Suricate - Osasuna

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Os écrit sur une chanson
Les paroles venant de la chanson sont en italique 

"Reste encore", disait Rintarou, aux premières lueurs de l'aube, lorsque Osamu quittait ses bras pour rentrer chez lui, heureusement juste quelques maisons plus loin, avant que leurs parents ne se réveillent.

"Reste encore", disait Rintarou quand à l'entente de la cloche, Osamu quittait le toit du lycée pour retourner en cours.

"Reste encore", disait Rintarou à chaque fois qu'Osamu devait quitter son champ de vision.

Et en réponse, Osamu chuchotait. "Tu sais que je dois y aller", "je reviens bientôt", "t'en fait pas".

"Je t'aime", disait Osamu quand ils étaient collé l'un contre l'autre, protéger des regards extérieurs par les bienveillantes couvertures.

"Je t'aime", disait Osamu quand Rintarou lui parlait des anachronismes dans le dernier film vu.

Et Rintarou ne répondait pas.

"Rintarou, je t'aime."

Et Rintarou ne répondait rien.

"Dit le en retour."

"Je peux pas."

"Pourquoi pas ?"

"Parce que si je commence à le dire, un jour je devrai dire que ce n'est plus le cas. Et ce jour-là, tu auras mal à cause de moi."

"Oui, mais entre les deux je serai heureux."

Et Rintarou ne répondait pas.

Car Rintarou savait qu'un jour où l'autre il allait se lasser d'Osamu. Tout comme il s'était lassé de la poterie, du baseball, de son anime préféré, ou même de sa propre ville natale.

Peu importe à quel point Osamu était la seule chose à laquelle Rintarou pensait toute la journée, peu importe à quel point leurs moments partagés le rendait heureux, à quel point les lèvres d'Osamu étaient douces, peu importe à quel point il aimait Osamu, un jour il s'en lassera.

Car Rintarou s'était toujours lassé de tout, pourquoi ça s'arrêterait ?

"Rin. Je t'aime."

Et Rintarou baissait les yeux, honteux.

Rintarou avait un jour était confronté par Atsumu.

A la fin des cours Rintarou voulait retrouver Osamu pour rentrer en lui tenant la main. Mais c'était le mauvais Miya qui lui avait attrapé le poignet, et l'amenait au-delà de l'entrée du lycée, bombée.

"Arrête ce que tu fais à 'Samu."

Il avait parlé sans hausser la voix, c'était tellement sérieux venant de lui que Rintarou s'était senti mal à l'aise.

Il avait fait des reproches à Rintarou. Il lui avait reproché de faire du mal à Osamu, de jouer avec lui.

Mais ça n'avait rien d'un jeu, autant donné qu'aucun des deux ne s'amusait.

--

"Rin, je t'aime."

Et il ne disait rien...

"Rin, dit le moi."

... Car c'était tellement plus simple de ne jamais faire de promesses.

"Rin, si je m'en vais, je n'reviens pas."

Car Rintarou n'avait jamais réussi à tenir la moindre promesse.

 Il avait perdu son meilleur ami à cause de promesses, il était détesté par sa sœur à cause d'une promesse, ses parents étaient tristes à cause d'une promesse. Alors, tant qu'à décevoir et porter malheur, à quoi bon faire semblant que ça ira.

"S'te plaît," murmurait Rintarou, tenant faiblement le bras d'Osamu.

"S'te plaît, ne bouge pas," le vent était froid, mais Rintarou voulait penser qu'être collé l'un à l'autre empêcherait le vent de les mutiler.

"Rin, j'en ai marre."

"Je resterai devant toi..." Il ne voulait pas en avoir marre, car c'était tout ce qu'il avait.

"...et je serai toujours là pour toi, ton cœur et ta voix."

Osamu hésitait, mais céda. Il cédait toujours à Rintarou.

Ils étaient de nouveau ensemble, collés, seuls contre le vent et les ombres. Dans les bras l'un de l'autre, Osamu avait ses lèvres contre le cou de Rintarou, et n'avait pas besoin de plus qu'un murmure.

"Tu m'as brûlé, tu m'as marqué, au fer rouge, à l'encre pourpre..."

"Oublie-moi, je t'en prie, Rintarou."

Rintarou s'était douté que ça ne durerait pas après le dernier jour à être camarades de classes et coéquipiers.

"Ne rêve plus jamais de moi."

Il le savait. Mais ça lui faisait quand même du mal d'être face à ce qu'il savait depuis longtemps inévitable.

"Assieds-toi, ne pense plus à mes esprits tombés des nues"

Rintarou ne voulait pas parler, et il voulait qu'Osamu arrête de parler et qu'ils fassent semblant de rien. Qu'ils fassent semblant de se quitter comme tous les jours ils l'avaient fait, et de s'imaginer qu'ils se reverraient le lendemain.

"Contemple avec ressentiment..."

Rintarou ne regardait pas Osamu, qui, lui, essayait tant bien que mal de croiser son regard, une dernière fois au moins.

"...Ton abri gris, mon cœur sans vie."

Et Rintarou ne répondait pas.

Recueil d'os HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant