Baby-Sitting

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   On roule dans le calme jusqu'à la maison et je commence à m'inquiéter. Lyvia avait l'air si heureuse en sortant de l'école et maintenant elle ne sourit pas et ne dit plus un mot.

" Qu'est-ce qui se passe ma puce? Je demande en me garant.
- Il t'a fait mal hier soir hein. Ce n'est même pas une question et ça me fait mal au cœur de voir ça.
- Je vais bien Lyvia. J'essaie de la rassurer mais une larme roule sur sa joue.
- Tu as fait une grimace, tu es blessée. Pourquoi il nous aime pas? Elle se met à pleurer et je me retiens de faire de même.
- Lyvia tu ne dois pas t'inquiéter pour moi. Papa... Le mot m'écorche la bouche tellement il ne lui convient pas. Il est malade mais moi je suis là et je serai toujours là. Je la rassure et elle renifle.
- Je voudrais partir et ne plus jamais le voir. Vivre avec toi comme une famille, comme Isabella. Dit-elle tristement.
- Je te promets que ce jour arrivera et en attendant tu n'as pas à avoir peur, il ne t'arrivera jamais de mal si je suis là. Je lui promets et elle essuie ses yeux.
- Plus qu'un dodo. Elle soupire en détachant sa ceinture de sécurité."

   Je sors de la voiture et me dirige vers la porte d'entrée mais me fige devant en entendant un bruit de verre cassé et mon père gueuler tout seul. Il est ivre et en plus il est énervé. Je me tourne vers ma sœur dont les larmes coulent sur ses joues.

" Écoute moi Lyvia, je veux que tu restes cachée derrière moi et ensuite tu cours te cacher dans ma chambre sans faire de bruit. Tu ne sors pas de ma chambre, compris? Je demande en me mettant à sa hauteur mais elle secoue la tête.
- Viens avec moi. Dit elle d'une toute petite voix alors que j'essuie ses joues.
- Je te rejoins juste après. Je vais lui parler d'accord. Dis-je alors qu'elle acquiesce."

   J'ouvre doucement la porte de l'appartement, essayant de ne pas faire de bruit et de savoir s'il est dans la cuisine ou dans le salon pour que Lyvia aille se mettre en sécurité. Dos à nous, je fais signe à Lyvia de filer vers ma chambre avant qu'il se retourne.

" C'est à c't'heure là qu'tu rentres? Il bégaye en venant vers moi.
- Tu veux que j'aille te chercher un nouveau verre? Je demande doucement, essayant de le calmer.
- Fais ça. Qu'tu serves à queque chose. La bouffe, j'faim! Il beugle alors que je file à la cuisine."

   Je lui ramène son verre de whisky avec un somnifère dedans et une pizza alors qu'il se vautre sur le canapé. Il mange une part puis fait un cul sec avec son verre. Je patiente depuis la cuisine, préparant un vrai repas à Lyvia et lorsque je termine, il ronfle comme un porc.

" J'espère que ça finira par te tuer John. Je marmonne en mettant la table. LYVIA A TABLE! Je crie et elle arrive doucement.
- Il dort? Elle demande doucement.
- Tu n'as rien à craindre, il est très fatigué. On peut manger tranquillement. Je réponds en souriant."

   Puisque notre géniteur ne risque pas de se réveiller, l'ambiance à table est génial, Lyvia me raconte sa journée puis je l'aide à faire ses devoirs avant qu'elle aille se coucher dans mon lit.

   Je profite du calme de la maison pour préparer le sac de Lyvia pour le week end et je le mets directement dans la voiture. Je suis exténuée puisque j'ai mal dormi à cause de la douleur mais comme le calmant va faire effet plusieurs heures, je profite de la sérénité pour revoir mes cours en vu des prochaines devoirs avant d'aller me démaquiller.

   Debout et nue face au miroir, les marques de la veille sur mon bras et ma gorge sont devenues violettes et on peut discerner sans mal la forme des doigts sans compter l'hématome sur mon abdomen. Il finira par me tuer si je ne trouve pas un moyen de nous sortir Lyvia et moi de ce bordel et alors il s'en prendra à elle. Rien que cette idée me donne la nausée, je me suis faite et pire que tout, j'ai fait la promesse à ma sœur que jamais il ne lèverai la main sur elle et j'ai bien l'intention de tenir cette promesse.

   Parfois je me dis qu'appeler les flics serai la solution la plus rapide mais ils m'éloigneront de ma sœur et ça ce n'est pas envisageable, pas après tout ce qu'on a vécu. Je lui ai promis de toujours être là pour elle et l'idée de la perdre et que l'état l'envoie dans le système me révolte.

   Ma seule option est d'attendre, de trouver de l'argent et de fuir au plus vite ou alors tenir le coup et protéger ma sœur jusqu'à ce que j'ai la majorité et ensuite prévenir les flics pour foutre ce connard en taule tout en récupérant la garde de ma sœur et ne pas risquer d'être séparée d'elle.

   Je soupire et secoue la tête, il faut que je dorme pour reprendre des forces. J'enfile mon pyjama, avale un antidouleur puis rejoins ma sœur sans faire de bruit pour ne pas risquer de la réveiller.

   Par chance le lendemain je me réveille quelques minutes avant mon réveil, je le désactive et file prendre ma douche. Comme la veille, je masque les marques avec du maquillage et un gilet. Je retourne dans ma chambre et me prépare rapidement un sac pour le week-end que je descends à la voiture avant de réveiller ma sœur pour qu'elle aille se doucher.

   Je prépare son bol de céréales quand mon père arrive dans la cuisine, sobre.

" Ma chérie, je suis désolée pour hier j'avais trop bu. Je t'aime tu sais, je t'aurais jamais fait de mal volontairement."

   Il continue de se confondre en excuse comme à chaque fois qu'il est sobre et comme à chaque fois, il me promet qu'il ne recommencera jamais mais je ne suis pas dupe, il est alcoolique et complètement taré et dès la semaine prochaine je vais en prendre plein la gueule.
   Lyvia descend et le dévisage alors qu'il s'intéresse à ce qu'elle a fait à l'école. Elle répond en restant méfiante et en mangeant son petit déjeuner avant que j'affirme qu'on doit y aller pour ne pas être en retard à l'école.