Coquelicots

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Quelques heures plus tard, dans le taxi qui nous mène vers l'extérieur d'Aix-en-Provence, je me tends un peu à l'approche de mon rendez-vous avec Lugart.

A notre arrivée près d'une propriété, la voiture s'arrête devant un portail qui s'ouvre sur une allée bordée d'oliviers (en fleurs et auxquels je suis allergique), c'est la fameuse Déborah qui nous accueille. Je suis super heureuse de voir sa tête si tôt ! Trévor en véritable gentleman me tend la main pour m'aider à sortir de la voiture avant de saluer Déborah qui attend avec le sourire.

DEBORAH : J'espère que vous avez fait bon voyage. Je vais aller droit au but, Gabriella, Monsieur Lugart vous attend dans une heure pour un dîner derrière la propriété, je vais vous montrez vos deux chambres conformément aux attentes de Monsieur.

Elle tourne les talons est se dirige déjà vers la porte principale de la villa, il faut limite courir après elle pour la rattraper avec nos bagages. On n'a même pas le temps de regarder la déco de la villa qu'on se retrouve face à une première porte avec un coquelicot accroché. Celle-ci sera ma chambre, contente d'avoir ma fleur préférée comme signe de repaire, et celle de Trévor est une porte plus loin. Il y a entre les deux chambres une salle de bain, que je m'empresse d'investir une fois la secrétaire partie, après avoir passé la main sur le bras de Trévor. Je prends une douche pour tenter de calmer le stress qui m'envahit, l'eau fait toujours des miracles. Je ne me sèche pas les cheveux, je ne me maquille pas, je me contente simplement de mettre ma petite robe noire au revers blanc offerte par mes parents plus jeunes.

Une fois prête je m'avance vers l'arrière du terrain où une table est installée avec un bouquet champêtre, dont des coquelicots, en son centre et une bouteille de champagne dans des glaçons. Je ne m'assois pas préférant flâner dans la douceur d'une fin de journée chaude. J'ai bien fait de pas avoir mis mes talons mais des baskets, le terrain change lorsque je m'éloigne un peu plus vers le fond de la propriété automatiquement attiré par des coquelicots par-ci par-là, avec un brin de thym et quelques pieds de lavande sauvage et de romarin. Les odeurs de chez moi... Un certain moment passe avant que quelqu'un m'appelle et me demande de prendre place à table. Je me retourne, avance avant de m'arrêter net quand je ne suis qu'à un mètre d'un homme grand, blond à la mâchoire carrée, aux yeux d'un bleu clair, un bleu ciel. Un bleu d'eau que je refuse de reconnaître. Je secoue la tête, tentant de me sortir de la tête un de mes fantômes. Je me compose un sourire, et tend la main à mon hôte. Cette main, cette chaleur, je veux tout nier. Ce contact ... je ne voulais l'oublier. Tout oublier. 

Notre amour a grandiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant