chapitre 48

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Milo bâillait à s'en décrocher la mâchoire. Il suivait Kanon jusqu'à la plage la plus proche. Celui-ci voulait s'éloigner de tout, comme s'il ne voulait pas que leur conversation soit entendue par qui que ce soit. Pas même par les autres chevaliers d'or. Il trouva le lieu idéal pour discuter ; dans une zone encore déserte de touristes.

— Tout va bien ? demanda Milo.

Les deux avaient retiré leurs chaussures pour marcher nus pieds dans le sable. Midi approchait et le sol était déjà chauffé par les rayons du soleil. C'était plutôt agréable et le scorpion avait envie de s'allonger là pour s'endormir. Il regarda ensuite son bras couvert du tatouage de l'ambroisie ; depuis la veille, un nouveau raisin s'était coloré de noir.

— Je ne sais pas si on devrait en parler aux autres, admit Kanon. J'ai quelque chose à te dire, ça nous concerne tous les deux. Sorrento est venu me voir hier.

— Sorrento... je ne crois pas connaître cet homme, fit Milo en levant un sourcil. En quoi cela me concerne ?

— Sorrento est un des généraux de Poséidon. Je gardais le temple des mers avec lui et plusieurs autres marinas avant, tu te souviens ? Il est venu m'annoncer qu'Amphitrite est revenue au royaume pour remplacer son mari. Poséidon avait été remis dans son urne. Maintenant, c'est ta mère qui est devenue leur nouvelle souveraine.

— Ma... ma mère ? lâcha Milo en écarquillant les yeux. Où veux-tu en venir ?

— D'après Sorrento, Amphitrite souhaite te retrouver. Elle voudrait que tu reviennes auprès d'elle dans le royaume des mers, en tant que prince et chevalier de l'Euryptedia. Et ils veulent aussi que je retrouve ma place de marinas en tant que chevalier du dragon des mers. Quand nous serons tous les deux devenus divins, elle aura des projets pour nous.

— Kanon, je n'aime pas du tout cette histoire, admit Milo d'un air méfiant. Je ne connais pas du tout Amphitrite. Le peu de souvenirs que j'ai d'elle est une mère maltraitante qui m'a délaissé au point de m'abandonner aux mains d'un père sadique. Si je suis toujours vivant aujourd'hui, c'est grâce à ton frère. Je dois ma vie à Saga, pas à elle. En plus, Poséidon t'a apporté assez d'ennuis pour que l'on comprenne que cette histoire sent mauvais.

— J'ai confiance en Sorrento. Il était mon ami le plus proche pendant des années. Il a l'air de voir Amphitrite comme une déesse bienveillante, tout comme Athéna. Et quand je te vois, je me dis qu'elle ne peut pas être mauvaise pour t'avoir donné la vie.

— De toute façon, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse là-bas ? Notre place est avec nos compagnons chevaliers d'or. Je ne saurais même pas gouverner un royaume. Je sais à peine protéger le temple du scorpion. Je n'ai rien d'un souverain ; ni les ambitions ni les épaules.

— Tu mériterais tout ça, Milo. Tu mériterais de devenir le souverain des mers, et plus encore. On ignore quel avenir nous attend avec Apollon. Ta mère pourrait t'offrir la sécurité si Mü n'existait plus. Je saurais t'épauler et t'aider. Je serais même enchanté de régner sur les mers avec toi.

Milo souffla en secouant la tête. Il ne pouvait se projeter dans un tel avenir. Et il sentait également venir les ennuis à des kilomètres. Toutes ces belles promesses que Sorrento faisait à Kanon lui paraissaient plus que douteuses. Milo avait affronté bien assez de guerres saintes pour savoir que gouverner un royaume se faisait toujours avec un prix à payer.

— Excuse-moi, Milo, fit Kanon d'une voix plus basse. Tu as toujours vécu au sanctuaire, c'est normal que tu n'es pas le même enthousiasme que moi... la mer me manque. Les marinas me manquent. C'était agréable de revoir Sorrento après toutes ces années.

Les chevaliers du Zodiaque. Prométhée {TERMINE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant