Ses cheveux en bataille

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J'essaie de faire bonne figure devant les journalistes que Trevor a accueillis. Je reste assise sur mon tapis et tâche de répondre à leurs questions. Ce sont une femme et une homme, pendant qu'elle m'interroge lui note, enregistre et prend quelques photos en suivant mes réactions, pour qu'elles paraissent le plus naturel possible. Leur présence est tellement douce et rayonnante que j'arrive finalement à me détendre. Ils sont vraiment professionnels et ne font pas partie des journalistes agressifs, avides de potins et scandales. Trevor est venu s'assoir à côté de moi avant qu'on en termine. Quelques autres photos, une question rigolote et l'interview est finie. Ils repartent sans demander plus, et on respire encore mieux. Trevor fait un aller-retour dans la mini cuisine et revient avec deux bières. Il est en bas de jogging, pieds nus et un tee-shirt simple. Ça me fait bizarre de le voir habillé si simplement, sans costume, sans combinaison de conduite. Il doit sortir de la douche car il a les cheveux autant en bataille, que lorsqu'il retire son casque.

Ohoh stop !! Depuis quand est-ce que je m'intéresse à ce genre de choses, de détails. Je ne vais même pas engager la conversation, si c'est ce qu'il attend. Je me contente simplement de siroter ma bière, puis je m'enferme dans ma chambre. Allongée sur le lit, je regarde le plafond et je ne pense plus à rien. Le temps passe, la luminosité de la chambre baisse et je suis toujours entrain de fixer le plafond. Il doit être 20h30.

Je n'ai pas senti le moment où j'ai sombré dans le sommeil, ni le moment où j'ai eu froid et que je me suis couverte. Cela reste un mystère et le jour qui se lève ne me laissera pas le temps d'y penser.

Une fois dans la mini cuisine de la suite, je prends plusieurs fruits dont beaucoup sont exotiques et m'en fait une salade, avec une infusion menthe-réglisse. Je me fais aussi un bol de céréales, avec un yaourt, du miel et du beurre de cacahouète. Je suis étonnée de tout ce qu'on peut trouver dans une suite comme celle-ci. Je savoure le levé du jour, les jambes en tailleur sur le canapé. La porte de Trevor s'ouvre et il en sort les yeux encore fermés, comme un jeune ours mal léché. Ca me fait sourire. Bien sûr, c'est un sourire intérieur, je ne montre rien. Il marmonne un "bonjour" et part déjeuner. Quelques minutes plus tard, j'ai rangé mes affaires et mes pas se dirigent vers la douche. L'eau bien chaude coule sur ma peau, me remodèle comme elle le peut, comme elle le veut.

Je commence à m'activer quand je vois l'heure qui tourne et s'approche de 9h30. Je prends les choses en main et décide de partir en direction du salon de l'automobile pour lequel nous sommes venus. J'attrape mes clés et crie au passage à Trevor « Bouge ton cul ! Je pars dans cinq minutes avec ou sans toi ». Je sais, je ne suis pas très fine dans mes manières, mais cela fait partie de mon bouclier.

Après un court trajet, trop rapide car je n'ai pas profité de ma voiture, on est sous les feux des projecteurs. A peine sortis de la voiture, les flashs crépitent, je ne supporte déjà plus ça. Je défais mes cheveux et mon haut crème assorti à la cravate de Trevor blouse avec une légère brise. Oui nous sommes assortis comme un couple de petits vieux, parce que très cher papa a demandé à des stylistes de nous faire une tenue spéciale. Nous sommes à peine arrivés que j'en ai déjà assez de faire acte de présence.

Trévor fait le tour de la voiture, et vient me pousser vers l'entrée de la salle des expositions d'une main dans mon dos. Je frissonne, je ne supporte pas que l'on me touche comme ça, mais je souris et fait bonne figure. Il ne faut pas décevoir Ennox.

On vadrouille dans le salon, je regarde les voitures, les nouvelles tenues imaginées par les maîtres des nouvelles technologies. Les flashs suivent nos pas, nos mouvements. On se dirige enfin vers le stand attribué à l'écurie. Je me crispe au moment même où Trévor pose sa main sur ma taille, les photographes s'en délectent. Trévor aussi. Je joue le jeu n'ayant pas vraiment le choix. Il en profite pour se tenir plus près de moi. J'imagine déjà les titres de demain, cela me désespère ...

J'essaie de tenir le plus longtemps possible, mais il reste trop près de moi. Je décide de l'entraîner à l'écart. Il sourit de plus belle. 

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