Les chevaliers du Zodiaque. Prométhée {TERMINE}

chapitre 27

— Je vais le chercher, déclara Milo en partant vers la grande double porte. Avec mon armure d'or, je n'aurais aucun mal à le rattraper.

— Je viens, dit Kanon.

— Non, c'est bien trop dangereux, se retourna Milo en levant sa main. Tu n'as que l'armure du dragon sur toi, tu n'as aucune chance face à une déesse. Je vais raisonner Aiolia et le ramener, ne t'en fais pas. En plus, s'il te voit, je ne suis pas sûr que ta présence arrangera les choses.

— Sois prudent, alors, soupira Kanon.

Milo fila dehors. Il allait devoir compter sur ses pouvoirs de porteur d'armure d'or pour aller par lui-même en Grèce. Il pouvait se déplacer à la vitesse de la lumière, mais il n'avait encore jamais testé cette aptitude depuis qu'il avait son masque. Normalement, les Berserkers d'or utilisaient cette méthode de déplacement que pour les urgences ou quand ils manquaient de temps pour une mission. Milo ne tarda pas à comprendre pourquoi ; il se lança en avant en pensant au lieu où il voulait se rendre. Mais aller à une si grande vitesse n'était pas simple à maitriser. Milo termina son voyage en traversant le mur du salon d'une famille à Athènes. Un couple et ses deux enfants l'observaient la bouche ouverte alors qu'ils regardaient la télévision. Milo s'excusa honteusement en voyant la nouvelle ouverture vers la route, et repartit aussi vite qu'il était entré. Lorsqu'il remit le nez dehors, il constatait qu'il n'était plus le même horaire ; au Tibet, ses amis approchaient de la fin de matinée, alors qu'ici, c'était déjà la fin de la journée. Le soleil se trouvait bas à l'horizon et le ciel prenait une couleur orangée. C'est dans cette douce lumière que Milo se mit à chercher le cosmos d'Aiolia. L'armure du phénix améliorée lui permettait d'aller presque aussi vite qu'un Berserker d'or. Du coup, le phénix venait aussi d'arriver en Grèce avec un temps de retard. Il semblait d'ailleurs mieux maitriser ce type de voyage, car il avait tout de suite réussi à trouver le sanctuaire. Le scorpion s'empressa d'aller le rejoindre avant qu'il ne s'attire des ennuis, faisant cette fois-ci attention à ne pas faire un nouveau trou dans les maisons du voisinage.

Dans le sanctuaire, Milo arriva à rejoindre Aiolia qui s'était faufilé par son passage secret sans se faire repérer. Il avait diminué son cosmos dans cette tâche pour plus de discrétion. Mais cela ne trompa pas Milo qui ressentait bien plus les énergies que les autres Berserkers. Il arriva à attraper son bras pour le stopper alors qu'il avançait le long d'un chemin dissimulé derrière des rochers et des maisons. Personne ne passait jamais ici en temps normal, ce qui rendait ce chemin de traverse idéal pour entrer et sortir du sanctuaire sans autorisation.

— Aiolia, s'il te plaît, dit Milo. Retournons à Jamir. Si ça te rend malade à ce point que la malédiction soit tournée sur Kanon, je te frapperais de nouveau pour que ça revienne vers toi.

— Tu ne comprends pas, Milo. C'est pas lui le problème, je ne le considère même pas comme une menace. C'est te voir dans cet état que je ne supporte plus. Te voir privé de dignité, de nos souvenirs ensemble, de te voir affamé et poussé à l'isolement... il est hors de question de te laisser ce masque plus longtemps.

Milo n'arriva pas à retenir la main d'Aiolia, bouleversé par ces mots. Il le regarda repartir d'un bon pas, mais le lion s'arrêta d'un coup en se retrouvant face à une maison. Il semblait se souvenir de quelque chose de grave.

— Aiolia ? fit Milo en s'approchant.

— Tu as tué mon papa ! s'éleva le cri d'une enfant.

Les deux hommes se retournèrent pour voir une minuscule petite fille se jeter vers eux. Elle avait de grands yeux verts émeraude, et des cheveux de cette même couleur qui rappelait ceux de Shun. Elle semblait pleine de tristesse et de colère, et surtouts, si jeune. Milo se disait qu'elle avait environ six ans malgré sa taille. Avec une expression tétanisée, le lion se souvenait de l'horrible mission qu'il avait dû exécuter pour Ares quelques jours plus tôt. On l'avait envoyé tuer un innocent pour tester sa loyauté envers l'institut. Il avait exécuté le père de cette petite. Son estomac lui fit mal à cause de la honte qui s'en suivit, alors que la petite se jetait sur lui pour le frapper avec ses poings.