Charmant vieillard assis au soleil,
Tu regardes passer les gens
Comme dans ton corur tu vois passer les ans.
Cher grand-père qui ne demande qu'à mourir,
Est-ce la méchanceté de ce monde qui te pousse ?
Tu ne comprendras jamais pourquoi ici-bas
La seule préoccupation des hommes est de s'entretuer.
Est-ce tellement leur faute ?
Depuis qu'Adam et Ève furent chassés du paradis,
Nous subissons toutes les conséquences de cet acte.
Mais toi, grand-père, as-tu vraiment le droit de te plaindre ?
Tu as vu le soleil se lever à l'horizon, Tu as vu la fleur s'épanouir à la lumière,
Tu as vu le crépuscule bercer tes illusions,
Maintenant pour toi tombe la nuit. Quant à moi je me réveille seulement à la vie,
Et la lumière et le crépuscule me font croire
A la bonté encore possible dans ce monde.Montpellier, le 16 janvier 1956.
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COUPS DE PILON
PoetryIl est rare que s'allient la maîtrise du verbe et la profondeur de l'émotion, que s'accordent la distance et le don. Et cette harmonie paradoxale le meilleur se révèle. La parole de David Diop témoigne de ce lieu admirable et difficile. David...