Citation spéciale de Kyra : "L'abus d'alcool est dangereux pour la santé mais je m'en fous je suis déjà malade, enfoiré !"
Je grogne à la sonnerie de mon portable, enfermée dans le noir, un filtre de lumière passe à travers les volets. Étendue en petite culotte sur mon canapé, je passe ma main sur mes tempes qui me martèlent, du coin de l'œil je trouve des bouteilles vides sur la table. Putain j'ai même pas rangé... je n'essaye même pas de me remémorer ma soirée, incapable de réfléchir avec ce mal de crâne et cette chaleur. On dépasse l'automne et pourtant on se croirait en pleins mois d'août. Foutu réchauffement climatique.
Je pousse un soupir et me résigne à répondre, à peine je décroche que je regrette déjà mon geste. Je lève les yeux aux ciel, derrière l'écran sa voix me beugle dessus.
- Kyra ! Qu'est ce tu branles bon sang ?! Tu es censée être au bureau depuis déjà deux heures ! Le boulot va pas se faire tout seul !
- Sans blague, je réponds sarcastique.
- T'as dix minutes pour ramener ton gros cul ici.
- Merci pour le compliment, Caleb.
Mon pouce raccroche de lui même et pour la deuxième fois de la journée : je soupire. Désespérée, je balaye mon studio du regard, un jour, je dis bien un jour, il faudra que je range. J'esquive les fringues et les bouteilles jonchant le sol puis enfile un vieux jogging gris et le sweat le plus ample que je puisse avoir. J'attache ma tignasse épaisse et frisée en un chignon rapide, le résultat est... médiocre. Je fouille la pièce du regard à la recherche de mes écouteurs. Une fois trouvés derrière un coussin, je sors de chez moi.
Capuche et musique à fond, d'un pas lascif je déambule à travers Brooklyn. Pour les grands fans de la magnifique ville qu'est New York, vous seriez déçus de connaître mon quartier qui n'a rien à envier avec ces clichés de la vie américaine. Ici, tout est authentique, la vrai vie, pas de prince charmant, pas de job de rêve et encore moins de grands hôtels, juste une odeur de pisse qui embaume les ruelles. C'est Brooklyn. Des vieux brownstones, des gamins qui jouent au ballons, des ados qui se battent et des trafics de drogues. Je rabats ma capuche devant mes yeux puis passe sur le grand pond, où, chaque heures et chaque minutes de la journée, passent et repassent des centaines de touristes. Il me faut encore quelques instants pour parvenir à mon lieu de travail.
J'ai des frissons chaque fois que je traverse le quartier des affaires, ces bâtiments a l'allure de tour immense ont tendances à me donner le vertige. Malgré mon retard, je prends le temps pour apprécier la luxure de ce quartier. Des décorations de Noël et des panneaux de Santa Claus illuminent la ville. Bruyante et animée, New York ne s'arrête jamais. Les taxis jaunes hurlent, klaxonnent et s'excitent dans toute l'Avenue. L'odeur grasse des stands de hot dog et des cafés me chatouillent les narines et réveillent mon estomac. Je jette un dernier regard aux immenses affiches publicitaires placardées un peu partout. Sur une d'entre elle je lis en gros « Lancement de la nouvelle IconSmart, de Marlon Colling ». J'imagine que comme toutes les femmes du monde ; je ne regarde que Lui sur l'affiche et non le nouveau portable révolutionnaire. L'homme parasitant tous New York n'est ni plus ni moins que le célèbre richissime : Marlon Colling. La photo est tirée en noir et blanc, il apparaît alors comme au beau milieu d'un comte de fée : chemise blanche, sourire angélique, et ce regard unique. L'incarnation du célibataire sexy et fortuné. On le dit diabolique, un véritable débauché, séducteur et égoïste. Je ne saurai dire combien d'article j'ai lu à son propos, numéro un des ventes. Je suis brusquement sortie de ma rêverie lorsque ma musique se stoppe remplacée par un nouvel appel. Sans surprise, je décroche à Caleb.
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~ Nuit d'éclat ~
Kısa HikayeL'une sort du fin fond des quartiers de Brooklyn, l'autre habite en haut d'une tour newyorkaise. Et pourtant, le temps d'une nuit leur vie se sont entrelacée comme ils n'auraient jamais put l'imaginer. Scandale, désir, coup d'éclat. Je vous laisse...