Eddie était tranquillement assis sur une chaise pendant que Tony comptait l'argent pour la énième fois. Il n'y avait aucun doute. C'était bel et bien un million en liquide qu'il avait sous les mains. Les yeux du dealer n'avaient jamais autant brillé. Depuis qu'il avait monté cette "affaire", jamais au grand jamais quelqu'un n'avait payé autant en une fois.
"- Qu'est-ce qui s'est passé avec Corbin? Pourquoi est-ce qu'il a doublé la mise?
- Cet argent représente la taille de son égo, répondit Eddie. Il a pas supporté d'être considéré moins que ce qu'il pense être. D'ailleurs ça me rappelle quelqu'un."
Tony se rendit bien compte qu'Eddie faisait allusion à lui. Et en n'importe quelle autre circonstance, il lui aurait brisé un doigt ou deux pour lui faire ravaler son audace. Mais sur le moment, les dizaines de billets de cents sur sa table lui donnaient tout le self-contrôle dont il avait besoin.
"- Putain, j'arrive toujours pas y croire, dit Tony en passant une main sur son crâne rasé."
Il s'avança ensuite où Eddie était assis et lui donna une tape à l'épaule.
"- Tu vois, j'ai bien fait de te mettre sur le coup. C'est passé crème, comme je te l'avais dit.
- C'est pas "passé crème" Tony. On a bien failli y laisser notre peau."
Le regard d'Eddie reflétait toute sa frustration. Il secoua son épaule de façon à ce que la main de Tony n'y soit plus. Il croisa les bras et fixa le sol. Tony se tourna alors vers Marcus à la recherche d'explications. Le chauffeur, qui était contre la porte, lui fit part de leur petite aventure.
"- Corbin nous a réservé un sacré accueil. En moins de cinq minutes, ses hommes pointaient déjà des flingues sur nous. Heureusement le p'tit Eddie a su l'embrouiller avec son discours.
- Et je peux savoir ce que tu lui as dit? demanda Tony à Eddie."
Le jeune garçon se leva de sa chaise. Il remit correctement sa veste avant de répondre.
"- Que tu lui livreras le triple de ce qu'il a commandé s'il y met le prix.
- Tu as perdu la tête?! Cette commande a presque vidé notre stock. Comment ça le triple?
- Ouais bah, la seule chose qui m'intéressait c'était de ne pas me faire buter. J'ai dit ce qu'il fallait pour ça. À toi de te débrouiller pour trouver la drogue."
Il fit demi-tour et alla vers la porte. Avant qu'il ne puisse l'ouvrir, le bras de Marcus se posa sur son torse, l'empêchant d'avancer. Eddie ne se retourna pas. Mais les paroles de Tony ne lui échappèrent tout de même pas.
"- ON va se débrouiller pour trouver la drogue. Tu es dedans aussi profond que moi désormais Rojas."
Les jours passèrent plutôt rapidement après ça. Très vite, ce fût le week-end. Ce qui voulait dire qu'Eddie devait aller voir le docteur Martin. Cependant, parler de ce qu'il ressentait était la dernière chose qu'il avait envie de faire. Il se sentait dépassé. Tony ne plaisantait pas quand il lui avait dit qu'il serait plus impliqué. Marcus et lui avaient fait trois livraisons en l'espace de quelques jours. Et ils en avaient pas mal d'autres de prévues. Le mot avait vite circulé que Tony était le nouveau fournisseur d'un type plein aux as. Ce qui en d'autres termes voulait dire qu'il avait de la qualité supérieure niveau marchandise. En moins de quarante-huit heures, les commandes s'étaient multipliées. Donc voilà, avec tout ce qui se passait avec le gang, Eddie n'avait franchement pas le temps de se poser deux heures pour discuter de tout ce qui n'allait pas dans sa tête.
Il était en train de jouer en ligne, un casque sur les oreilles, quand il vit du coin de l'œil Joe sortir de la douche. Le brun passa ensuite près de vingt minutes, nu comme un ver devant son armoire, à décider de ce qu'il allait mettre.

VOUS LISEZ
Eddie, my boyfriend [BxB]
RomanceEddie Rojas n'est pas un adolescent comme les autres. Quand ceux de son âge sont préoccupés par leurs notes en classe, leurs parents, leurs amis, leur vie amoureuse ou encore leur style vestimentaire, lui ne pourrait pas s'en foutre davantage. Et po...