On aboie en silence

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TW drogue, mort
Inspiré d'une chanson


Samu.

On avait huit ans, quand papa et maman nous ont dit que c'est moi l'aîné, d'une heure-quatre, mais l'aîné.

J'ai passé les jours suivants à te dire de m'appeler grand frère, et on n'a pas arrêter de se battre à cause de ça. Je disait fièrement que vu que je suis

Pas longtemps plus tard, tu as eu ta première crise. Tu es soudainement descendu au salon, tu étais paniqué, en pleurs et tu peinais à nous raconter ce qu'il se passait. Tu étais terrorisé.

Alors on est tous allés aux urgences, maman conduisait et papa et moi on essayait de te parler, de te calmer, d'aider pour n'importe quoi.

Au bout d'une heure, le docteur est revenu et nous à dit que tu n'étais pas malade, du moins pas comme la plupart des gens qui vont aux urgences un dimanche. Il a dit que le problème c'est ton cerveau. Ton cerveau qui marche différemment, qui dysfonctionne. Il a dit qu'il n'y à pas de remède, pas d'opérations pour ça, et même s'il existe quelques cachets pour t'aider, ta seule option est d'apprendre à vivre avec.

Papa et maman ont pleuré, et moi aussi je voulais pleurer, car j'étais triste pour toi, j'avais peur pour toi. Mais j'ai vu comment tu regardais papa et maman, avec honte et douloureux, alors j'ai retenu mes larmes. Parce que tu n'en avais pas besoin.

Parce que je t'aimais plus que je n'ai jamais aimé personne.

J'ai doucement compris des choses. J'ai compris comment agir quand tu regardes dans ce qui me semble vide ou quand tu écoutes des choses qui ne sont dites qu'à toi, ou bien que faire quand tu n'arrive plus à former de phrase cohérente ou que tu oublie de prendre soin de toi-même.

Doucement, on a arrêté de te traiter comme une petite chose fragile qui fonctionne mal, papa à recommencer à te gronder comme à moi et maman à arrêter de s'inquiéter de chacune de tes actions. Je pense que ça t'as soulagé, de voir que malgré tout, tu restait un petit garçon comme les autres.

Moi je m'étais fait la promesse de te protéger, d'être sûr que rien ne t'arrive, car j'était ton grand frère.

Et un jour tu as eu une crise pendant l'entrainement. Je ne sais pas ce que tu as pu voir ou entendre, mais dans tous les cas je suis désolé que tu ais eu à voir ou entendre ça. Tu pleurais, tremblait et était terrifié.

Alors je t'ai pris dans mes bras, tu hurlais et essayais de me repousser. Je savais que tu était incapable de me reconnaitre, alors je me suis contenter d'attendre. Je t'ai caressé les cheveux, bercé et murmuré les mots les plus rassurants que j'ai pu trouver jusqu'à ce que tu te calmes.

Parce que je t'aimais plus que je n'ai jamais aimé personne, comme la prunelle de mes yeux.

Le lendemain, tu avais annoncé que tu ne reviendrais pas à l'entraînement. Tu étais persuadé que tu avais causé trop de gêne et que ce serait plus simple pour tout le monde si tu rentrerais directement à la maison après les cours.

Au final je t'ai convaincu de revenir, juste une dernière fois. Et je pense que ça t'as rassuré de voir que les gars ne te traitaient pas différemment qu'avant, parce que tu ne m'a pas re parlé d'arrêter le club.

Et un jour, l'hôpital nous a appelé, après qu'un ami à toi ait appelé les urgences au milieu de la nuit.

C'est ce jour là qu'on m'a dit que ton cerveau te rend beaucoup plus facilement sujet à la dépression, à l'anxiété, aux envies et tentatives suicidaires, aux TOCs, à l'isolation, à de diverses problèmes de santé, aux abus d'alcool, de drogue, et autres comportement d'auto destruction.

Recueil d'os HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant