Baby-Sitting

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   Cela fait deux semaines que je bosse pour les Powell et le moins que l'on puisse dire c'est qu'Isabella et Lyvia sont inséparables depuis qu'elles se connaissent. Je suis tellement contente pour ma petite sœur qui pour la première fois de sa vie, arrive à s'amuser et à rire comme le font tous les enfants de son âge.

   De mon coté, c'est une autre histoire. Je le savais, avoir découché pendant trois jours entiers n'a pas du tout fait plaisir à mon paternel qui me l'a fait payer chère.

   Kol lui, est fidèle à lui-même ce qui veut dire qu'il est toujours aussi lunatique. D'un côté c'est l'enfer, il cherche tous les moyens possibles et imaginables pour me faire péter un plomb et d'un autre, il devient sérieux, soucieux et pensif et se transforme en mec mystérieux qui réfléchit mais reste muet.
   Et il faut se le dire, bien que la première version soit casse-couille et insupportable, la deuxième est pire. J'ai l'impression d'être un sujet de recherche et c'est vraiment mon pire cauchemar. Personne ne doit savoir.

   D'ailleurs en parlant de lui, je viens d'arriver à la maison Powell après avoir été chercher les filles à l'école. On s'installe pour le goûter et les devoirs et une fois terminés, les filles décident d'aller jouer dans le jardin.

" Ce week-end j'organise une pool party pour mon anniv, ma mère est ok. Déclare Kol alors que je soupire.
- Encore une fête? Je demande en croisant les bras.
- Tu pourras nous rejoindre, j'adorerais te voir en bikini. Il répond avec un sourire charmeur.
- Même pas dans tes rêves les plus fous Kol, il neigera en enfer avant que ça n'arrive. Je réponds et il me fixe."

   Et le voilà qui reprend son air songeur en me détaillant du regard. On dirait clairement un psychopathe quand il fait ça. On est jeudi soir et normalement, Allyson ne devrait plus tarder à rentrer. Cette semaine a été pas mal mouvementée, j'ai dormi ici lundi et mardi, mercredi je suis rentrée mais mon géniteur dormait déjà donc pour lui ça fait une semaine qu'il ne m'a pas vu, ça va être super.

   Un mauvais pressentiment me gagne, une boule se forme dans mon ventre et je sens que cette soirée va mal finir. Je ne connais que trop bien cette sensation, mon corps ne se trompe jamais dans ces cas là. Alors que Kol me parle mais que je ne l'écoute pas, c'est le grincement des pneus sur les graviers qui me ramène à moi. Allyson fait son entrée quelques minutes plus tard et les filles courent vers elle.

" MAMAN ! Crie Isabella en se jetant dans ses bras.
- Bonjour ma chérie, tu vas bien? Lui demande sa mère.
- Dis maman, est-ce que Lyvia peut dormir à la maison ce soir pour qu'on regarde la fin de Ratatouille? Elle demande avec une bouille tellement adorable que je connais déjà la réponse.
- Moi je suis d'accord, il faut voir avec Callyope. Répond Allyson en se tournant vers moi.
- Aucun soucis. Je les récupérerai demain soir. Je réponds avec un grand sourire."

   Je dis au revoir à ma sœur et je peux voir dans ses yeux qu'elle aurait préféré que je reste. Je suis certaine qu'elle aussi l'a ressenti, cette angoisse qui grandit. C'est avec un poids en moins sur les épaules que j'arrive devant notre appartement, peu importe ce qui se passera quand je passerai cette porte, Lyvia ne sera pas là pour voir ça.

   Je coupe le contact et tous mes gestes se font plus lents, j'aurais dû aller à l'hôtel mais je ne peux pas repousser l'inévitable éternellement alors je sors de la voiture et entre dans l'appartement. Autant que Lyvia ne soit pas là pour voir ça.

   Tout est calme à l'intérieur, il n'est pas là. Je pousse un soupir de soulagement qui est de courte durée puisque dix minutes plus tard, la porte d'entrée frappe contre le mur et deux voix alcoolisées résonnent dans le hall et je peux entendre qu'ils parlent de moi.

" Une semaine que ma connasse de fille n'est pas rentrée! S'exclame mon paternel.
- A c't'age là, ça pense qu'à baiser, faut leur apprendre les bonnes manières. Répond l'autre homme tout aussi bourré."

   Ils continuent de parler mais je ne les écoute pas, je reste dans ma chambre dans l'espoir que mon géniteur ne vienne pas jusqu'ici en pensant que j'ai découché encore une fois.
   Après m'être démaquillée et brossée les cheveux, je m'apprête à reposer la brosse mais elle m'échappe des mains, tape sur ma table de chevet et tombe au sol en faisant un bordel du tonnerre.

   Je me crispe violemment et retiens ma respiration comme ci ça pouvait me permettre de disparaître mais je sais déjà que c'est trop tard, je savais que cette soirée allait mal se finir en partant de chez les Powell.

" Ta gamine doit être rentrée. Tu d'vrais lui montrer ce que c'est un vrai mec et c'que ça fait d'faire sa salope! Déclare la voix de son nouveau pote.
- J'vais la chercher. Déclare mon géniteur déterminé. "

   Une minute plus tard, la porte de ma chambre tape contre le mur et mon paternel entre en titubant avec un air malsain.

" Alors tu as fini d'faire ta pute! Déclare-t-il en s'approchant.
- Je travaillais et j'étais en cours. Je rétorque alors qu'il m'attrape par les cheveux.
- Viens avec moi. Dit il en me traînant dans le salon où un homme de son age, grand et assez costaud me reluque avec un regard dégoûtant.
- C'est sur qu'avec un corps comme le sien elle doit se faire sauter. Déclare ce dernier en se léchant les lèvres comme un vieux porc.
- J'ai rien fait, lâche moi. Je me débats et il attrape ma gorge.
- On va te montrer ce que mérite une salope dans ton genre. Dit-il avant de me gifler."

   Mes yeux s'écarquillent en espérant avoir mal compris le sous entendu mais vu le regard pervers que me lance son pote en se levant, je sais d'ores et déjà que cette fois je n'en ressortirai pas indemne psychologiquement. Je me débats alors que mes yeux s'embuent et John resserre sa prise sur mon cou, me faisant suffoquer. Je vous en supplie, tout mais pas ça, tuez moi je préférerai.