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- Ellipse du trajet -

Nous arrivons rapidement dans le centre-ville de Palerme, et la voiture finit finalement sa course devant chez moi. Je sors avec l'aide d'Harry, et je m'appuie sur lui le temps que les gardes du corps sortent nos affaires. Puis ils partent direction un hôtel du centre, et moi je rentre directement chez mes parents. Je passe la porte, et bien sûr celle-ci n'est pas fermée, les lumières sont encore allumées, et j'entends du bruit venant du salon.

J'enlève mes chaussures pour que ce soit un peu plus facile de faire semblant que tout va bien, et nous laissons les affaires en bas pour monter. Je m'appuie sur le mur et sur Harry, avant d'arriver à l'étage. C'est là que je vois ma mère, seule, sur le canapé, regardant dans ma direction, je pense en entendant du bruit.

Moi: salut maman...

Maman: oh ma chérie...

Elle se lève et vient me prendre dans ses bras, me faisant grimacer de douleur parce qu'elle n'est pas très délicate, mais je ne peux pas lui en vouloir.

Moi: je suis désolée de ne pas t'avoir répondu plutôt je-

Maman: ce n'est pas grave chérie, tu es là maintenant c'est ce qui compte.

Je sens qu'elle relève la tête, signe qu'elle a remarqué Harry, donc on se sépare.

Maman: pourquoi as-tu pris Harry avec toi ?

Moi: euh-

Maman: pas que je ne l'aime pas, mais il ne va pas vraiment apprécier l'ambiance de la maison.

Moi: il est venu nous soutenir...

Elle me sourit tristement, et vient embrasser mon ami en lui disant bonjour. Il lui répond avec ce même petit sourire désolé, puis remonte les valises.

Maman: ta sœur et ton frère sont couchés, lui fait des cauchemars depuis le drame, et elle, elle ne parle pas...

Moi: je vais y aller.

Je monte directement, essayant de paraître le plus naturelle possible malgré la douleur, et m'arrête au premier étage à la chambre de mon petit frère. Je pousse doucement la porte, et le vois, il dort plutôt paisiblement, alors je sourie à cette vue, et referme la porte, avant de monter à notre chambre, toujours avec difficulté. Je passe de même doucement la porte et fait le tour de la pièce du regard. Tout est éteint, je vois simplement, ma sœur, allongée sous sa couverture, dos à la porte, des écouteurs dans les oreilles. Je m'approche d'elle, et m'agenouille devant, elle me remarque, et moi je remarque les larmes qui inondent son beau visage ainsi que son oreiller. Ça doit faire un bon moment qu'elle est comme ça. Elle pleure de plus belle en me voyant, avant de se redresser et de se jeter à mon cou comme son dernier espoir. Je peux entendre dans ses oreilles Look After You de The Fray passer. C'est une chanson qu'on aimait beaucoup chanter tous les trois avec notre père quand nous étions plus jeunes, avant que je parte. Il aimait le groupe, les chansons, et nous aussi, alors nous chantions ensemble.

Moi: ça va aller chouchou, je suis là maintenant...

Paola: pourquoi il a fallut que ce soit lui...

Moi: je ne sais pas... C'est la vie qui en a décidé ainsi... Tu sais, on ne fait pas toujours ce qu'on veut, et on est souvent rattrapé par la réalité. Le monde est cruel. Les gens sont bêtes. On y peut rien, c'est comme ça.

Paola: je hais la vie. C'est de la merde. Ça sert à rien de vivre si c'est comme ça !

Moi: oh non. Non. Écoute moi bien.

Poison {Larry Stylinson}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant