'était resserré contre lui. C'est quand le sommeil venait doucement à eux que Saga arriva enfin, les cheveux mouillés et parfumés par son bain. Le gémeau s'installa contre Milo dans son dos, alors que le scorpion avait la tête lovée sur l'épaule d'Aiolia.

La nuit avança encore, et Milo se sentait de plus en plus mal au fil des heures. Son sommeil était perturbé par des images d'océan qui montait jusqu'à son cou. Il se trouvait dans une grotte en forme de prison avec une grille qui l'empêchait de s'échapper. Il voyait ses ongles chercher à trouver une échappatoire. Le scorpion se réveilla en sursaut en sentant une véritable décharge électrique monter le long de sa colonne vertébrale. Une angoisse comme il n'avait jamais ressenti lui tordait les tripes. Il entendait presque Kanon hurler de peur dans ses oreilles. Milo comprenait immédiatement ce qu'il se passait en même temps qu'il réveillait ses trois compagnons. Il ressentait le cosmos de son ami qui appelait à l'aide.

— Kanon est en danger ! s'écria Milo. Vite, Shaka, téléporte-nous au Cap Sounion !

— Mais comment diable peux-tu ressentir son cosmos d'aussi loin ? s'étonna Aiolia. On doit être à 40 kilomètres, peut-être plus.

— Que ferait-il là-bas ? s'horrifia Saga qui sentit un poids gigantesque tomber sur sa poitrine en entendant ce nom.

Shaka ne chercha pas à cogiter. Les doigts joints, il utilisa ses pouvoirs pour se téléporter avec ses compagnons tout au sud de la Grèce ; abandonnant en même temps le chat qui devrait les attendre. Ils mirent les pieds sur une corniche qui surplombait l'océan. Les vagues étaient plus agitées qu'ordinaires, ses rouleaux s'écrasaient avec fracas sur les rochers pointus. Milo n'eut aucun mal à continuer de suivre le cosmos de Kanon, et trouvait instinctivement le chemin à suivre pour le trouver malgré la nuit ; le malheureux se trouvait enfermé dans la même cellule qui l'avait jadis tenu prisonnier durant des semaines. Autant de temps à se voir mourir et noyé à chaque marée haute, et sauvé de justesse par l'amour d'Athéna et de Poséidon alors que l'eau emplissait ses poumons. Le chevalier n'arrivait plus à garder sa tête hors de l'eau, la confusion et la terreur l'empêchaient de recouvrer ses esprits.